Les magistrats de la Cour des comptes veulent reprendre du service

Siège de la Cour des comptes.
Siège de la Cour des comptes.

C'était le président Bouteflika qui avait gelé cette institution chargé d'enquêter sur la corruption et les crimes économiques. Aujourd'hui, ses magistrats demandent à être réhabilités.

Le syndicat des magistrats de la Cour des comptes a réclamé, mercredi à Alger lors d’une assemblée extraordinaire, la réhabilitation de cette instance constitutionnelle chargée du contrôle des dépenses des deniers publics. Dans une déclaration à la presse en marge de l’assemblée, le président du syndicat, Zineddine Harèche, a souligné l’impérative "redynamisation et réactivation des missions" de la Cour des comptes chargée de contrôler les deniers publics au niveau des institutions publiques, nous apprend l'APS. Quel sens donner à cette information donnée par l'agence officielle qui, rappelons-le, est sous la coupe de la présidence ? Quand on sait que le président a eu déjà maille à partir avec la Cour des comptes (dans l'arrêt définitif du 8 août 1983, la cour des comptes rendait public son verdict (publié par ailleurs par le quotidien El Moudjahid dans son édition du 9 aout 1983) sur l'affaire de l'opération de détournement menée par Bouteflika), on se demande comment celle-ci pourra reprendre du service sous la présidence actuelle ?

Dans sa déclaration à la presse, Zineddine Harèche estime que "les magistrats de la Cour sont dans l’incapacité d’accomplir leurs missions en raison des lenteurs administratives qui entravent leur action, ce qui est contraire aux instructions données par le président de la République concernant la nécessité de conférer davantage de transparence à la gestion des deniers publics et à la lutte contre la corruption".

Il a également rappelé l'insuffisance de spécialistes pour mener les opérations d'enquêtes et de contrôle. Selon Harèche, la Cour comptait uniquement 100 magistrats financiers, un nombre jugé "insuffisant" par l’intervenant au regard du nombre global de magistrats au niveau des ministères et des administrations et entreprises publiques et qui s’élève à 17.000.

M. Harèche a cité à titre d’exemple le groupe Sonatrach qui requiert à lui seul 200 magistrats financiers pour le contrôle de la gestion de son budget, d’où la nécessité d’augmenter à 500 le nombre de magistrats de la Cour des comptes et à 1.000 le nombre de contrôleurs. L’assemblée extraordinaire se penchera, également, sur l’examen des derniers développements concernant le parcours socioprofessionnel des magistrats.

Instituée par l’article 190 de la Constitution de 1976 et consacrée à nouveau par l’article 160 de la Constitution de 1989, la Cour des comptes est une institution supérieure de contrôle a posteriori des finances de l'État, des collectivités territoriales et des services publics.

Yacine K../APS

Lire aussi : Un indice du déclin de Bouteflika : la Cour des comptes réactivée contre son gré

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Commentaires (3) | Réagir ?

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mohamed bentabet

L' Algérie ressemble à une énorme épave à la dérive et à une grande toile d'araignée qui ne mange malheureusement que les petits insectes. L'Algérie est le pays le plus corrompu au monde. Les magistrats de la cour des comptes meme dotés de pouvoirs magiques, ils ne peuvent rien faire face à la mafia corrompue installée au sommet du pouoir de décision et peut etre au sein meme de la cour des comptes. La cour des comptes, l'IGF, l'organe de lutte contre la corruption c'est de la poudre aux yeux et du " khorti ", c'est juste pour tromper l'opinion internationale. Les prisons algériennes abondent de ceux qui ont dénoncé la corruption pas des intouchables corrompus. On est en Algérie pas en Novège.

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Guel Dring

Tout le monde le sait mais personne n'y peut rien. Tout le monde est convaincu que ce que nous vivons est une absence de moralisation de la vie publique ou sociale. Tout le monde, dans son subconscient admet qu'il ne peut y avoir qu'un seul Dieu par la parole de Dieu Lui-même. La majorité admet l'existence du cerveau sans le voir. Beaucoup se croient capables d'éviter un accident. Ceux qui ont de l'expérience vous diront que ça peut arriver au plus malin. Ceux qui ont compris semblent être des lâches et ceux qui ont cru, se renferment sur eux mêmes parce qu'ils "voient" de leur oeil intérieur que chaque créature est muée par son destin. Que de fois ne marchions nous pas vers une destination lorsqu'une pensée nous rappelant un objectif plus urgent nous fait virevolter vers la priorité

Chaque individu a ses préoccupations qu'il croit résoudre par son bon vouloir ce qui lui inspire l'autosuffisance. En réalité, cet individu allant d'Alger à Oran et ayant pris un billet pour Ain Defla ne devrait pas se soucier pour ceux qui descendront à Chlef, Mascara ou à Oran, le terminus. Tant que ses réserves vitales s'épuiseront à cet arrêt, il ne devra que descendre.

Ce n'est pas de la philosophie c'est de la réalité à l'état pur. Avons-nous su qu'un homme (ou femme) saint d'esprit s'est nuit à lui même, ou refusé un avantage matériel quelconque : un logis, une voiture gratis ? Les pays développés semblent nous dépasser de siècles de civilisation, en fait il nous ont devancé vers la décadence de l'humanité et nous sommes en train de les suivre. Pas à pas, justement parce que les deux générations ont perdu les repères qui qualifiaient l'homme d'"humain. Aujourd'hui, c'est une machine, c'est un monstre, c'est un fanatique, c'est un partisan d'une règle de vie : la chance aux chanceux, la fin justifie les moyens et les conditions de vie ne permettent plus de faire une halte pour regarder dans le rétroviseur, ni dans le moteur pour s'inquiéter des embardées de notre rythme de vie. C'est une fuite en avant et la fuite en avant est provoquée plus par un sentiment d'angoisse et d'instabilité que de cheminement objectif. "Agissez, chacun a été créé pour ce à quoi, il est prédestiné". La seule voie de survie est la moralisation de la vie sociale, malheureusement, le Prophète (qssl) a bien prédit la déperdition des valeurs humaines. L'important n'est plus de perdre son temps à constater les dégâts causés la corruption

mais de sauver ce qui reste à sauver. Le problème est crucial et la recommandation du temps de Bendjedid de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut ne peut pas tenir quand des présidentielles aux locales tout est synonyme d'immoralité dans l'organisation des élections.

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