Identités douteuses ? La mort présumée d'Abou Zeid, coup dur pour l’Aqmi ? Pas sûr…

Abdelhamid Abou Zeid
Abdelhamid Abou Zeid

D’abord qui est-il ? Jusque-là, Abdelahmid Abou Zeid était connu sous le nom de Abid Hamadou, mais voilà, qu’une autre source nous apprend qu’il s’appelle Mohamed Ghedir. Le premier (Abid) serait né le 12 décembre 1965 à Tougourt, le second (Ghédir) serait né près de la frontière libyenne.

Par Hassane Zerrouky

Abid Hamadou, nous dit-on, aurait été tué par l’armée algérienne durant les années 90, Mohamed Ghedir, décrit comme analphabète, ancien berger, contrebandier, par Mohamed Mokadem, journaliste d’Ennahar (Algérie), serait le vrai Abou Zeid. Bien. Reste que pour un analphabète, Abou Zeid s’exprime parfaitement en arabe, récite à bon escient les hadiths (vrais ou faux) justifiant son «djihad» contre l’Occident impie ! En résumé, l’un des deux (lequel ?) a usurpé l’identité de l’autre.

Mais bon, mort ou pas, au-delà de cette querelle d’identité, qui ne nous avance pas beaucoup, personne n’a été "foutu" de nous dire, via les photos et les vidéos montrant l’authentique (si c’est lui !) Abou Zeid, quelle est sa véritable identité ? Est-ce Abid Hamadou ou Mohamed Ghedir ? Ah, l’ADN, j’allais oublier ! Selon ce que je lis (comme vous d’ailleurs), les autorités algériennes auraient été sollicitées pour confirmer l’identité du djihadiste se prénommant Abou Zeid. Selon l’AFP, son arme personnelle, un AK 47, a été identifiée. Bien. Ne reste alors que les résultats des tests ADN pratiqués sur deux membres de sa famille (laquelle, celle de Abid Hamadou ou de Mohamed Ghedir ? ) pour savoir si l’homme tué dans le nord Mali, mort revendiquée triomphalement par le président tchadien, Idriss Deby (histoire de redorer son blason de larbin de la France-Afrique), abattu par les forces tchadiennes grâce au soutien aérien et terrestre de l’armée française (autrement les Tchadiens auraient pris une déculottée) est bien Abou Zeid. Mais…

En bref, la mort d’Abou Zeid, un second couteau de l’Aqmi (Al Qaida au Maghreb islamique), est-elle un coup dur pour cette organisation islamiste médiatisée jusqu’à l’absurde pour les besoins stratégiques de Paris et Washington et leurs relais au Maghreb ? Une chose est certaine, Abou Zeid sera vite remplacé par un autre Abou… " quelque chose" à la tête de l’Aqmi!

La vraie question, celle que les thuriféraires de la réconciliation nationale et de nombreux médias ne posent pas, est que l’islamisme, précisément sa branche lucide, a déjà anticipé la mort d'Abou Zeid et de celles qui suivront. Cette mouvance, dans sa stratégie de conquête du pouvoir par la voie électorale, a intégré depuis plusieurs années la dimension démocratique et pluraliste des pays (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie...) dans lesquels elle agissait à l’ombre du terrorisme qu’elle n’a jamais dénoncé. Les urnes au lieu des voitures piégées et des kamikazes, c’est plus rentable politiquement. On le voit bien en Tunisie et en Egypte. Et n’est-ce pas le conseil avisé que lui susurraient depuis des années tous ces grands spécialistes occidentaux de l’islamisme que vous verrez bientôt se succéder sur les écrans télés pour commenter la mort d’Abou Zeid si elle est confirmée ?

H. Z.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Tu rigoles? Je ne crois rien de ce qui vient de leurs direction, encore moins de leurs g.. les - Ceux qui meurt, comme ain amenas l'a montre' ce sont des pauvres travailleurs, algeriens ou etrangers - et tres souvent, des appele's qui ont des opinions... Quand aux terros, seuls les services et tous et de tous les orizons les connaissent... Ils ne meurent pas, ils sont deplace's, envoye's ailleurs, c'est tout...

Pourquopi autant de violence pour voler ce qu'ils volent en pleinjour de toute facon ?