Les combattants du MNLA reprennent le contrôle de la ville Ménaka

Les Touareg du MNLA avancent leurs pions dans l'Azawad.
Les Touareg du MNLA avancent leurs pions dans l'Azawad.

Après l’arrestation de deux responsables d’Ansar Dine et du Mujao, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) est entré dans la ville de Menaka, reprenant de fait le contrôle de cette localité du nord-est de l’Azawad.

Et de deux pour le mouvement indépendantiste touareg. Le MNLA contrôle depuis mardi la province de Menaka qui était jusqu’à ces derniers jours occupée par les narco-islamistes du Mujao et d’Aqmi. La prise de contrôle de Ménaka par le MNLA entre dans le cadre d’un accord avec les forces françaises qui comptent sur le mouvement pour donner la traque aux islamistes qui se sont retirés dans la zone de Kidal, près de la frontière avec l’Algérie. 

Le MNLA avance patiemment ses pions pour peser dans les futures négociations avec Bamako. Il entend par sa présence sur le terrain montrer son rôle d’acteur incontournable dans la lutte contre les narco-djihadistes mais aussi dans le cadre d'une solution négociée dans cette partie du Mali. Depuis le début de l'opération "Serval" lancée par la France le 11 janvier, le MNLA a repris le contrôle de Kidal, près du massif montagneux de l'Adrar des Ifôghas, non loin de la frontière avec l'Algérie. Il cherche ainsi à étendre son aire d'influence après la fuite des combattants narco-islamistes, et à acquérir davantage de poids en cas de négociations avec Bamako. Depuis le début de l'opération "Serval" lancée par la France le 11 janvier, le MNLA a d’abord repris le contrôle de Kidal, près du massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas, zone de repli des groupes de narco-djihadistes depuis leur fuite des villes. C’est dans ces montagnes, selon certaines sources, que les otages d’Aqmi et du Mujao seraient retenus. 

Menaka avait été au cœur de leur soulèvement l'année dernière, au cours duquel ils avaient conquis tout le nord du Mali avant d'être débordés par Al Qaïda et ses alliés islamistes. "Nos forces sont entrées dans Menaka", a assuré quant à lui Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, Chargé des Affaires Etrangères : Ibrahim Ag Mohamed Assaleh à Reuters par téléphone d'Ouagadougou. "Nous avons pris Menaka pour garantir la sécurité du secteur (...). L'armée malienne ne veut pas quitter Gao", a dit Ibrahim Ag Mohamed Assaleh en ajoutant: "Nous prendrons chaque localité où la sécurité ne règnera pas." Jusqu’à présent aucune réaction n’est venue de Bamako à la suite de cette présence du MNLA sur le terrain au côté de l’armée française. 

MNLA-forces française : relations fonctionnelles

Interrogé sur BFM-TV, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi soir que Kidal était "sous contrôle des forces françaises" avec le soutien des forces africaines et en particulier tchadiennes. Ces troupes épaulent les forces françaises dans leurs opérations contre les islamistes dans la région, mais elles ont évité tout heurt avec le MNLA, qui continue de réclamer l'autonomie de l'Azawad.

"A Kidal, nous avons eu des relations fonctionnelles avec le MNLA", a ajouté Jean-Yves Le Drian. "A partir du moment où le MNLA déclarera - il semble qu'il le fasse - qu'il n'est ni terroriste ni scissionniste, et qu'il veut rentrer dans le dialogue interne au Mali qu'il faut engager, il sera à la table" des discussions "avec d'autres", a-t-il souligné. L’Algérie par la voix d’Abdelkader Messahel a encore une fois appelé à un dialogue inclusif. Le ministre a également appelé à "mener un dialogue inclusif entre Maliens qui associe les populations du nord à travers leurs représentants qualifiés", faisant observer que "tous les mouvements qui remettent en cause l’intégrité territoriale du pays ou qui choisissent le camp des terroristes sont disqualifiés".

Hamid Arab/agences

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Commentaires (1) | Réagir ?

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nek

[faisant observer que "tous les mouvements qui remettent en cause l’intégrité territoriale du pays ou qui choisissent le camp des terroristes sont disqualifiés". ]

D'ou ils tiennent cette règle qui exclue un mouvement qui réclame son droit à l'autodétermination?

L'intégrité territoriale du Mali ne relève que du Mali et non de l'Algérie, de la France ou même de l'ONU.

C'est aux maliens (indépendantistes ou pas) de s’asseoir à table et de discuter de l'intégrité territoriale de l'état ou de la nécessité de se séparer soit dans le cadre d'un seul état avec autonomie élargie ou carrément une séparation.

Le parlement catalan a voté une déclaration de souveraineté, faut-il exclure les partis indépendantistes catalans de toute discussion sur l'avenir de l'Espagne?

Bande de raclures colonialistes!!!