Harcèlement des postiers de Béjaïa : sans rémunération, pas de travail le 1er janvier !

Malaise à la poste de Béjaïa
Malaise à la poste de Béjaïa

Conseil syndical des receveurs d’Algérie Poste/Béjaïa (UGTA) nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Derrière la façade calme et sereine des guichets le mécontentement couve à Algérie Poste. Les travailleurs d’Algérie Poste sont soumis à rude épreuve pour faire face aux exigences toujours croissantes de la clientèle. Avec des moyens  de fortune et des conditions de travail de misère, ils s’échinent à relever le défis d’un service public de qualité de plus en plus contrarié par la pauvreté des moyens de travail et la sous valorisation du personnel.

Si tous les postiers sont embarqués dans la même galère, les receveurs sont particulièrement asservis. Aucune considération ne leur est accordée. La plus part d’entre eux développent des pathologies lourdes dues aux harcèlements, aux intimidations, aux pressions de toutes sortes et aux surcharges de travail. Les receveurs ne se reposent pas, ils cumulent des années de travail sans congé. Certains n’ont mêmes pas de vie familiale. Les receveurs assument d’énormes responsabilités professionnelles et pénales. L’absence de moyens et de protection font d’eux des agents polyvalents. Plus de la moitié travaillent seuls et cumulent les fonctions de comptable, d’agent de guichet, de facteur, d’agent de nettoyage, d’agent de sécurité,  de  gardien de nuit. En tant que comptable ils sont redevables auprès du trésor public de tout déficit même résultant d’une agression extérieure. (Instruction DGP/SCT/N° 01/2003) (Loi N° 90-21 relative à la comptabilité publique). (Décret exécutif N° 91-312 fixant les conditions de mise en jeu de la responsabilité des comptables publics). Certains collègues sont déjà victimes de ce cas de figure. Ils sont poursuivis par les impôts pour s’acquitter d’une dette dont ils ne sont pas responsables. Ils sont responsables de la sécurité de l’établissement alors qu’ils sont eux-mêmes confrontés à l’insécurité. (Ordonnance n°95-24 relative  la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées). Face aux contraintes du service public et devant l’absence de moyens, ils puisent dans leurs maigres revenus pour financer les achats de fournitures de bureau. Ils mobilisent leurs enfants pour faire le nettoyage du bureau par ce que la plus part des bureaux ne disposent pas d’agent de nettoyage.

Depuis 2004 à ce jour, ils sont mobilisés chaque premier janvier pour faire l’inventaire. Mais tandis que leurs assistants perçoivent une prime d’inventaire, eux sont bernés par la promesse d’octroi d’heures supplémentaires. A coté de cette discrimination dans la rémunération pour un même boulot, le comble est que même les heures supplémentaires ne leur sont jamais payées. La raison de ce déni de droit c’est le silence des concernés nous dit-on. Mais que les receveurs osent réclamer, on leur oppose le silence des autres wilayas. La réponse de l’employeur ne relève pas de la loi mais de l’arbitraire. Aujourd’hui, le mépris de l’employeur vient de franchir les bornes. A leur demande d’être payés comme viennent de l’être leurs collègues assesseurs, l’employeur répond par des réquisitions les sommant de s’exécuter sans rechigner. N’est ce pas une usurpation de pouvoir que d’émettre des réquisitions qui relèvent des pouvoirs judiciaires et administratif ? Les receveurs sont confrontés à l’arbitraire et à l’injustice. Leurs doléances sont ignorées. Leurs droits sont bafoués au mépris de la loi. Certains d’entre eux attendent depuis des années la régularisation de leur salaire et leur confirmation dans le poste. Cette situation a été portée à la connaissance du syndicat d’entreprise national et de l’inspection du travail de la wilaya de Bejaia. Mais les choses ne semblent avancer. C’est pourquoi, les receveurs et leur syndicat décident  de faire valoir leurs droits conformément à la convention collective et aux articles 150, 153 de la loi 90-11.

Les receveurs sont conscients du rôle indispensable qu’ils remplissent pour la bonne marche du service public et la santé de l’entreprise. Mais ils savent aussi que les relations de travail sont régies par des lois qu’il convient de respecter. Sans réponse satisfaisante, les receveurs de la wilaya de Bejaia  se regrouperont le 1° janvier à la première heure dans la cour de la direction de wilaya pour dénoncer l’injustice dans ils sont victimes et faire valoir leurs droits.

Bejaia, le : 27.12.2012.

Par le conseil syndical

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