Sauvons Sonatrach !

Sauvons Sonatrach !

La Sonatrach ne laisse pas indifférent et le commun des Algériens s’intéresse à elle, à l’époque de sa naissance, de son développement, voire de son parcours.

Certains disaient connaître Sonatrach mais ignorer où se trouve géographiquement l’Algérie. La contribution de l’auteur à travers cet article (Sid Ahmed Ghozali) me donne un éclairage supplémentaire lié à cette époque bien particulière de l’histoire du pays. Je veux parler de ses cadres qu’on qualifiait de véritables managers dans la gestion et l’exploitation de nos ressources nationales, ils ont en fait un outil judicieux de développement et de réalisations des plans projetés et des objectifs à atteindre clairement définis. La vision sh prenait en compte le facteur humain - et c'était important - celui de la formation donc ; son investissement dans le savoir était judicieux. Cela devait être une ère particulière où des hommes percevaient avec une réelle acuité les enjeux et les véritables buts à atteindre, le pouvoir de l’époque semblait veiller à choisir les hommes selon leurs compétences et engagement, et surtout leur probité. "On sentait tout un pays derrière" les batailles qui étaient menées, que ce soit pour la récupération de nos richesses ou pour appuyer les politiques suivies en matière de développement économique et social. Des projets ambitieux ont été réalisés, d’autres ont connu quelques échecs.

La gestion au sein de la compagnie Sonatrach ne devait souffrir – selon les spécialistes - d’aucune insuffisance en matière de contrôle, son système installé par des compétences avérées était imperméable à toute velléité criminelle. Mais par la suite, la disparition prématurée du Président – artisan de la nationalisation du 24 février 1971 - allait avoir comme premières conséquences une révision majeure des orientations politiques en ce sens qu’elles étaient axées essentiellement sur une libéralisation tous azimuts. Et tout naturellement les hommes ayant servi les politiques antérieures devaient laisser place début des années 80. Et c’est ainsi que ces hommes commençaient à être, eux aussi, remerciés dans ce secteur. Les choses ont dès lors commencé à changer au sein du groupe sonatrach, d’autres cadres de valeurs avaient été poussés vers la sortie ou l’exil. Le ver avait commencé sa pénétration.

Si Octobre 88 avait été un premier avertissement populaire sur la mauvaise gouvernance du pays, cela n’avait pas été perçu comme il se devait puisque certains diront "chahut de gamins". La libéralisation sauvage, le copinage, les passe-droits, l’incompétence, la rapine commençaient à tisser la toile de la corruption qui atteint aujourd’hui des secteurs sensibles de l’état et ses institutions.

La nouvelle politique énergétique fin des années 90 début 2000, semblait avoir un but bien précis : Mettre Sonatrach à la portée des multinationales, la dénationaliser surtout, la réduire et l’obliger enfin à se mesurer avec les autres compagnies pétrolières dont les moyens étaient sans commune mesure avec à la notre société. Ses richesses étaient convoitées et surtout les moyens de sa politique ; que ce soit aux plans interne ou externe. Ont-ils réussi ? Le temps nous le dira. Actuellement une bataille se déroule, qui l’emportera ? Est-elle liée aux présidentielles 2014 ? Je ne saurais le dire. Mais ne devrait-on pas en appeler à ceux qui ont bâti Sonatrach, pour sauver ce poumon de l’Algérie ? - ces hommes probes - à relever le défi, de parler, d’animer dans des débats francs, des tables rondes, avec d’autres hauts cadres, tout aussi sincères, dans leurs domaines ; juristes, économistes spécialistes universitaires, contribueront à eux aussi, à stopper cette dérive et porter un coup mortel à cette pieuvre appelée corruption qui risque d’emporter notre pays. Une prise de conscience et un changement salutaires redonneraient espoir à toutes les couches de notre société qui pourrait être prête à partager, aussi bien la privation que la prospérité, en reconstruisant ce qui a été détruit. Mais à quoi aspirons-nous finalement sinon qu’à vivre dans un pays normal, avec des institutions réellement démocratiques qui s’assument ? Un pouvoir et un contre pouvoir, une justice enfin indépendante et une presse libre ! La politique de l’autruche me fait redouter le pire ! "Il est vrai qu’on ne saurait l'imaginer".

Atala Atlale

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Commentaires (10) | Réagir ?

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Khalida targui

sauvons nous plutot de cette societé qui a fait notre malheur et celui de nos enfants et puis quel article idiot comme si on a la permission et les capacités de sauver quelque chose dans ce bled meme notre peau elle leur appartient à ces salopards

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Aztek Bakou

La démocratie se construit étape par étape et dans la réalité quotidienne.

Posté par Rédaction LQA on mar 26th, 2013 // 1 Commentaire - [ ]

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Adel HERIK

Il me semble que le seul pas dans la bonne direction que l’on pourrait faire au stade actuel est de mettre en place un système qui permette à tout Algérien et toute Algérienne de donner librement son avis sans craindre de se retrouver en prison ou sur une liste d’ennemis de l’islam ou de la nation, de donner son vote en toute liberté également et en toute transparence au parti ou à la personnalité politique de son choix, et de voir les résultats des élections refléter la réalité de la société. Si tout le monde s’engage à respecter ces règles de base et à respecter les résultats des élections, alors quelque soient les lois votées et le projet de société mis en œuvre, ce sera ce que la majorité aura voulu.

Nous n’avons pas à préjuger d’avance de ce que seront ou devront être ces lois et ce projet de société. Faire cela, c’est mettre la charrue avant les bœufs ou plutôt opter pour la légitimité révolutionnaire et non la légitimité des urnes. Il faut choisir : ou bien on est pour la démocratie et dans ce cas, on doit accepter tout ce qui sort des urnes, ou bien on est pour la légitimité révolutionnaire (qu’elle soit communiste, islamiste ou autre) et alors, dans ce cas, il ne faut pas parler de démocratie. Il faut faire comme les communistes : leur stratégie était de préparer la révolution qui imposerait la dictature du prolétariat et construirait la société communiste utopique parfaitement égalitaire.

Si on accepte la liberté d’opinion et d’expression et qu’on s’engage à respecter les résultats d’élections organisées de manière loyale et transparente, alors le reste sera affaire de compétition entre les différents projets de société. Il se dégagera progressivement deux camps opposés et un centre, comme c’est le cas dans la plupart des pays démocratiques occidentaux. C’est cela la démocratie parlementaire.

Encore une fois, on peut très bien rejeter cette démocratie, comme l’ont fait les communistes, en disant que c’est une démocratie formelle qui ne sert qu’à masquer les inégalités et permettre aux possédants de maintenir leur domination sur le reste de la société. C’est une position qui me semble tout à fait honorable et défendable. Seulement, il faut le dire clairement, pour qu’il n’y ait pas tromperie sur la « marchandise ».

Islamistes, modernistes, laïcs, nationalistes, libéraux, socialistes, communistes, centristes, croyants, agnostiques et athées, tous et toutes ont le droit de vivre et d’être heureux en Algérie, à condition de respecter les règles de base de la démocratie parlementaire énoncées plus haut. Cette attitude me semble être la plus raisonnable en ce 21ème siècle qui débute. Vouloir se débarrasser des minorités qui gênent la « machine » et l’empêchent de tourner sans bruit, risque de nous mener vers de nouvelles catastrophes. Une société homogène à 100%, au sein de laquelle tous les individus appliquent les même règles de vie de manière très stricte, pensent et font tous la même chose, et au sein de laquelle aucune pensée contestataire n’est permise me semble porter un nom bien précis : c’est une société totalitaire.

Oui, nous sommes musulmans, mais en ce qui me concerne, l’islam est d’abord une attitude existentielle avant d’être un code de lois. C’est une pratique vivante dans tous les sens du terme et non un rituel desséché. L’islam, pour moi, c’est une atmosphère, une ambiance, avant d’être un règlement. C’est une façon particulière de venir au monde, de se réjouir, de se plaindre et d’espérer aussi, de manger, se vêtir, parler, prier, se marier et faire des enfants et même mourir – oui mourir, car le musulman sur son lit de mort, entouré des êtres chers qui l’accompagnent dans ses derniers moments, lèvera l’index et récitera la Shahâda, juste avant que la vie ne le quitte à tout jamais. Ce sont des choses que nous portons en nous depuis que nous sommes venus au monde et qui font partie de notre univers mental de manière naturelle. Mais cela ne fait pas de nous des « islamistes » potentiels, car entre ce mode de vie que la société algérienne porte en elle depuis 14 siècles et le projet « islamiste », il y a un pas qu’on ne peut pas franchir d’emblée. Nul ne peut préjuger à l’avance de ce que seront les choix des Algériens et Algériennes musulmans lorsqu’il s’agira de voter des lois qui deviendront applicables par la force. Si un parti « islamiste » extrémiste s’avisait de proposer demain des lois qui interdiraient la mixité, imposeraient aux femmes le port du hidjâb, déclareraient illégale la baignade en maillot de bain – lois qui peuvent paraître à première vue islamiques à 100% –, quelle serait la réaction des électeurs et électrices? Y aurait-il une majorité qui voterait pour? Il me semble qu’il serait très hasardeux de se prononcer à l’avance sur cette question. Et même si c’était le cas, quelle serait l’attitude de la minorité? Accepterait-elle ces lois sans réagir?

Alors, laissons le temps au temps et avançons en faisant un pas dans la bonne direction à la fois. La démocratie se construit étape par étape et dans la réalité quotidienne. Le jour où le peuple algérien reprendra confiance en lui-même et en ses dirigeants, ce jour-là, il rejettera tous les extrémismes et il retrouvera naturellement les valeurs qui ont permis à notre société de résister à 132 ans d’acculturation coloniale et d’évoluer, sans pour autant renier sa culture, mais sans s’accrocher non plus à ce que l’histoire a condamné. Qu’on pense à Messali et Ben Badis, Ferhat Abbas et Benkhedda, Ben M’hidi et Amirouche, Didouche et Ben Boulaïd, Hassiba Ben Bouali et Ourida Meddad, pour n’en citer que quelques uns. Ce sont ces hommes et ces femmes-là qui ont conduit le peuple algérien dans son long et douloureux combat pour la liberté jusqu’à ce qu’il entre dans le 20ème siècle par la grande porte, même si sa victoire lui a plus tard été volée par des bandits et des voyous. Étaient-ils tous faits dans le même moule? Étaient-ils la copie conforme d’un modèle unique? Et Boudiaf, Aït-Ahmed, Sadek Hadjerès, Bachir Hadj Ali – laïcs ou communistes –, n’étaient-ils pas passionnément amoureux de l’Algérie et prêts à donner leur vie pour elle tout autant que Bennabi, Cheikh Sahnoun ou Ali Benhadj? Allons-nous renier notre histoire? Non, je peux difficilement croire que le peuple algérien soit capable de renier tous les justes qui avaient tout sacrifié pour que vive l’Algérie libre et indépendante, parce que certains extrémistes le lui demanderont au nom d’un « nouvel » islam présenté comme plus conforme à l’orthodoxie. Et s’il est capable d’un tel reniement, alors, pour ma part, je considère qu’il méritera de vivre sous une nouvelle tyrannie, même si cette dernière porte un masque islamique.

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