Syrie : réunion tripartite à Genève, Damas s'en prend à Lakhdar Brahimi

Réunion tripartite vendredi à Genève.
Réunion tripartite vendredi à Genève.

L'émissaire international Lakhdar Brahimi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov et le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns se retrouvent vendredi à Genève sur les moyens de mettre fin au conflit en Syrie ayant déjà fait, selon l'ONU, plus de 60.000 mots en 21 mois..

Mais Damas ne cache pas son mécontentement. Dans son viseur, l’émissaire international de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi et son plan de paix dont elle évoque la partialité flagrante. "Les déclarations de Lakhdar Brahimi montrent sa partialité flagrante en faveur des cercles conspirant contre la Syrie et le peuple syrien", a affirmé un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par la télévision officielle.

Moscou a réaffirmé que le règlement passait par un dialogue entre le pouvoir et l'opposition, sans conditions préalables, contrairement aux rebelles et aux Occidentaux qui réclament le départ du président Bachar al-Assad.

Parallèlement, Londres a souhaité des mesures plus énergiques contre le régime syrien, en particulier une levée de l'embargo sur les armes en faveur des rebelles. "Les déclarations de Lakhdar Brahimi montrent sa partialité flagrante en faveur des cercles (conspirant) contre la Syrie et le peuple syrien", a affirmé un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par la télévision officielle. Cependant, Damas a refusé de couper les ponts avec le médiateur international. "La Syrie espère toujours le succès de sa mission et continuera à coopérer avec lui dans le cadre de sa vision de la solution politique de la crise syrienne", a précisé le responsable.

Al Assad sectaire, selon Brahimi

Dans un entretien mercredi avec la BBC, M. Brahimi, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, avait estimé que le plan de sortie de crise présenté dimanche par le chef de l'Etat syrien était "encore plus sectaire et partial" que les précédents.

Nommé en septembre 2012 en remplacement de Kofi Annan, qui avait jeté l'éponge, M. Brahimi avait joui d'un préjugé favorable à Damas pour n'avoir jamais demandé explicitement le départ de M. Assad. Désormais, il est accusé d'avoir basculé dans le camp des pays occidentaux, de la Turquie et des pays du Golfe qui veulent le départ du chef de l'Etat.

Les médias syriens, qui sont tous aux mains du régime, avaient donné le ton. "Il s'est débarrassé du masque d'impartialité qu'il portait depuis qu'il a été nommé pour remplacer Kofi Annan et a révélé son vrai visage, (...) pour répondre aux demandes de ses maîtres", a écrit Al-Watan. Le plan présenté par M. Assad a été condamné par les pays occidentaux et rejeté tant par l'opposition en exil que par celle tolérée par le régime à l'intérieur du pays. Mais les Russes, alliés de la Syrie, sont restés très fermes. "Seuls les Syriens peuvent décider du modèle de développement à long terme de leur pays", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a estimé jeudi que si la situation en Syrie s'aggravait encore, la réponse de la communauté internationale devrait être "revue à la hausse". Il a notamment répété que Londres allait plaider pour que l'embargo européen sur les armes imposé à la Syrie soit modifié pour permettre d'armer les rebelles si nécessaire, lorsque l'UE réévaluerait les sanctions contre Damas le 1er mars.

Crise humanitaire

Au Caire, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a appelé jeudi les pays voisins de la Syrie à favoriser une solution politique et à empêcher toute intervention étrangère. Autour de Damas, toujours sous la neige, l'armée a également mené des raids aériens, tandis que des combats avaient à Sayeda Zaineb, un lieu de pèlerinage chiite, selon la même source. L'Unicef a lancé un appel urgent aux dons pour les Syriens réfugiés transis de froid dans le camp de Zaatari en Jordanie, transformé en champ de boue par des pluies torrentielles, et l'agence missionnaire du Vatican Fides a signalé qu'un millier de chrétiens privés de tout étaient pris au piège entre armée et rebelles dans le village de Yaakoubieh, au nord d'Alep.

Sur le terrain, l'aviation a mené plusieurs raids jeudi matin contre une base aérienne dans le nord-ouest de la Syrie pour tenter d'endiguer l'avance des rebelles, et contre des localités autour de Damas, tandis que l'Unicef a lancé un appel urgent aux dons pour les réfugiés transis de froid dans le camp de Zaatari en Jordanie, transformé en champ de boue par des pluies torrentielles.

Avec AFP

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Dans un match de foot-ball, un arbitre doit demeurer neutre. Soutenir une équipe contre l'autre c'est contraire à l'étique. Autant rester chez soi quand on n'est pas en mesure d'arbitrer dans la dignité.