Libye : tentatives d’assassinat du président du Parlement et d’un leader islamiste

 Mohamed Al Magaryef, le président du Congrès général national, le Parlement libyen
Mohamed Al Magaryef, le président du Congrès général national, le Parlement libyen

Une des figures de la Libye post-Kadhafi, Mohamed Al Magaryef, le président du Congrès général national, le Parlement libyen, a été victime d'une tentative d'assassinat dans la semaine dernière dans le Sud libyen à Sebha.

Voitures piégées, liquidations de membres de la révolution libyenne, attaques contre des hommes du nouveau pouvoir, tout porte à croire que les fidèles de l'ancien régime possèdent toujours leur force de nuisance. Al Magaryef, le plus haut personnage de l'Etat, est sorti indemne mais trois membres de la sécurité militaire ont été blessés. Une autre tentative a eu lieu à Benghazi, à l'est du pays. Cette fois, c'est le  leader d'un groupe salafiste, soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque du consulat américain de la ville le 11 septembre dernier, qui était visé par une explosion qui a fait une victime.

L'attaque s'est déroulée aux premières heures de jeudi vers deux heures du matin. Il y a eu des tirs de snipers contre l'hôtel où logeait le président al-Megaryef, a indiqué son porte-parole à RFI. Les échanges de tirs ont duré trois heures. Selon Rassmi Beruwien, il ne fait aucun doute que Mégarief a été victime d'une tentative d'assassinat, puisque les groupes armés ont visé spécifiquement l'étage de l'hôtel où dormait le président. Il était arrivé à Sebha la veille pour faire le point sur la situation sécuritaire dans le Sud libyen.

Depuis un décret adopté à la mi-décembre, les frontières de la Libye dans le Sud sont fermées, et la région est déclarée zone militaire fermée. L'attaque s'est produite quelques jours après des affrontements à Sebha entre les tribus Oueled Slimane et Gadafas. L'enquête déterminera si ce conflit est lié à l’agression visant Mégarief. La protection des personnalités demeure un défi pour les autorités libyennes. Les manifestants parviennent régulièrement et sans peine à pénétrer dans l'enceinte du Congrès à Tripoli. Les députés de l'Alliance emmenée par l’ancien Premier ministre Mahmoud Djibril ont même décidé de boycotter les travaux de l'Assemblée cette semaine, dénonçant notamment l'absence de mesures de sécurité adéquates pour les élus nationaux.

La vague de violences qui sévit dans la ville de l’Est, berceau du soulèvement contre Mouammar Kadhafi continue. Dans la nuit de dimanche à lundi, Ahmed Abou Khattala, un dirigeant islamiste, a échappé de peu à une tentative d’assassinat à Benghazi. Un des deux hommes soupçonnés d’avoir posé une charge explosive sous sa voiture est mort en la manipulant. Ahmed Abou Khatalla fait partie des suspects de l’enquête américaine sur l’attaque contre leur consulat en septembre dernier. Selon la police il s’agirait d’une revanche

Les deux hommes, qui seraient à l’origine de la tentative d’assassinat, sont des proches d’un combattant, mort aux côtés du chef militaire rebelle, Abdelfattah Younes, en juillet 2011. La brigade Obeida al-arrah, dirigée par Abou Khattala, est soupçonnée d’être impliquée dans la mort du colonel Younes et de ceux qui l’accompagnaient.

Depuis seize mois, Benghazi est frappée par une série d’assassinats contre de hauts gradés et des membres des forces de sécurité. Mais c’est la première fois qu’une tentative d’assassinat vise un dirigeant islamiste.

Ce week-end, le corps d’un officier de police a été retrouvé. Et mercredi dernier, un responsable de la police a été enlevé par des hommes armés. Le corps de l’officier Nasser al-Magrabi a été découvert samedi 5 janvier dans la zone de Sidi Faraj, dans les environs de Benghazi. Selon les autorités, il aurait été battu avant d’être tué.

L.M./RFI

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