Egypte : manifestations rivales à la veille du premier jour de référendum

L'Egypte retient son souffle à la veille du référendum.
L'Egypte retient son souffle à la veille du référendum.

Les partisans et les opposants du président Mohamed Morsi ont manifesté ce vendredi, alors que dans quelques heures, la moitié de l'Egypte votera sur le projet de Constitution qui fait polémique depuis trois semaines.

La moitié de l'Egypte s'exprimera samedi 15 décembre, sur le projet de Constitution à l'origine de heurts dans le pays depuis trois semaines. A moins de 24h du référendum, la tension monte en Egypte. Le projet de Constitution, soumis au vote samedi, est à nouveau au centre de manifestations rivales entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi, ce vendredi dans tout le pays. 

Placé sous haute protection policière et militaire, le vote du projet de Constitution, s'étendra sur deux jours. Le texte, adopté à la hâte par un comité dominé par les islamistes, est à l'origine d'une crise qui dure depuis près de trois semaines.

Quinze personnes ont été blessées, lors de heurts à Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays, entre des groupes d'islamistes partisans du "oui" et des opposants prônant le "non". Des jets de pierres ont été échangés, tandis que la police tentait de rétablir le calme, selon des témoins. Au Caire, quelque 2 000 partisans du président islamiste Mohamed Morsi étaient rassemblés devant une mosquée de l'est de la capitale à l'appel de partis islamistes pour soutenir le projet de loi fondamentale. 

De son côté, l'opposition, qui rejette le projet de Constitution, organise plus tard dans la journée des marches en direction du palais présidentiel, gardé par l'armée et situé à Héliopolis dans la banlieue du Caire. Quelque 120 000 soldats ont été appelés en renfort par le président Morsi, pour aider les quelque 130 000 policiers à assurer la protection des opérations de vote. Alors que la sécurité du pays a récemment été remise dans les mains de l'armée. Des manifestations similaires se sont succédé depuis fin novembre, dégénérant à plusieurs reprises en affrontements entre militants des deux camps, qui ont fait huit morts il y a une semaine devant la présidence. 

La moitié du pays votera demain

Le référendum doit se tenir samedi dans dix gouvernorats, dont Le Caire et Alexandrie et la région instable du Sinaï. Dix-sept autres gouvernorats voteront le 22 décembre. Une division pour pallier à la grève de nombreux magistrats qui étaient chargés d'encadrer le vote. 

Ce référendum est également vu comme une forme de vote de confiance pour ou contre Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, élu à une courte majorité de 51,7% des voix en juin. Bien qu'il puisse compter sur la capacité de mobilisation de la puissante confrérie islamiste, il fait face à une profonde crise économique qui provoque le mécontentement populaire.

Mohamed ElBaradei, figure de proue de la principale coalition de l'opposition a déclaré que le projet de Constitution était "nul et non avenu", et que s'il était adopté, ses adversaires "feraient tout pour le faire tomber avec les moyens démocratiques et pacifiques".

La patriarche de la communauté copte (chrétiens d'Egypte, 6 à 10% de la population), Tawadros II, a pour sa part "appelé les Egyptiens à participer" au vote, sans donner de consigne explicite. L'église copte s'était retirée de la commission chargée de rédiger la Constitution pour protester contre certaines dispositions relatives à la loi islamique. Les Egyptiens vivant à l'étranger ont commencé à voter mercredi, pour quatre jours, dans les missions diplomatiques. 

Avec AFP

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