La Libye demande de l'aide pour la sécurité de ses frontières

La présence de milices et de groupes armés ne rassurent pas les autorités libyennes.
La présence de milices et de groupes armés ne rassurent pas les autorités libyennes.

La Libye a sollicité mardi l'aide des puissances occidentales et des pays voisins pour assurer la sécurité à ses frontières et empêcher les islamistes chassés du nord du Mali de s'y installer. Par ailleurs, Tripoli a refusé de remettre Abdellah Senoussi à la CPI.

La crise malienne a elle même éclaté avec l'irruption de miliciens tribaux équipés d'armes récupérées à la faveur du soulèvement libyen qui allaient et venaient en toute liberté malgré les frontières. "Si nous voulons les empêcher de revenir, il faut boucler les frontières", a déclaré le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammed Abdelaziz, lors d'une réunion internationale de soutien à son pays organisée à Paris. Les Etats et organisations représentées, parmi lesquels figuraient les Etats-Unis, l'Onu, la Ligue arabe, l'Union européenne et l'Union africaine, ont adopté un "plan de développement de la sécurité nationale" et un "plan de développement de la justice et de l'état de droit", selon le communiqué du quai d'Orsay.

Interrogé par Reuters, Mohammed Abdelaziz a précisé que la France, la Grande-Bretagne, la Turquie et d'autres avait promis une aide technique et matérielle, mais a souhaité davantage pour assurer la sécurité des 4.000 km de frontières. "Nous ne pouvons pas déplacer des gens entraînés sans une technologie suffisamment avancée pour surveiller ou patrouiller de façon adéquate aux frontières. Nous ne serons pas en mesure de les sécuriser. Nous devons nous entendre par la suite avec ces pays sur les services pour lesquels nous devrons payer et sur ceux qui pourront nous être fournis gratuitement", a-t-il poursuivi.

Selon lui, rien n'indique que les islamistes chassés du nord du Mali aient déjà gagné la Libye via l'Algérie. "Nous sommes tous convaincus - c'est une évidence - que la question de la sécurité est absolument majeure, pas seulement pour un pays mais pour l'ensemble de nos pays (...) En aidant à la sécurité de la Libye nous aidons à notre propre sécurité", a quant à lui souligné son homologue français Laurent Fabius.

Abdellah Senoussi sera jugé en Libye

Par ailleurs, les autorités libyennes ont fait appel de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) qui leur a ordonné la semaine dernière de lui remettreAbdallah al Senoussi, ancien chef des services de renseignement de Mouammar Kadhafi, inculpé pour son rôle dans la répression du soulèvement de 2011. Arrêté en septembre en Mauritanie où il s'était réfugié, il a été extradé enLibye et Tripoli estime qu'il doit y être jugé. "Nous avons achevé aujourd'hui l'appel auprès de la CPI (...) La Libye continue à travers cet appel à démontrer qu'elle veut faire partie intégrante de la communauté internationale. L'ancienne Libye ne se serait pas donnée cette peine", a déclaré Ahmed al Djehani, juriste chargé des relations avec la CPI 

Dans son arrêt de la semaine dernière, la juridiction internationale fait savoir qu'elle décidera ultérieurement de la marche à suivre au cas où le gouvernement libyen persisterait dans son refus d'extrader Abdallah al Senoussi. Elle a le pouvoir de saisir le Conseil de sécurité de l'Onu.

RN./AFP/Reuters

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