Pas de modification de l'accord franco-algérien de 1968

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur français.
Manuel Valls, ministre de l'Intérieur français.

Alger refusait, dans les négociations passées, d'être aligné sur le droit commun.

La France a renoncé à amender un accord bilatéral de 1968 organisant l'entrée et le séjour des Algériens en France, après deux ans de négociations infructueuses, a indiqué mardi le ministère de l'Intérieur français, Manuel Valls. "Il n'y a pas de projet de modifier l'accord", a indiqué l'entourage du ministre, Manuel Valls, à une semaine d'une visite d'État du président François Hollande en Algérie (19 et 20 décembre). "Ça ne veut pas dire qu'on ne travaille pas sur le sujet. Il y a un groupe de travail avec le gouvernement algérien" pour débattre de ces questions, a-t-on précisé de même source sans donner plus de détails. La France "a le souci de faciliter la situation des Français vivant en Algérie et souhaite donc que certaines questions plus larges que l'accord de 1968 soient abordées", avait déclaré Manuel Valls lors d'un déplacement à Alger à la mi-octobre.  

Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, en octobre dernier, Manuel Valls déclarait : "Nous avons un certain nombre de demandes visant à faciliter la venue des Français en Algérie. D’autres portent sur une question difficile, celle des déplacements illicites d’enfants de couples franco-algériens. Enfin, certaines questions se posent en matière de propriété pour les Français qui sont restés en Algérie après 1962."

L'accord de 1968, amendé à trois reprises, organise l'entrée, le séjour et l'emploi des Algériens en France, selon des règles dérogatoires au droit commun. Sur certains points, les Algériens sont favorisés par rapport aux autres étrangers (notamment en matière de regroupement familial), sur d'autres ils sont perdants (notamment pour les étudiants).

En 2010, le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait entamé des négociations avec les représentants du gouvernement algérien dans l'idée de maîtriser l'immigration en provenance d'Algérie, premier pays d'origine des immigrés français. Officiellement, près de 600 000 Algériens vivent en France avec un titre de séjour, et des centaines de milliers d'autres possèdent la double nationalité. Un nombre indéterminé d'Algériens sans papiers vivent et travaillent en France. Alger refusait d'être aligné sur le droit commun et de perdre ainsi les privilèges contenus dans l'accord de 1968. Selon une source de l'ancienne équipe gouvernementale, l'Algérie a menacé de cesser sa coopération en matière de lutte contre le terrorisme en cas de recul sur ce point. La nouvelle majorité de gauche issue des élections du printemps a renoncé à arracher un avenant. Le ministre de l'Intérieur, "Manuel Valls, l'a dit" au gouvernement algérien lors de son déplacement à Alger à la mi-octobre, selon son entourage.

Yacine K./AFP

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Faro Laz

En utilisant la langue française on est forcément sous son influence culturelle et politique mais pas seulement. Je n’apprends à personne que la vision qu’on a du monde, de l’histoire et surtout de soi-même en est pratiquement affecté. Cela est vrai même quand on est résolument contre cette culture et ce qui va avec. Matin DZ par exemple, est à 99% francophone mais ce qui est ressenti à travers les divers commentaires c’est cette omniprésent esprit de rébellion contre cette langue et culture sous-jacent qui s’en émane malgré les restreintes et autres déterminations volontaires de s’en détacher.

On en est en fait et jusqu’à aujourd’hui pas arrivé soit à s’en détacher ni a en épouser vraiment d’une façon définitive les attributs de tous ses aspects positifs ou négatifs.

Soit qu’on appartient au petit monde francophone ou bien qu’on accepte une fois pour toutes qu’on appartienne à ce monde qu’on sent ou ressent très près de nous mais avec lequel on a été coupé pendant si longtemps. A croire que l'auteur de cet article n’a ou ne veut pas admettre que la situation aujourd’hui est conséquente de ce qui a été semé auparavant. Personnellement et loin de moi est l’idée de dénigrer inutilement le pays et l’ayant quitté il y a quelques années auparavant, je suis maintenant absolument convaincu et je m’en excuse de le dire, sûr de l’incapacité des algériens à produire une élite intellectuelle, économique, culturelle et politique sans douleurs, capable de s’assumer sereinement et de prendre l’avant-garde et mener le pays vers des horizons meilleurs. Les intelligentsias successives étaient et sont toujours incapable d’instaurer un climat de lois justes capables de transcender les hommes et leurs petits intérêts individuels. Dans les pays du Golfe, par exemple, on ne s’embarrasse pas de commissionner les meilleurs consultants européens, américains afin de produire des lois, régulations et autres spécifications qui vont de la Loi sur l’Emploi jusqu’aux régulations les plus insignifiantes de la vie de tous les jours, et on ne permet surtout pas à un Ministre ou à un Parlement de produire ou bien de réviser telle pièce de loi, etc. Mais ce ne sont pas des républiques. Suis-je en train d’insinuer que les républiques arabes ne font que singer les européennes sans en avoir ni la volonté ni l’ambition politique. Ni même la vision. L’Algérie serait-elle mieux sous un Emirat ou Sultanat ou bien encore un Khalifa Islamique. Ce serait possiblement bien plus efficace en terme de déperditions dues aux appétits individuels d’apparatchiks, etc. ou encore es là le plafond de verre que les algériens par ailleurs tous les arabes/berbères toutes allégeances confondues n’arrivent pas à dépasser. Est-ce à dire que les républiques comme système politique ne sont bonnes que pour les européens. Là, les français qui ayant pris la responsabilité du pays pendant si longtemps ont doublement échoué car ils n’ont pas eu la sagesse ni le bon sens de nous installer l’Emir AEK (ou un autre) comme souverain alors qu’ils avaient l’opportunité et l’avaient combattu avec acharnement comme une survivance de leur propre ancien régime. Ils n’avaient pas aussi appris aux autochtones les manières de la république, dont ils commençaient au travers de leurs propres expériences à avoir quelques connaissances. Ils l’ont au contraire minée (cette république algérienne) démontrant clairement que la faillite de l’empire français n’est pas un hasard. Ils sont obligés ces temps-ci de faire avec les espagnols, portugais, italiens et autres petits pays européens pour s’élargir les épaules et revendiquer une place à côté des grands de ce monde. Ils sont forcés de s’assoir avec les allemands; chose impensable il y a tout juste un quelques années. L’alternative aurait pu être la France et Algérie alliées et faisant pays commun face au monde d’aujourd’hui, chacun y trouvera son compte et tout le monde sera content. Il n’y aurait pas pour la France besoin de s’empêtrer dans cette pénible entreprise qu’est l’Union Européenne. Cette union est bien plus impossible qu’elle n’en a l’air parce qu’elle est principalement voulue à des fins de stratégies géopolitiques seulement. L’Algérie quant à elle (seule) ne pourra jamais atteindre le niveau requis par une république moderne et respectable après cette période généralement négative de 50 ans. Le caractère prépondérant qui en ressort après cette cinquantaine d’années d’indépendance est celui d’imbécilité prévalente et de vulgarité profonde dans tous les domaines, à tous les échelons. On a beau se le cacher, l’Algérie et la France sont pratiquement unis sur tous les aspects y compris ceux des liens du sang et ne peuvent rester séparées plus longtemps, et par ailleurs le monde francophone ne peut pas se réduire à la France et à quelque petites parties de la Belgique, la Suisse et du Canada. Ou bien la France n’est et ne sera qu’un petit pays.

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Quelqun EncoreQuelqun

@Laid Baiid

Vous savez cher ami, il ne faut pas avoir fait Sces Po pour recevoir en pleine face (dès la 1ère ligne) la contardiction contenue dans votre commentaire.

Les inventeurs et initiateurs du néologisme "hizb f'rança" seraient les bi-nationnaux maintenant. Demandez donc à un certain Moncef Alaoui, ou autre Ali Mansouri, pour ne pas les citer; ils vous diront. Eux, que la frustration du huis clos algérien avec sa regression islamo-conservo-nationaliste à deux sous pousse au dépassement de soi dans l'évocation de "la main de l'étranger" et autre lexique du même dictionnaire.

Quant à votre souhait de voir madame Le Pen remporter les élections, je ne sais pas s'il s'agit réellement d'un souhait ou juste d'une provocation au débat, mais sachez que le FN n'a JAMAIS voulu du pouvoir. Sa raison d'être est LA CONTESTATION, quant à la gestion, il ne connait pas.

S'agissant de garder (ou non) une seule nationalité (la française en l'occurence) en cas de non choix imposé aux Franco-Algériens, croyez-vous que vous soyez PLUS algérien que quelqu'un qui opterait pour la nationalité française en ayant servi l'Algérie au moment où ses gouvernants dealaient et dealent toujours avec les barbus pour le partage du pouvoir?

Ainsi que je l'ai déjà dit à destination de certains "casseur de pieds" ici-même, vous savez quel est MON souhait à moi? Eh bien, tout bi-national que je suis, de me faire cuillir à mon débarquement au port d'Alger par ces Algériens plus algériens que moi, et qu'ils essaient de me dicter le code de bonne conduite de l'Algérien-modèle! On risque de passer un bon quart d'heure de "franche rigolade" (si vous voyer de quel genre de rigolade je veux^parler).

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