Tunisie : un activiste islamiste tué dans des affrontements avec la police

La police tunisienne est sur le pied de guerre depuis des mois.
La police tunisienne est sur le pied de guerre depuis des mois.

Un homme de 23 ans a été tué par balles par les forces de l'ordre, intervenues pour disperser un groupe d'islamistes qui tentait d'attaquer un poste de police.

Un islamiste appartenant à la mouvance salafiste a été tué lors d'affrontements déclenchés par une attaque contre un poste de police à Hergla, dans le centre de la Tunisie, dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon la radio privée Mosaïque FM ; des policiers ont procédé à des tirs de lacrymogènes et de sommation pour disperser un groupe de salafistes qui voulaient attaquer leur poste à Hergla pour libérer un des leurs. L'un des assaillants, âgé de 23 ans, a été mortellement atteint, alors que plusieurs autres ont été blessés. 

Sur sa page Facebook salafiste, le ministère de l'Intérieur a précisé que 150 islamistes radicaux ont tenté de s'introduire de force dans les locaux d'un poste de police à Hergla en jetant des pierres sur des agents de sécurité, causant "de grands dégâts matériels". "Dans un premier temps, la police a mis en garde verbalement ces membres avant de tirer de gaz lacrymogènes pour les disperser. Mais devant l'insistance de ce groupe, les forces de l'ordre ont été obligées de faire usage de balles réelles, faisant un mort et quatre blessés parmi les assaillants", explique le ministère. 

Plusieurs postes de police ont été attaqués par des islamistes radicaux en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011 qui a chassé l'ancien régime du pouvoir. Fin octobre 2012, un groupe de salafistes a attaqué deux postes de la garde nationale à Douar Hicher, un quartier populaire près de Tunis, juste après l'annonce de la capture d'un islamiste soupçonné d'avoir agressé un responsable sécuritaire. L'intervention des forces de l'ordre avait entraîné la mort d'un assaillant touché par une balle. 

La Tunisie est confrontée à l'essor de groupes islamistes parfois armés qui cherchent à en découdre avec les autorités. Au cours des derniers mois, les salafistes ont multiplié les agressions contre les marchands de vin dans plusieurs villes du pays. Les laïcs estiment que ces islamistes ont constitué une police religieuse et qu'ils menacent l'Etat.

Mercredi, ils ont incendié une école et agressé son directeur qui avait refusé l'accès de l'établissement à une adolescente voilée. Ils ont également empêché la tenue de concerts et de spectacles dans plusieurs localités l'an dernier affirmant que ces représentations violaient les principes de l'islam. Selon les autorités, ceux-ci sont notamment responsables de l'attaque de l'ambassade américaine, en septembre 2012, et de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février dernier. 

R.N./AFP/Reuters

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