Education nationale : les causes de l’échec scolaire

Les facteurs de l'échec scolaires ne sont pas seulement inhérent à l'enfant
Les facteurs de l'échec scolaires ne sont pas seulement inhérent à l'enfant

En Algérie, chaque année, plus de 200.000 enfants quittent le système scolaire. Les causes principales de cet abandon résident, d’une part, dans l’échec scolaire enregistré par de nombreux enfants et l’absence de structures à même de les aider à renforcer leur niveau et, d’autre part, le faible attrait de l’école publique qui ne propose aucune activité parascolaire d’épanouissement aux enfants.

En fait, cette notion d’échec n’est pas simple à cerner. A son évidente réalité, s’ajoute un dimension psychologique : l’échec, c’est un sentiment qui résulte d’espérances trompées. Les espérances de qui ? Celles des parents bien sûr qui, légitimement, souhaitent la réussite de leur enfant, d’autant plus fortement qu’ils perçoivent l’avenir comme incertain et renforcent souvent les difficultés scolaires par des comportements inadaptés. Celles des enseignants ensuite, dont les valeurs respectables, d’égalité des chances et d’accès de tous à la connaissance, sont constamment battues en brèche par la réalité, et qui, inévitablement, font figure d’accusés dans un procès passionnel. Et enfin celles des enfants, enfin, qui, englués dans la poursuite d’objectifs qu’ils ne peuvent atteindre ; font surtout l’apprentissage d’une dévalorisation d’eux même d’autant plus grave qu’elle aura commencé tôt, et qui conduira nombre d’entre eux à s’exclure du plaisir d’apprendre et d’accéder aux "maîtrises" des grands.

Aujourd’hui, hasardons-nous à imaginer que la question centrale à toute réforme de l’enseignement puisse être la suivante : comment faire en sorte que des enfants entretiennent et enrichissent un plaisir puissant et fragile qui les a habités dés leur éveil au monde : celui de découvrir, de s’étonner, d’apprendre et d’aimer avec l’aide des adultes ? La clef à l’échec scolaire n’est pas unique. Les parents doivent parfois s’armer de patience et faire preuve de compréhension dans leur accompagnement, c'est pourquoi eux aussi ont besoin de soutien. Inutile de culpabiliser les parents ou les enseignants de cet échec, ce n’est rassurant pour personne et tout comme les solutions pour retrouver le chemin de la réussite, les causes de l’échec sont la plupart du temps variées. L'échec scolaire est une épreuve difficile pour l'enfant et sa famille. Les causes sont variées. Certaines sont inhérentes au système éducatif lui-même, mais d'autre sont individuelles ou familiales ou sociale.

1) Les enfants inaptes à l’enseignement primaire normal

Au début du siècle, certains psychologues se sont intéressés à la mesure de l’intelligence. Il s'agissait alors de repérer scientifiquement les enfants paraissant inaptes à l'enseignement primaire normal, grâce à une échelle métrique de l'intelligence et des tests. Depuis lors, les recherches sur ce thème ont considérablement évolué. On distingue actuellement deux grandes catégories de tests psychométriques. Selon la classification de l'organisation mondiale de la santé, le quotient intellectuel normal se situant entre 90 et 110, on considère que : 

Les personnes obtenant un Q.I inférieur ou égal à 25 ont un retard mental profond ; les personnes obtenant un Q.I inférieur ou égal à 40 ont un retard mental sévère ; les personnes obtenant un Q.I inférieur ou égal à 55 ont un retard mental modéré ; les personnes obtenant un Q.I inférieur ou égal à 70 ont un retard mental léger ; les personnes obtenant un Q.I inférieur ou égal à 85 sont dites des sujets limites. Une déficience mentale moyenne entrave obligatoirement la progression scolaire, en revanche la débilité légère ou limite n'apparaît pas comme la cause principale de l'échec scolaire, le niveau intellectuel des enfants en situation d'échec étant très variable. 

2) Le refus scolaire chez l’enfant ou l’adolescent

L'enfant s'oppose à toutes acquisitions scolaires. Il apparaît parfois comme le témoin de l'hostilité plus ou moins manifeste des parents à l'égard de l'école (projection massive de leur propre vécu scolaire sur celui de leur enfant). Ce refus est de nature différente selon l'âge : Chez le jeune enfant, l'opposition est active, bruyante avec des attitudes de bouderie ou des troubles du comportement (colère, instabilité…). Elle peut être plus passive, il apparaît alors comme effacé, rêveur, "dans la lune". Chez le préadolescent ou l'adolescent, l'opposition peut se marquer par l'école buissonnière. 

Le refus scolaire s'observe parfois comme une composante d'une organisation caractérielle ou psychopathique (déviation caractérielle entraînant des conduites antisociales). Il peut également résulter d'une inhibition face à la problématique œdipienne, en particulier dans la rivalité avec le père. Enfin, il peut être la conséquence d'exigences parentales excessives que l'enfant ne peut assumer. 

3) La passivité scolaire

Elle se manifeste entre 8 et 12 ans. Elle exprime une absence du désir d'apprendre. Le manque de curiosité intellectuelle est entretenu par un mécanisme de défense destiné à maintenir un accès à la pulsion de savoir. Elle entraîne une souffrance chez l'enfant incapable de travailler ou de se concentrer sur sa tâche malgré son désir. Elle traduit généralement une organisation névrotique conflictuelle. 

Ces enfants paraissent entravés dans leur capacité de penser, toujours en retrait, ils interviennent peu dans les activités scolaires et craignent d'être interrogés. L'inhibition intellectuelle, arrivée en secondaire, pose de réels problèmes à l'enfant, à qui il est demandé une participation plus active et plus personnelle et peut donc aboutir à un échec scolaire. 

4) Le désintérêt scolaire

On ne peut réellement parler de désintérêt ou de désinvestissement scolaire que vers la préadolescence ou à l'adolescence. A cet âge, les apprentissages scolaires commencent à être intégrés dans une motivation interne, ce n'est plus du seul fait de plaire aux parents. Ce désintérêt est caractérisé par un fléchissement du rendement scolaire, par le dégoût de tout ce qui a trait à l'école, son inutilité, l'ennui qui en résulte. Il peut s'accompagner d'un absentéisme scolaire important et peut dans certains cas conduire à l'arrêt de la scolarité. Il peut témoigner d'une problématique plus profonde telle qu'un syndrome dépressif ou d'une perturbation de l'environnement familial (mésentente conjugale, deuil, chômage…) ou d'une entrée dans la psychose notamment lorsque le désintérêt est général, que l'on constate un repli sur soi et de l'apragmatisme (activité globale diminuée). 

5) Le handicap socioculturel

D'après des études statistiques, l'échec scolaire toucherait plus nettement les catégories socialement défavorisées. Même si l'école a pour mission de donner les mêmes chances à tous et d'apporter les bases culturelles et linguistiques nécessaires à la réussite scolaire, cet objectif reste difficile à mettre en œuvre. Il existe un ensemble de projets pédagogiques, de compensation, de remédiassions visant à palier les déficits culturels de l'enfant (soutien scolaire, classe de devoirs, centres de documentation scolaire…). 

En effet, un enfant issu d'un milieu défavorisé n'a pas les mêmes acquisitions sur le plan cognitif et verbal. L'adaptation à l'école maternelle est en grande partie liée au degré de maîtrise du langage lequel dépend pour une part importante de la qualité et de la quantité des échanges verbaux au sein de la famille. Les enfants issus de milieux proches de ceux des enseignants, et proches des valeurs et systèmes de communication proposés par l'école auront plus de facilités. 

Il existe donc une liaison étroite entre les pratiques culturelles familiales et la scolarité des enfants qui en sont issus. Ainsi la présence de livres à la maison, la lecture de journaux, la fréquentation d'espaces culturels (musées, théâtres, cinéma…) sont des éléments qui influent directement sur la réussite scolaire. L'échec ou la réussite scolaire sont également liés aux conditions économiques. En effet, les études ont un coût, il faut disposer de temps. Les étudiants de milieux sociaux pauvres rencontrent donc des difficultés lorsqu'ils désirent poursuivrent des études supérieures, ils sont souvent contraints de travailler à côté s'ils veulent pouvoir les payer, ce qui leur laisse moins de temps pour étudier. 

6) Les situations psychoaffectives particulières

Certains chercheurs ont établi des corrélations étroites entre l'échec scolaire et les situations psychoaffectives particulières. En premier lieu, la scolarisation est constituée d'étapes de rupture : la première survenant à l'entrée en maternelle, puis à l'entrée en primaire où le statut d'écolier prend toute sa valeur, vient ensuite l'entrée au collège qui coïncide avec l'adolescence et enfin, l'enseignement supérieur qui marque l'accès à une certaine autonomie à la fois intellectuelle mais aussi affective. 

Chaque moment de rupture exige une adaptation nouvelle. Chacun réagit de façon différente à la séparation, tout dépend des mécanismes de défense établis lors des premières séparations maternelles et s'il a été victime de carences affectives. Chaque rupture réanime les conflits liés à la séparation, elle ravive les angoisses précoces. Les enfants n'ont pas tous les mêmes dispositions face à ces exigences. Certains éprouvent des troubles qui affectent leur comportement. Cela peut se caractériser par un refus net de l'école, de l'inhibition intellectuelle ou des troubles névrotiques plus importants. 

D'autre part, l'équilibre psychoaffectif familial est indispensable à une bonne scolarité. Si le climat est tendu (divorce, deuil, chômage, mauvais traitements…), les réactions de l'enfant face à ces distorsions risquent d'affecter ces performances scolaires. Dans ces différents cas, tout dépendra une fois de plus de la construction de la personnalité de l'enfant, et des mécanismes dont il dispose pour faire face à ces situations. 

La rivalité fraternelle peut également être une source d'échec scolaire. L'enfant qui ne veut pas entrer en compétition et qui est le plus fragile affectivement, est capable de développer un complexe d'infériorité, des sentiments de dévalorisation, et une attitude d'impuissance devant les difficultés. Enfin, je souhaiterais aborder le problème de l'attitude de certains parents face à l'école. Le degré de motivation par rapport au but de l'école est primordial. Selon un certain nombre d'auteurs, un bon climat éducatif familial joue en faveur d'un meilleur équilibre de la personnalité de l'enfant ce qui assure une meilleure disponibilité des processus mentaux. Dans le cas contraire, il serait un facteur de mauvaise adaptation scolaire. 

L'école peut parfois, être totalement dévalorisée, dénigrée par l'ensemble de la famille, l'enfant reproduira alors un schéma familial en échouant et en marquant des comportements d'opposition. Mais le plus souvent, on rencontre l'attitude opposée, son image est surinvestie notamment en relation avec l'angoisse véhiculée par le chômage. Dans ce cas, certains enfants vont se soumettre aux exigences des parents et annihiler ainsi une partie de leur personnalité, mais ils ne seront en aucun cas à l’abri d'une réaction plus tardive, à l'adolescence par exemple, où les réactions d'opposition sont exacerbées. D'autres refusent, cette autorité oppressante, et transfèrent souvent leur agressivité sur leur professeur. L'école étant alors perçue comme une institution coercitive (il s'agit d'un transfert de l'agressivité d'un objet vers un autre objet, ce phénomène est le plus souvent inconscient). Ou bien encore, l'hyper investissement par les parents des résultats scolaires, leurs contrôles et leur vigilance plus ou moins obsessionnelle, perfectionniste et incessante du travail de l'enfant peuvent entraîner un renoncement, voir un refus scolaire total. 

7) Les variables liées à l'institution scolaire

Le fonctionnement du système éducatif est un sujet qui a toujours fait l'objet de controverses, et de critiques multiples. En effet, le système scolaire algérien joue un rôle dans la constitution de l'échec, ceci est inéluctable. On propose une pédagogie identique, un enseignement plutôt normatif (programme, évaluation, examen…) à des enfants qui sont tous différents et qui n'ont pas le même niveau de maturation physique, intellectuelle, psychologique, et affectif. 

Chaque enfant a ses propres rythmes, et ils ne sont pas souvent respectés. L'éducation nationale ne semble pas encore prête à travailler sur ce point, la plupart des projets sur les rythmes scolaires étant en voie d'abandon. La taille des classes reste un problème majeur dans l'enseignement public. Il paraît assez difficile d'apporter une aide individualisée aux élèves en difficulté lorsqu'une classe compte 30 à 40 élèves. Avec un nombre si important d'enfants, l'enseignant est également confronté à l'hétérogénéité des élèves, il faut donc qu'il soit en mesure d'adapter son enseignement aux différents niveaux représentés dans sa classe. 

A l'heure actuelle, la pédagogie différenciée semble être une des solutions proposées face à ce problème. Selon l'inspection générale de l'éducation nationale, c'est "la démarche qui cherche à mettre en œuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d'enseignements et d'apprentissages, afin de permettre à des élèves d'âge, d'aptitudes, de comportements, de savoir-faire hétérogènes, mais regroupés dans une même division, d'atteindre par des voies différentes des objectifs communs". Mais les enseignants en ont-ils les moyens ? 

Pour pouvoir faire face à ses difficultés, il leur faudrait des formations adaptées et plus complètes (sur les rythmes scolaires, le développement de l'enfant, la psychologie, les différentes pratiques pédagogiques, et des stages auprès d'enfants en grande difficulté…). Il me paraît difficile d'appliquer une pédagogie différenciée lorsque l'on a eu qu'une formation de 3 jours ! Malheureusement, les enseignants sont souvent confrontés à d'autres impératifs fixés par l'éducation nationale : 

Les programmes scolaires sont souvent trop denses. Les évaluations obligatoires et répétitives qui ne font qu'accentuer les différences entre bons et mauvais élèves. Elles ont une incidence directe sur le processus de revalorisation de l'enfant. 

8) Le redoublement

Le redoublement a pour but de favoriser l'apprentissage des notions non acquises et de permettre de vivre des réussites en respectant les rythmes propres à l'enfant. Il semblerait, selon certaines recherches, que les effets escomptés ne soient pas réalisés dans la majorité des cas. Elles mettent en avant l'incidence négative du redoublement sur les plans scolaires, personnel et social. On observe peu d'amélioration du rendement scolaire (résultat dans la moyenne), des difficultés d'adaptation sociale et peu d'effet sur la maturation personnelle. La reprise d'une année scolaire a souvent des effets sur l'équilibre psychologique de l'enfant. 

C'est un événement générateur de stress pour l'enfant et sa famille. Il peut également entraîner une baisse de l'estime de soi, l'enfant doute de lui-même, de ses capacités. La motivation pour le travail est difficile, souvent les élèves perçoivent négativement le redoublement et n'en voient pas les avantages, il est alors considéré comme un échec personnel et non comme une voie de réussite. Néanmoins, ce déclin du concept de soi ne se rencontre pas dans tous les cas. Il fluctue au cours de l'année en fonction des résultats obtenus. Les échecs multiples contribuent à une baisse de la motivation et de la persévérance scolaire, dans ce cas le risque d'abandon scolaire est plus accru. Ce constat semble alarmant, néanmoins, un redoublement peut être nécessaire lorsqu’aucune des acquisitions indispensables au passage en classe supérieure n'a été faite. En effet, si l'élève passe sans les bases nécessaires, il se sentira vite dépassé en classe. Il risque de se retrouver souvent en situation d'échec par rapport aux autres élèves. 

9) La phobie scolaire

La phobie scolaire s'observe chez "des enfants qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d'aller à l'école et résistent avec des réactions très vives ou de panique quand on essaie de les y forcer". Elle semble plus fréquente chez les garçons. Elle apparaît entre 5 et 13 ans, surtout à l'entrée à l'école élémentaire et au moment de l'entrée au collège. Lors du départ à l'école, l'enfant s'agite, manifeste une grande panique. Il pleure, supplie ses parents. Si on le force, la crise prend une allure dramatique, l'enfant est alors inaccessible à tout raisonnement. L'enfant peut présenter des plaintes somatiques (maux de ventre, céphalées) même des vomissements surtout vers 5-7 ans. Dés que l'enfant n'est plus confronté au départ à l'école, il devient plus conciliant, il avance des rationalisations conscientes quant à son comportement (l'enseignant est sévère, les autres élèves sont méchants…). 

La phobie scolaire est à différencier de l'angoisse de séparation du petit enfant mis à l'école maternelle, de l'absentéisme que l'on rencontre chez l'adolescent et du refus scolaire où la réaction d'angoisse n'est pas présente. Dans la plupart des cas, l'évolution est favorable et n'entrave pas trop le travail scolaire, car les enfants sont capables de travailler à domicile et de rattraper leur retard. Néanmoins, 20 à 30% ont une évolution défavorable notamment lorsque la phobie est persistante et associée à d'autres symptômes, l'investissement scolaire et l'adaptation sociale sont alors très difficiles. 

10) Un cas particulier : les enfants précoces

Un enfant est dit précoce (ou surdoué) lorsqu'il a une intelligence supérieure (Q.I : sup à130). Ce sont des enfants qui ont un vocabulaire très riche, dés leur plus jeune âge. Ils apprennent à lire très tôt, souvent seuls et s'intéressent à des sujets qui surprennent au regard de leur âge. Les enfants précoces peuvent être confrontés au problème de l'échec scolaire. Ils aiment apprendre, découvrir, créer… L'hétérogénéité des classes engendre souvent une pédagogie trop répétitive. L'enseignant n'a pas assez de temps à leur consacrer par rapport à leur appétence. Ils finissent par s'ennuyer, perdent leur curiosité et le désir d'apprendre. Les enseignants sont rarement préparés à rencontrer des enfants précoces et ne savent pas comment procéder avec eux (quelle méthode pédagogique, quelle démarche utiliser ?). 

Ils ont souvent besoin d'apprendre la rigueur dans le travail, les devoirs sont faits rapidement et sont parfois peu soignés. Il faut donc, les astreindre à faire plus en quantité et qualité. Ils ont besoin de temps personnel pour laisser libre court à leur créativité. Il est donc difficile pour un enseignant de trouver le juste milieu entre la rigueur et le temps libre pour le cheminement personnel. L'épanouissement de l'enfant, comme pour tous, est le but principal à réaliser. Ils ont besoin de rythme d'apprentissage adéquat et de satisfaire leur désir de connaissance. 

Les enfants précoces ayant perdu le goût d'apprendre, subissent un échec qu'ils ont du mal à comprendre, et développent une image très négative d'eux-mêmes. Ce problème est à prendre en considération, ce sont des enfants plus propices aux dépressions et certains chercheurs ont noté des pourcentages de suicides d'adolescents précoces plus élevés que pour les autres catégories.

11) Les causes psychomotrices

 Elles peuvent être le contenu des programmes non adapté aux besoins et aux intérêts de l'enfant, la surcharge des programmes, des méthode d'enseignement non motivantes et dépassées qui se basent sur le verbalisme et la mémorisation, matériel scolaire inadéquat ou insuffisant, des enseignants qui ne fournissent pas assez d'efforts pour susciter la curiosité de l'enfant et son appétit intellectuel, un savoir qui n'est pas lié à la vie de l'enfant, ingurgité à la mémoire de l'enfant sans attrait, ou véritable compréhension en l'imposant du haut de sa chaire, un savoir abstrait qui ne prend pas en compte les méandres de la pensée enfantine et les développements de son caractère, des leçons qui dépassent les aptitudes de l'enfant et ses capacités physiques et intellectuelles, des effectifs pléthoriques, le système scolaire avec son règlement, ses horaires, ses lois, sa discipline et autres, un enseignement collectif qui ne prend pas en considération les particularités et besoins de chaque enfant, un enseignement fermé à la vie, suffisant à lui-même, prétentieux, qui croit tout donner et tout résoudre mais qui en réalité par la vulgarisation du châtiment corporel et la discipline stricte ferme les portes de l'avenir devant beaucoup d'enfants en les désadaptant, en annihilant leurs forces ou en leur rendant l'étude insupportable et haïssable à plaisir. Avec ces enseignements qui punissent sans merci ou qui n'enseignent pas du tout, on ne peut que dire adieu à la véritable éducation valorisante. L'éducation se donne en se donnant aux autres, en se dépensant sans mesure, en dispensant le meilleur de soi et en cherchant toujours et continuellement à assouplir et rentabiliser son travail quotidien. Le devenir de l'enfant doit être pensé et repensé. Son intégration sociale et l'épanouissement et le développement harmonieux de sa personnalité doivent être le but suprême de l'école à qui on doit assujettir les autres buts secondaires, mesquins ou personnels. 

12) Les causes individuelles 

Elles peuvent être des déficiences physiques ou psychologiques. Parmi les déficiences physiques, on peut citer les infirmités sensorielles, paralysie relative des membres, mauvaise orientation spatio-temporelle. Parmi les déficiences psychologiques, on peut citer le retard mental, le crétinisme, la dyslexie...

13) Les causes familiales

Elles sont variées et nombreuses. Il y a des parents qui se désintéressent totalement de leur enfant surtout s'ils travaillent tous les deux et considèrent à tort que c'est l'école qui doit prendre en main leur enfant et l'éduquer. Dans certains ménages, la disharmonie conjugale s'installe. Chacun des parents essaie d'attirer l'enfant vers lui en dévalorisant l'autre partenaire aux yeux de l'enfant ou bien ils ont des vues divergentes sur la méthode à employer dans l'éducation de l'enfant, ce qui entraîne perte d'unicité dans l'éducation de l'enfant donc perte d'unicité dans la psychologie enfantine. L'enfant ne sait à quel saint se vouer, il entre dans un chantage affectif qui perturbe tous les membres de la famille. Ceux-ci restent prisonniers d'un cercle vicieux dont ils ne peuvent se libérer sans l'aide d'un psychologue compétent. Il y a des parents qui manquent de maturité affective. Tantôt ils sont indulgents, d'autres fois ils sont sévères. Ils n'ont pas une humeur égale, ce qui déstabilise l'enfant et favorise la naissance de sentiments contradictoires : angoisse, anxiété, agressivité et sentiments de culpabilité. Cette perturbation de la psychologie enfantine a des effets néfastes sur le rendement scolaire d'où rêverie, inattention, paresse, révolte, fugues, falsification des résultats scolaires, retard scolaire, redoublement, exclusion, prédélinquance... 

14) Les causes sociales 

Elles peuvent être les pairs, les mas médias, les activités extrascolaires et autres. En ce qui concerne les pairs, ils peuvent avoir des influences néfastes sur le rendement scolaire surtout s'ils sont du type révolté ou paresseux ou issu d'un milieu inculte et défavorisé. Les mass médias peuvent accaparer l'attention et le temps de l'enfant si ses parents ne sont pas assez vigilants. En ce qui concerne les activités extrascolaires tel club sportif, elles peuvent disperser l'attention de l'enfant et capter son énergie et ses efforts. L'enfant devint fatigué, il se désintéresse de l'activité scolaire et lentement mais sûrement, il avance vers l’échec scolaire. 

Conclusion

La connaissance des causes de l'échec scolaire est nécessaire mais insuffisante pour extirper le mal. Il faut des actions efficaces et concordantes de tous les participants à l'acte éducatif à savoir état, société civile, enseignants et familles.

Hakem Bachir

Professeur au lycée Colonel Lotfi d’Oran

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (21) | Réagir ?

avatar
albert smail

Ou encore celle-ci:"D'ailleurs je les évaluent et je tire leurs points faibles et puis je remèdes à sa en leurs faisant travaillé par la méthode escargot pour leurs faire récupérer leurs manques. " c suffisant pour douter de la qualité de l'enseignement.... en France même!!

Moi qui enseigne la physique en arabe et en Algerie, d'un français moyen, j'aurais écrit " Je commence d'abord par évaluer leurs points faibles et j'essaye ensuite de les aider à combler leurs lacunes en les faisant travailler au rythme qui leur convient".

qu'en pensez-vous?

avatar
Kacem Madani

D’année en année, nous faisons le même constat sur l’école algérienne. Je vous reproduis ci-après un texte que j’avais rédigé en juillet 2010, suite à l’annonce des résultats du bac. Rien n’a changé et rien ne changera jamais en matière d’éducation tant que ceux qui gèrent ce pays ne se préoccupent guère plus que du confort que leur procure leur « koursi » sur terre et du trône qui leur est réservé loin de l’enfer.

Les Sciences... Islamiques au secours du Bac 2010 : Une Shoah intellectuelle multipliée par dix !

Fellag le formulait si bien, et à juste titre, dans un de ses sketches :"Quand on atteint le fond, le bon sens voudrait que l'on remonte, mais en Algérie on creuse !".

Benbouzid continue de creuser sans relâche, avec l'aide des sbires du FLN, depuis 20 ans, la fosse commune dans laquelle on précipite notre jeunesse, donnant, à ceux qui refusent l’implant de barreaux dans le cerveau, une issue unique: celle de la Harga, au prix de leur vie. Comment diable se fait-il qu'un père de famille qui se vante du multilinguisme de ses enfants ose faire part d'un satisfecit quelconque à des résultats aussi ridicules du Bac 2010?

Jugez-en, par vous mêmes, avec -ce titre dithyrambique de la presse qui annonce: 61, 23% de réussite au bac. Un taux exceptionnel !* -Et l'analyse dans le détail qui révèle que moins de 5% des élèves ont pu avoir la moyenne dans les langues étrangères que sont le français et l’anglais ; et que 90% des candidats ont obtenu une note supérieure à 10 en sciences (?) islamiques **.

N'y a t-il donc plus aucune autre alternative à la formation de notre jeunesse que celle du choix entre le diplôme de Bachelier de l'Islam et celui de Chevalier du Coran, deux parcours distincts pour une même cause ?

Et, paradoxe des paradoxes : Même en langue Arabe (l'unique langue étrangère, en fait, au sens nucléaire du terme, mais néanmoins langue de Dieu, n’est ce pas ?), seuls 30% des candidats ont obtenus la moyenne, alors que, il faut insister sur ce résultat, 90% ont cartonné en Sciences (?) Islamiques. Cherchez l’erreur !

Ces résultats relèvent d'une opération de génocide intellectuel unique dans les annales de l’évolution des sociétés. Même l'Arabie Saoudite, source originelle d'un certain message, ne s’adonne pas à de telles opérations ethnocides d’envergure.

Comment peut-on continuer à fermer les yeux et laisser ces mercenaires du pouvoir transformer ainsi nos enfants en FIERS Chevaliers du Coran et FIERS Bacheliers de l'Islam, et qu'en parallèle nous osions nous étonner d'êtres classés derniers à des Olympiades de Mathématiques ?

Si le département de Benbouzid pousse le ridicule jusqu'à afficher un satisfecit imbécile à de tels résultats, n’y a-t-il pas là, pour nos enseignants, une occasion unique de rendre le tablier et refuser ce rôle d’acteurs complices de cet holocauste intellectuel ravageur, au lieu de borner la récurrence de leurs combats à de simples revendications salariales et de logements ?

A moins que les résultats du Bac ne soient représentatifs de l’état du corps enseignant, et qu’il faille, de ce fait, en conclure que seuls 5% maitrisent encore le message universel de savoir et, qu'à concurrence de 95%, la majorité écrasante vibre aussi aux rythmes de "Kalhou oua ellahou ahadou ouellahou" que les imbéciles du pouvoir distillent en permanence sur nos ondes radios et télés ?

Non Boudiaf, l'école Algérienne n'est pas sinistrée! Car ne peut prétendre au statut de sinistré, avec le corollaire d'indemnisation et d'efforts de sauvetage qui en découle, que ce qui existe déjà.

L'école algérienne n'existe même plus ! Mutée au fil des ans en école coranique par ces mercenaires au pouvoir, pendant que leurs enfants fréquentent, avec les bourses du pétrole, des écoles prestigieuses du monde, pour revenir perpétuer ces métiers de fossoyeurs du peuple que la petite famille de "chouakers" se transmet de père en fils depuis 1962. Le cas de Haroubia, que son oncle (mon Général !) a envoyé faire une thèse minable (j'aimerais tant, à ces dires, voir un désaveu apporté) juste pour revenir occuper les postes de Recteur et de Ministre de l'enseignement supérieur, est l'exemple le plus probant du partage du butin de guerre entre les membres exclusifs d’une certaine petite famille.

Barakat ! Barakat ! Barakat !

Allez-vous-en sinistres Ministres ! Et laissez nous donner du savoir à tous nos enfants !

Mais avant de partir, n’oubliez surtout pas, pour votre salut éternel; d’amarrer à vos charrues toutes les tentacules de la bête immonde que vous avez procréée et qui infecte l’Algérie, notre unique paradis !

Kacem Madani

* El-Watan du 07-07-2010 : 61, 23% de réussite au bac. Un taux exceptionnel !

** El-Watan du 07-07-2010 : Interview de Iddir Achour, porte parole du CLA.

visualisation: 2 / 18