Syrie : l'année commence dans le sang, l'aéroport d'Alep fermé

Le régime continue à détruire le pays par ses bombardements à l'aveuglette.
Le régime continue à détruire le pays par ses bombardements à l'aveuglette.

La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu'une révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée et les combats opposent désormais les soldats aux déserteurs de l'armée aidés par des civils ayant pris les armes mais aussi des jihadistes venus de l'étranger.

L'année 2013 a débuté dans le sang en Syrie avec une série de raids de l'aviation et la fermeture de l'aéroport d'Alep après la multiplication d'attaques rebelles, des violences persistantes qui viennent rappeler les difficultés à parvenir à un règlement politique du conflit.

Alors que la communauté internationale n'est pas parvenue à s'accorder sur une sortie de crise après 21 mois de violences qui ont fait plus de 46.000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cette ONG a mis en ligne une vidéo montrant, selon elle, des soldats du régime torturant à mort des prisonniers, en les lacérant de coups de couteaux. Les violences se poursuivent alors que le médiateur Lakhdar Brahimi a évoqué un plan de sortie de crise, basé sur la déclaration de Genève, mais sans fixer d'échéance.

Ce plan prévoit un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement aux pleins pouvoirs et des élections, soit présidentielle soit parlementaires, sans toutefois évoquer le sort réservé au président Bachar al-Assad. Aux premières heures de 2013, des manifestants ont d'ailleurs une nouvelle fois appelé à son départ, lui souhaitant une "année noire" dans les rues de Damas. Au même moment, les chasseurs-bombardiers poursuivaient leurs opérations et de violents combats se déroulaient dans différentes régions. Au moins 69 personnes ont péri mardi, selon l'OSDH. La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu'une révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée.

L'aéroport d'Alep fermé

Cette rébellion s'est armée et enhardie au fil du temps, forçant pour la première fois depuis mars 2011 les autorités à fermer un aéroport international, celui d'Alep (nord), la deuxième ville du pays. "Cette fermeture est une mesure provisoire qui a été prise après que des combattants de l'opposition armée ont tenté à plusieurs reprises de viser des avions civils, ce qui pourrait provoquer une catastrophe humanitaire", a affirmé à l'AFP une source à l'aéroport sous le couvert de l'anonymat.

Si les autorités aéroportuaires ont confirmé cette fermeture, elles ont assuré qu'elle était due à des travaux de maintenance. L'aéroport d'Alep est stratégique pour les rebelles car les troupes du régime l'utilisent pour envoyer des renforts dans cette ville en proie à une guérilla urbaine. Les rebelles sont parvenus à prendre plusieurs portions de la route stratégique Damas-Alep. La révolte lancée dans le sillage du Printemps arabe est désormais une guerre civile sanglante, comme le prouvent régulièrement les exactions commises par les belligérants. L'OSDH a ainsi mis en ligne une vidéo montrant des soldats lacérant deux prisonniers de coups de couteaux.

"Nous ne sommes pas en mesure de dire dans quelle région et quand cela s'est produit, mais cette vidéo est révélatrice de l'état de sauvagerie dans lequel est entré le conflit syrien", a affirmé à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane. La vidéo montre des hommes en treillis, des soldats du régime selon l'OSDH, lacérant de coups de couteau deux prisonniers debout face à un mur, la tête recouverte.

Un homme en tenue militaire les piétine ensuite, les assomme avec des blocs de béton, avant de recouvrir les corps de gravats et de les abandonner dans le bâtiment où ils étaient tenus prisonniers, visiblement détruit par un bombardement. En portant des coups de couteaux, l'un des soldats lance "ce sont les hommes de Arour", faisant référence à un cheikh salafiste syrien qui tient depuis l'Arabie saoudite des prêches appelant les rebelles à massacrer les alaouites.

Mardi, un nouveau groupe d'une vingtaine de militaires syriens, dont un général, ont fait défection en Turquie, rejoignant des centaines d'autres militaires syriens, a indiqué à l'AFP un diplomate turc. A ce jour, plusieurs dizaines d'officiers supérieurs syriens, dont une quarantaine de généraux, ont trouvé refuge en Turquie. La Turquie a rompu avec son voisin syrien, prenant parti pour les insurgés.

AFP

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