Cinquantenaire de l’indépendance : citoyen usé, Pouvoir renforcé !

Il n’y a que ceux qui se partagent le gâteau et le système rentier qui se gargarisent de réalisations chimériques.
Il n’y a que ceux qui se partagent le gâteau et le système rentier qui se gargarisent de réalisations chimériques.

L’année 2012, l’an de 50 ans d’indépendance de l’Algérie, tire vers sa fin. Mais le citoyen semble coupé de l’événement.

Une certaine indifférence citoyenne est visible dans les quatre coins du pays. Pourtant il s’agit du cinquantenaire de la libération. Cela fait mal au cœur quand on sait qu’une telle occasion d’un peuple digne, n’est pas accueillie dans la solennité, la joie, la liesse, l’enchantement, la jubilation et le délice. En principe, un rendez-vous de cette taille, devrait être mémorable et précieusement attendu. Il devrait être une fierté nationale et citoyenne, marqué par des instants de commémoration où un solennel hommage est rendu à tout un peuple, martyr et combattant.

Le citoyen est usé et les symboles ne font plus sa fierté. Pour lui, le temps des symboles est révolu. A la place de la joie et de la gaité, le citoyen, parce que longuement berné, trompé et abusé, accueille le cinquantenaire avec tristesse et affliction. Peut-il se réjouir après 50 ans de décadence ? Est-il fier après un demi-siècle de déchéance ? Est-il content après 5 décennies de déclin et de disgrâce ? Est-il vraiment affranchi? Arrive-t-il à vivre décemment dans son propre pays ? Constitue-t-il vraiment un citoyen à part entière ?

Hélas ! L’événement est boudé au vu de l’ampleur de la régression du droit citoyen. Car aussi, il n’est plus admis de cautionner la confiscation de cette indépendance par des imposteurs. Il n’est plus également toléré de se reconnaître dans la politique d’échecs mise en place par un régime despotique. Le désastre est énorme. La crise est profonde. Il n’y a que les myopes du système rentier qui se gargarisent de réalisations chimériques.

L’Etat démocratique et social promis n’est pas au rendez-vous. La qualité et le statut de citoyen ne sont pas exercés. Les droits sont bafoués. Alors, une indifférence totale est affichée vis-à-vis de tous les symboles que le pouvoir en place manipule à sa guise. Le 5 juillet n’a plus la savoure de celui de 1962. Le 5 juillet 1962 était populaire, festif, joyeux, radieux et rassembleur. Par contre ceux d’après ne sont que folkloriques, fêtés dans l’hypocrisie et le mensonge. Ils sont officiels et protocolaires ni plus ni moins sans que le citoyen ne soit réellement associé ou concerné. Les fêtes sont ainsi privatisées par la caste au pouvoir. L’assistance aux cérémonies est sélective y compris pour certains artisans et acteurs de cette même Independence. Depuis, les dates symboles ne sont plus populaires.

Le citoyen n’est pas encore affranchi. Il le vérifié davantage durant la célébration de ces dates, pourtant synonyme de libération et de liberté, en lui imposant la manière et la façon avec laquelle il doit les accueillir. Ironie du sort, la fête de la libération est célébrée sans liberté, différant ainsi l’affranchissement effectif et définitif du citoyen à des dates ultérieurement lointaines.

Le pouvoir, lui, poursuit ses pratiques de fuite en avant, dans la continuité bien évidemment. A chaque décade, l’on annonce  des cérémonies grandioses où le citoyen sera aux centres des activités festives. Mais ce n’est que des bruits avérés d’une langue de bois qui s’éternise. Les célébrations, décennales ou annuelles, se ressemblent dans la manière, dans le discours et dans les actes. Le citoyen est toujours évincé, isolé ou parfois invité à jouer le rôle de figurant. Il est définitivement écarté de toute vie institutionnelle !

L’on annonce aussi de grandes décisions politiques. Mais c’est toujours de la poudre aux yeux pour flouer et user davantage le citoyen. Ce n’est qu’un effet d’annonce pour faire croire qu’une dynamique salutaire peut être déclenchée en pareille occasion. Réellement sans volonté politique, il n’y a point de salut. La parole fanfaronne est un mensonge grossier, car elle ne peut pas être concrétisée par des actes.

Après un demi-siècle de nonchalance ostentatoirement appui par les résultat du FLN, responsable historique de la débâcle nationale, obtenus lors des deux précédentes scrutins, les décideurs ne veulent pas faire leur mea-culpa ou se remettre en cause, au moins l’espace d’une année. Normalement, en pareille occasion, ces septuagénaires doivent dresser et déposer les bilans de 50 ans de règne sans partage, auprès du citoyen qui en jugera. Ils sont vécu leurs temps et l’ont confirmé par l’expression "tab j’nana", notre jardin est cuit. Mais, ils mentent et c’est utopique de croire qu’un jour ils rendront des comptes au citoyen qu’ils ont vraiment usé. Qu’ils sachent alors qu’ils sont dors et déjà convoqués devant  le tribunal de l’Histoire.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (8) | Réagir ?

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madjid ali

Je suis désolé (Younes Djellab) en 62 j'avais 9ans. tu sais pourquoi beaucoup sont devenus Harkis. Avant c'était des moudjahiddine ils ont changer de camp parceque leurs frères d'armes ont baisé leur femme et leur fille tu peux demandé ça à un ancien qui n'est pas de la (famille révolutionnaire (harkis)

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mohamed bentabet

C'est plutot dire 50 ans de tyrannie et de despotisme et non pas d'indépendance. En réalité il n'y a jamais eu d'indépendance de l'Algérie, elle est toujours colonisée l' Algérie, ce qui a changé c'est le nom du colonisateur, il n'est plus Français, il est Algérien comme toi et moi mais il est plus féroce que le colon Français d 'autrefois.

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