In Amenas : "Les partenaires étrangers ne reviendront pas avant 3 mois"

Contrôles renforcés autour de la base.
Contrôles renforcés autour de la base.

À moins d’un mois après l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas dans la wilaya d’Illizi, les autorités algériennes ont résolument décidé de renforcer la sécurité du site.

Sécurité renforcée, armes lourdes et treillis militaires à profusion. Tel est le décor "verdâtre" qui traduit la présence de l’armée algérienne. Elle est décidée à redoubler d’efforts en vue de la sécurisation efficace et sûre du site In Amenas dans la wilaya d’Illizi, qui représente un poumon économique du pays. Des militaires en treillis armés de Kalachnikov sont déployés aux alentours de cet emplacement alors que les tanks à pneumatiques couleur sable sont imposants aux regards qui y sont errants. Les relents de l’attaque sont toujours perceptibles dans cette base de vie, désormais sous haute surveillance militaire.

Cette usine, qui génère un revenu journalier de 14 millions de dollars et gérée conjointement par Sonatrach, le Britannique BP et le Norvégien Statoil, reprendra du service dans moins d’un mois alors que les travailleurs ne comptent aucunement courber l’échine et "céder à la terreur". "C’est une question de vie ou de mort. Nous devons reprendre notre travail le plus normalement du monde et nous ne cédons pas devant la terreur", nous confie un employé sous couvert de l’anonymat.

La réouverture du site ne se fera dans avant un mois, comme l’a laissé entendre, récemment, devant la presse, Lotfi Benadouda, directeur général du site gazier. "L’usine rouvrira dans moins d’un mois, mais uniquement avec les Algériens", a tenu à déclarer le premier responsable du site en question. Plus d’une centaine de journalistes, locaux et étrangers, y a été récemment conviée pour constater l’ampleur de cette prise d’otage, l’une des plus meurtrières dans l’histoire de l’Algérie, ayant coûté la vie à 38 travailleurs expatriés et l'élimination du groupe terroriste à l'origine de l'attaque.

"Tourner la page de la terreur"

La reprise, donc, des activités de cette importante entité pour l’économie du pays se fera sans les étrangers qui n’y reviendront pas avant trois mois. C’est ce qu’avait même confirmé Lotfi Benadouda, directeur général du site gazier en marge de cette visite des journalistes. "Les partenaires étrangers ne reviendront pas avant trois mois". Mais ils y participeront et apporteront une assistance à distance pour en assurer la bonne marche.

Dans une atmosphère peinte d’horreur et de profonde affliction, les travailleurs du site de Tiguentourine rejoignent peu à peu leur lieu de travail avec comme principe : "Braquer les regards sur l’avenir et tourner la page de la terreur". Les employés de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach examinent minutieusement ce site de production, à l’arrêt depuis l’attaque terroriste du 19 janvier dernier. La remise en marche a nécessité la mobilisation de 120 travailleurs de la société nationale des hydrocarbures.

Des spécialistes du domaine scrutent soigneusement les failles occasionnées par des impacts de balles lors des différents assauts s’y étant produits aux fins de redémarrer sur de nouvelles bases. Les tuyaux et les citernes sont l’objet focal de cette inspection pour éviter d’éventuelles fatalités lors de la remise sous pression des installations. Les évènements qui prévalent dans le nord du Mali et les bombardements intensifs de l’armée de l’air française ont amené les services de sécurité algériens à redoubler de vigilance pour éviter d’éventuelles infiltrations sur le territoire national. Des évènements qui ne laissent pas, également, les travailleurs algériens indifférents puisque des consignes de sécurité leur ont été données dans ce sens.

Kaci Racelma/afrik.com

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