L'Egypte examine les recours après le référendum

La coalition d e l'opposition confime la victoire du "oui".
La coalition d e l'opposition confime la victoire du "oui".

La commission judiciaire des élections s'est penchée lundi sur les recours déposés par l'opposition égyptienne, qui dénonce des fraudes et des irrégularités lors du référendum sur la nouvelle Constitution, après l'annonce dimanche de la victoire du "oui".

"La commission est en train de compiler les résultats des deux phases (du référendum) ainsi que les votes des Egyptiens de l'étranger et examine les recours", a déclaré à Reuters le juge Mahmoud Abou Choucha, membre de la commission judiciaire chargée de surveiller le bon déroulement du scrutin.

Le juge Abou el Matti, qui préside la commission, a de son côté annoncé à la radio et la télévision publiques que les résultats seraient officiellement donnés mardi, à 19 heures locales (17h00 GMT). Une source au sein de la commission a précisé que "ce ne (serait) pas très différent des résultats non officiels, dans les 60% pour le oui". Selon des résultats officieux proclamés dimanche par un responsable des Frères musulmans, près de 64% des Egyptiens se sont prononcés en faveur d'une nouvelle Constitution lors du référendum dont la seconde phase se déroulait samedi.

Les sondages à la sortie des urnes du Front de salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition, confirment également la victoire du "oui", selon un de ses responsables. Mais les opposants ont néanmoins réclamé une enquête complète sur un scrutin qu'ils estiment entaché par une série de fraudes et d'irrégularités, au premier comme au second tour. Le vote a en outre été marqué par une participation beaucoup plus faible qu'attendu, puisqu'un tiers seulement des 51 millions d'électeurs appelés à se prononcer se sont déplacés.

L'examen des recours devrait prendre plus de temps que prévu et les résultats officiels ne seront vraisemblablement pas proclamés lundi, a déclaré le juge Mahmoud Abou Choucha. La participation relativement faible a poussé certains journaux indépendants à remettre en cause les premiers résultats. "La bataille du référendum est terminée et la guerre sur la légitimité de la Constitution a commencé", titre le quotidien Al Chourouk, tandis que le journal Al Masry al Youm titre "Constitution de la minorité".

Le journal du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui émane des Frères musulmans, a ouvert quant à lui sur : "Le peuple l'a ordonné : Oui à la Constitution". L'opposition hétéroclite, constituée à la fois de libéraux, de socialistes, de musulmans modérés et de coptes, a fait savoir qu'elle continuerait à remettre en question la Constitution en organisant des manifestations, ainsi que par tous les moyens démocratiques possibles. "Nous ne considérons pas cette Constitution comme légitime", a déclaré dimanche un dirigeant de l'opposition laïque, Amr Hamzawy, soulignant qu'elle violait les libertés individuelles. "Nous continuerons à essayer d'abattre la Constitution de manière pacifique et démocratique."

Le Front de salut national, formé pour l'occasion, pourrait donner jour à un parti politique de l'opposition unifiée pour les prochaines élections législatives, attendues dans un délai de deux mois si la victoire du "oui" est confirmée.

Huit personnes ont été tuées au cours d'affrontements entre islamistes et opposants, déclenchés par la publication le 22 novembre d'un décret, depuis largement abrogé, par lequel le président Mohamed Morsi étendait considérablement ses pouvoirs.

Reuters

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