Après avoir été interpelé à maintes reprises par les cadres du parti, Aït Ahmed est finalement sorti de son silence. Il aura attendu la session du conseil national du parti pour faire ses annonce. Il y a d’abord son retrait de la présidence du parti. Aït Ahmed ne sera plus président du FFS à l’issue du congrès prévu au deuxième trimestre de l’année prochaine. Cédant aux lois de la nature qu’il exprime par cette phrase "les cycles de la vie s’imposent à tous", le leader du FFS annonce : "Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu’aux premières heures de mes soixante-dix ans de militantisme. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice". 

Le militant et dirigeant a incontestablement marqué la scène politique. Si certains sont irrités par "l'opposant de Lausanne", d'autres sont tou en admiration devant sa constance à s'opposer au régime. Après presque un demi-siècle à la tête du parti, Hocine Aït Ahmed rattrapé par le grand âge cède la présidence. Un poste de vigie qui lui permettait jusque-là de tenir ferme le parti, décidant de la vie et de la mort politique des cadres. De nombreux secrétaires généraux sont passés depuis l’ouverture démocratique, certains ont disparu de la scène politique, à l'instar d'Ahmed Djeddaï, d’autres sont décédés comme Aït Djoudi, mais Hocine Aït Ahmed est demeuré toujours là, régnant en patriarche intemporel sur le parti.

Le congrès. Dans cette déclaration très attendue car le parti est enfoncé dans une crise profonde, le président du parti annonce la tenue du 5e congrès du parti pour le printemps 2013 et invite les instances du parti à sa préparation. "Nous sommes dans le sens de l’Histoire et notre peuple ne renonce jamais. Cet événement doit donner tout son sens à un véritable changement démocratique dans notre pays", déclare-t-il solennel. Au grand désespoir des nombreux cadres qui ont organisé la fronde contre la direction du parti, Aït Ahmed renouvelle sa confiance au SG et son secrétariat à travers sa lettre en les invitant à poursuivre la ligne politique empruntée jusque-là : "Dans cette perspective, je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l’éthique qui a toujours guidé nos actions". Ladite crise donc semble être minorée par le président la qualifiant simplement de "d’obstacle", voire de "traquenard".

Mieux, le président du FFS assure que la crise est le fruit d’une tentative de déstabilisation du DRS. "En dépit de toutes les crises, fomentées dans les officines ou générées par un climat ambiant peu soucieux de sincérité et de dialogue franc, tonne Aït Ahmed, le FFS a élargi sa base militante, conquis de nouveaux citoyens et convaincus de valeureux militants de joindre leurs forces aux siennes à travers diverses régions du pays." A travers cette déclaration, il apparaît donc que le chef du parti est satisfait des résultats des dernières élections.

La fondation.

Enfin Hocine Aït Ahmed annonce aussi la mise en place d’une fondation éponyme qui viendra témoigner sur le parcours du président et relayera son message.

Dans son message, Hocine Aït Ahmed a fait aussi de la géopolitique en rappelant les bouleversements politiques survenus ces deux dernières années et appelé de ses voeux à "un Maghreb démocratique."

Hamid A.