Alors qu’Al-Qaida annonce son intention de kidnapper d’autres touristes et que l’Autriche déconseille à ses ressoritssants de se rendre à Alger, le gouvernement algérien a annoncé, hier, qu’il était en train de suivre de près la disparition des touristes autrichiens, et que les services de sécurité algériens enquêtent afin d’éclaircir les points d’ombre de cette affaire.

Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a déclaré, lors de la rencontre hebdomadaire avec les médias nationaux : « Les parties et les instances concernées suivent cette affaire de près », indiquant que le travail effectué par les services de sécurité algériens vise à « cerner toutes les circonstances de cette affaire ».

Commentant ce qui a été publié par les médias nationaux et étrangers, concernant le lieu de « l’enlèvement » des touristes autrichiens, Boukerzaza a ajouté « tout ce qui est colporté sur la scène médiatique est infondé et totalement faux ».

Les médias tunisiens avaient affirmé que l’enlèvement des touristes autrichiens n’avait pas eu lieu sur son territoire, mais sur le sol algérien.

On sait que l’organisation d’Al Qaïda au Maghreb islamique avait annoncé sa responsabilité dans l’enlèvement, indiquant dans un communiqué de l’organisation que les touristes se trouvent dans l’un de ses refuges et qu’ils sont en bonne santé, précisant par ailleurs que l’enlèvement a eu lieu sur le sol tunisien.

Interrogé à propos d’une demande officielle qu’aurait adressée le gouvernement autrichien à l’Algérie, afin de lui fournir de l’aide afin de trouver ou libérer les touristes, Boukerzaza a nié être courant de cette demande, insistant sur le fait que « les parties concernées effectuent leur travail». Il a également nié l’existence d’ « une demande autrichienne afin de permettre à des brigades de police spéciales d'entrer en Algérie, afin d’effectuer une enquête. »

Par ailleurs, Louis Caprioli, ex-directeur adjoint de la Direction de la surveillance du territoire (DST), chargé du terrorisme, a assuré qu’il n’y a pas de véritables preuves, qui indiquent qu’Al Qaïda du Maghreb islamique a kidnappé les touristes autrichiens, précisant que même si cela est prouvé, l’organisation de Droukdal aurait sûrement conduit les otages en dehors du territoire algérien. Il a aussi mis en garde contre le piège du versement de la rançon avec facilité, au risque de créer un moyen de financer le terrorisme.

Caprioli a précisé que la publication de photos des passeports ou d’une cassette vidéo sur les deux otages peut confirmer l’hypothèse selon laquelle ils se trouvent entre les mains de l’organisation de Droukdal.

Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué que l’enlèvement a eu lieu le 22 février dernier, alors que le premier communiqué n’est paru que le 10 mars, assurant que cette période a dû être utilisée afin de transporter les deux otages vers un autre endroit.

En ce qui concerne la meilleure attitude à adopter face à cet enlèvement, M. Caprioli a déclaré que « le payement de la rançon contre leur libération va nous faire entrer dans un cercle vicieux, car nous allons contribuer au financement du terrorisme », insistant sur la nécessite de prendre des mesures pour les libérer, sans toutefois verser de rançon. Il a toutefois reconnu que c’était une équation difficile, tout en indiquant que l’essentiel est de déterminer l’emplacement des deux otages, précisant que si l’on décide d’une opération militaire, il est indispensable de demander de l’aide. Il a assuré que l’armée et les services de renseignement algériens sont les plus aptes à mener cette mission, car elle ils ont l’expérience et les moyens nécessaires, même s’il est possible de demander l’aide d’autres forces étrangères.

L.M.