Le roi est nu !

Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika

Les cris d’orfraies associés aux dérapages verbaux contrôlés du palais et suscités par les récents scandales sur la haute corruption, ont fini par déshabiller le roi en le livrant nu.

Par Mohamed Abassa (*)

Sans ses oripeaux d’apprenti dictateurs ni ces multitudes d’accessoires de brimborions servants. Il est tout nu dans son plus simple apparat; face à une opinion publique blasée, fatiguée et finalement désabusée par tant de désinvoltures et de scandales honteux qui collent à un régime enfin montré dans sa vraie nature : Une vilaine dictature, aussi petite que minable prise la main dans le sac. A l’exacte mesure de son trois quarts de Président contraint d’avaler, dans la honte et l’humiliation, couleuvres, vipères et divers colifichets, gadgets de pouvoir dont ses employeurs, le DRS, le nourrissent et le gavent à volonté. Le laissant croire qu’il est le seul grand chef, même moribond et éteint.

Une fin si humiliante après avoir rugi et vociféré lors de son tout premier mandat. Souvenez-vous de sa menace invitant et obligeant à suivre son regard suggérant la dénonciation des casquettes régnantes "N’ayez peur de ces quatre chats qui tiennent l’Algérie !" Depuis cette fanfaronnade sans conséquences, il a pris tout son temps, toute son aise, deux longues mandatures, pour s’aplatir au fil du temps et faire de l’Etat algérien, sa chose, et de son sceptre usurpé, un épouvantail de petit sultan minable et ridicule: Sans autorité à part la matraque et le fric, sans audience ni crédibilité à part les corruptions matérielles et morales, sans projet de société à part un faux développement acheté aux Chinois, sans exemplarité ni droiture morale à part des gesticulations et des forfanteries de sous-développés, sans motivations ni adhésions populaires sauf les gros marchés nationaux donnés à l’encan aux amis, aux cousins et à la famille. Aux étrangers surtout. Le président nu dit maintenant qu’il n’en savait rien ! Faux, il savait tout. Puisque tous les gros intervenants actifs de la haute corruption avaient leurs entrées à la Présidence de la République. Ils étaient, presque tous, les enfants, les neveux, les parents et les chargés de comptes des gros corrompus algériens presque tous drivés par la filière Saïd & consorts.

A chaque fois qu’il voulait jouer au Président, l’auteur de la pitrerie "Arfaâ Rassek Ya’ebba !" se retrouvera gros-jean comme devant, avalant une plus grosse couleuvre que la précédente. Il est vrai que les Oujdis excellent dans la cuisine raffinée des mets de couleuvres au zaâttar. Souvenons-nous du projet de son ami ministre de l’Intérieur, Zouzou la matraque devenu Zouzou la pharmacie, qui voulait regrouper sous sa seule autorité les trois corps de sécurité : DGSN, gendarmerie et DRS comme au temps exécrable de la tristement célèbre SM ; au temps odieux de la gégène et de la baignoire. Gros bide et grosse humiliation. Pour cette audace, le président et son maroquin furent mis au piquet par qui nous savons et leur projet tiré à la chasse. Souvenons-nous aussi des deux projets de loi sur les hydrocarbures du cowboy demi-texan, Chippakib Khelil, l’Al-Capone du pétrole algérien, qui finiront, censurés dans les chiottes du DRS. La aussi, le grand ¾ de Brizidane s’exécutera sans broncher ; Ouakha Sidi ! Pire ; les cinq plus fidèles amis et ministres régaliens de son sultanat sont virés moins bien que des femmes de ménage et toute la bande s’exécutera au garde à vous au cri de Sttaï id !

Cinq grosses couleuvres sans thym avalées à la fois ! Chakib, Yazid, Abdelhamid, Djamal, Saïd, virés comme des malpropres sur injonction des services c’est-à-dire le DRS. Le Président s’exécute. Belle-Khadem, ami et inconditionnel du président est jeté avec sa rosace de moudjahid falsifiée, dans le caniveau avec l’eau sale du bain FLN. Et bis-repetita-placent ; même sort tragi-comique pour l’apparent civil du sergent Ouyaya ! Le ¾ d’homme d’El-Mouradia suivra les événements yeux et tête baissés. Nu, sans la honte. Abou Djerra Soltani aussi, soutien patenté et zélé du régime, sous-produit dérivé du scieur de poteaux, change subitement de fusil d’épaule et devient miraculeusement opposant, sur ordre deviné de l’employeur en chef du derrière le rideau. Le Président avale encore et entérine. Elles sont bien bonnes les couleuvres au zaâtar du DRS ! Oujda apprécie et déguste ce met délicieux de la douce humiliation!

Son ami d’enfance, le voleur de pétrole, Chippakib Khelil, l’Al-Capone du pétrole algérien, plusieurs fois pris la main dans le sac sans suites pénales, vient de passer quelques semaines médiatiques, trempés jusqu’aux oreilles dans la fange de ses propres vomissures de gros voleurs et de prédateur. Car on n’est pas voleur de pétrole comme on est voleur de bicyclette. C’est pourquoi toute la presse privée algérienne le désigne, avec les affaires de corruption Saipem, SNC-Lavalin, BRC, Haliburton et bien d’autres comme le plus grand corrompu et le plus grand pourri de tous les temps. D’autres journaux rappelleront avec arguments et convictions, que ses hold-up massifs sur l’économie algérienne n’auraient jamais eu lieu si le Chippakib Khelil, l’Al-Capone du pétrole algérien n’avait reçu le soutien, les encouragements et la complicité du petit ¾ de président ; un récidiviste (formellement condamné) en matière de détournements de fonds publics. D’autres titres de la presse privée écrivent et soulignent l’anomalie d’un président qui appelle à poursuivre et punir un délinquant, son ami Chippakib Khelil, l’Al-Capone du pétrole algérien, alors qu’il est en réalité le premier responsable qui devrait répondre de cette haute trahison.

La aussi, le Président de surface avalera la couleuvre vivante et entière, d’où peut-être ses problèmes de santé avec un estomac ravagé par des couleuvres voraces ; sans thym et sans Fliou. Ça vous détruit un homme.

Le plus dramatique, le plus affligeant, c’est qu’en plongeant dans la déchéance, dans les forfaitures et la honte, le Brizidane avaleur infatigable de couleuvres a fait plonger avec lui la notoriété, la crédibilité, la dignité et l’honneur de l’Etat algérien. Il a imposé et imprimé à l’Etat algérien une image et un rythme calqués sur son exacte image ; grabataire, invalide et paresseux. Dans tous les grands forums internationaux à gros enjeux politiques et diplomatiques, l’Algérie en est superbement absente parce que son Président est malade et impotent. Dans tous ses accueils et négociations diplomatiques, la grande Algérie impose à ses invités de marque un protocole dégradé et humiliant parce le président accueillant est dégradé, indolent, souffrant et absent. L’Algérie est le seul pays au monde où un président malade, impotent, indolent, grabataire, inapte et groggy de médicaments impose à l’Etat qu’il incarne et représente les mêmes pathologies et les mêmes infirmités que lui-même porte. Dans quel pays sérieux offre-t-on un dîner officiel à midi ? Il n’y a que dans le sultanat malade et métastasé de Bouteflika que cela se passe. Et le DRS laisse faire et observe passivement l’inexorable putréfaction et le pourrissement d’un Etat cliniquement mort au sommet. Not disturb ; l’Etat dort.

Mais, pour ses consolations et ses portances avérées pour les rentes de la haute corruption, il a de quoi et de qui tenir : de Boukharrouba Mohamed Brahim, dit Houari Boumediene, son client des Hammam d’Oujda, qui a été le premier (discours de Saïda 1970) à justifier et à légitimer la corruption d’Etat. Il déclarera avec verve et conviction, toutes hontes bues, qu’il était légitime que "les brasseurs de miel se lèchent les doigts" Comprendre : les gestionnaires des deniers et biens publics ont le droit de voler. Chadli Bendjedid, lui, a démocratisé et élargi la grande corruption. Il a fait de voyous et d’aventuriers incultes et sans foi, de frères, beaux frères et amis, des ministres, conseillers, walis, ambassadeurs, DG et PDG. Par la corruption massive, Chadli a produit Octobre 1988, livré l’Algérie au FMI en cessation de paiement et promis de donner le pouvoir aux islamistes égorgeurs. Il sera démissionné. Ouf !

Bouteflika, que les Algériens appellent affectueusement Boutesrika, a fait pire, plus et mieux que ses parrains. Aux pratiques mafieuses de ses prédécesseurs il y a ajouté par l’abject la formule magique de François Guizot "Français, enrichissez-vous !" Lui aussi lâchera le même slogan sans prononcer mot ; à sa manière, à l’Algérienne "Algériens, enrichissez-vous, maintenant ou jamais ! … mais en volant, pas en travaillant". Et c’est ainsi que le régime de Boutefliça poussera les Algériens à s’enrichir en volant, en pillant et dilapidant le patrimoine public. C’est ainsi qu’est né le droit au non-travail, le droit à la paresse, la rente, le hanoute, le bazar, le trabendo, l’ANSEJ, les prêts à fonds perdus, le domino, la sieste, le congé payé de onze mois, la drogue par centaines de tonnes, la patate pour cochons canadiens, la prostitution par centaines de milliers, les maisons closes clandestines, les viols d’enfants, un glaïli devenu ministre, un H’raïzi islamiste et une semi-prostituée mondaine devenus ministres, l’inceste, les brûlés vifs par immolation, les harragas morts noyés, les marches de révoltes et les mairies brûlées, la généralisation du sachet plastique noir des tribunaux, le billet de 2 000 DA bientôt de 5 000 et 10 000 DA. Et tant et tant d’autres signes de déliquescence et de dégénérescence du système du bien nommé Boutefliça.

Mais la plus profonde et la plus terrible de ses corruptions, la plus ravageuse du règne de Boutefliça ne sont pas celles-là. Ce n’est pas on plus cette maladie qui touche à la fois ministres et petits agents de mairie. La plus criminelle de ses corruptions est muette, silencieuse et invisible. C’est cette corruption qui achète le silence et la soumission consentante par défaut du peuple. Cette corruption-là a désappris au peuple la première vertu qui fait la grandeur et la richesse de l’Homme ; le travail. L’Algérie, naguère grenier de l’Europe, a perdu la force de se nourrir par son travail, a perdu un savoir faire que ni les oiseaux ni les singes ni les chacals n’ont perdu ; construire sa maison, tisser et coudre ses habits y compris les culottes de ses femmes, tracer ses routes et autoroutes, élever ses mosquées qui, semble-t-il, mènent au chemin de Dieu. Les Chinois le feront pour nous contre des dollars c’est-à-dire contre notre pétrole. Il y a pire mes frères. Pour acheter la paix sociale et sécuriser le fauteuil, Bouteflika, ses pairs et ses parrains font manger tous les jours leur pétrole aux Algériens ! L’eau, le pain, l’huile, le lait, sont subventionnés avec l’argent du pétrole. Et si les Algériens devaient payer l’eau et le pain à leurs prix coûtants ? Le régime de Boutefliça ne tiendrait pas 24 heures. Le prix de l’eau domestique passerait de 6 à 70 DA le m3, le pain à 30 DA la baguette, idem pour tous les autres produits de base subventionnés qui finissent comme toujours dans les égouts ou chez nos voisins de l’Est, de l’Ouest et du Sud. La plus terrible des corruptions n’est donc pas celle des petits et gros pickpockets qui font la poche au trésor public mais plutôt cette gangrène politique qui rend paresseux tout un peuple en lui faisant manger son pétrole, en achetant son silence par le ventre et le bas ventre. C’est ainsi que les nains, les nabots et les nuls instaurent et maintiennent leur pouvoir corrupteur à la Caligula et Bokassa en un seul sans oublier les Benali et Moubarak. Le dictateur stagiaire d’El-Mouradia et ses complices comparaitront-ils un jour pour ce crime dans une cage à gorilles, comme le fut le Raïs égyptien, devant un tribunal populaire ? Pas sûr, le DRS & le bandit Dick Cheney, le parrain de tous, veillent au confort du roi Ubu ; même nu.

Alors, buvons et mangeons nos larmes. En 2070, nos petits-enfants nous maudiront pour n’avoir rien fait ou presque contre ces voyous apatrides qui ont cassé et détruit tout un pays. Le leur, duquel ils n’hériteront d’aucune goutte de pétrole. Nous l’aurions tout mangé. Par la faute d’un nain inculte, mégalo et haineux. Même nu, éteint et sans humanité il reste toujours nocif et nuisible. Par la seule force du pétrole et du dollar impunément volés aux Algériens. Vivement demain sans pétrole ; ce sera la première vraie libération du pays et de son peuple. Enfin libre vivant de son génie et de sa sueur comme de vrais humains et non point comme des animaux domestiques assistés. A l’image des porcs souverains qataris et de leurs congénères du coin. C’est dans cette direction que nous a conduit Boutefliça. Jusqu’à quand ? Un 4ème suicide ? Sommes-nous un peuple de masos ? 

M. A. 

(*) Une des cents chroniques de Les noces maudites des Beni Kalboune

Plus d'articles de : Éditorial

Commentaires (35) | Réagir ?

avatar
Massinissa Umerri

Le roi, le nain, etc... et vous nous parliez de p.. sse, ou de cafard ?

avatar
kada kado

Mr Mohamed Abassa ton article est bien détaillé t'a démontré tout ce que nous savons nous les OUJDIS de ton président-fantome, lui qui déclare n'a rien avec OUJDA, a menti à son peuple, mais tu doit réspecté OUJDA et les OUJDIS, c'est de cette ville que l'algérie a chassé les français et les OUJDIS ont eu le mérité de cacher et nourrir les braves combattants ALGERIENS , pas toi et ton président.

visualisation: 2 / 32