Libye : l'assassinat du général Younès dérange toujours

L'assassinat du général Younès n'a pas été élucidé.
L'assassinat du général Younès n'a pas été élucidé.

Dix-huit mois après l'assassinat du chef d'état-major de l'ex-rébellion libyenne Abdel Fatah Younès dans des conditions mystérieuses, la justice peine à faire la lumière sur cet imbroglio politico-judiciaire qui pourrait impliquer d'ex-hauts responsables rebelles.

Le général Younès avait participé au coup d'Etat ayant permis à Mouammar Kadhafi d'accéder au pouvoir en 1969, et il avait été son ministre de l'Intérieur avant de faire défection au début de la révolte, en février 2011, qui a provoqué la chute et la mort de Kadhafi en octobre 2011. Il était devenu alors chef d'état-major de la rébellion jusqu'à son assassinat le 28 juillet 2011 à Benghazi (est) avec deux de ses compagnons appartenant à la même tribu, dans des circonstances troubles, après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire. Son assassinat a été mis initialement sur le compte d'extrémistes, avant que des responsables libyens, voire des services de renseignements occidentaux ne soient accusés.

Sa puissante tribu d'al-Obeidi exige toujours la vérité sur cette affaire que la justice tarde à élucider. Elle accuse directement Moustapha Abdeljalil, qui présidait le Conseil national de transition (CNT), ancien organe politique des ex-rebelles libyens, l'ex vice-président du bureau exécutif Ali al-Issaoui et un ancien responsable religieux, Salem Chikhi. Egalement pointé du doigt, le juge Jomaa Hassan al-Jazwi a été assassiné le 21 juin dernier à Benghazi par des inconnus. Le juge Jazwi était considéré comme le signataire du mandat d'arrêt établi contre le général Younès qui était soupçonné d'avoir des contacts avec le régime Kadhafi. Le général Younès avait été assassiné en se rendant à cette convocation.

"La famille poursuivra ses efforts pour faire la lumière sur cette affaire et fera si nécessaire justice elle même en cas d'atermoiement et de laxisme de la part des nouvelles autorités", a déclaré à l'AFP Moutassim fils d'Abdel Fatah Younès. Selon lui, la famille du général assassiné "observe un sit-in depuis le 22 novembre au terminal pétrolier al-Harika dans la ville de Tobrouk (nord-est) pour demander au gouvernement" de juger les assassins.

Depuis l'assassinat d'Abdel Fatah Younès, une tente est par ailleurs plantée au centre de Benghazi par des membres de la tribu al-Obeidi qui réclament que la lumière soit faite. Sous la pression, un tribunal militaire à Benghazi a ordonné le 17 novembre l'interrogatoire de l'ancien président du CNT Moustapha Abdeljalil. "M. Abdeljalil s'est déclaré prêt à comparaître (...) pour témoigner dans l'affaire", a affirmé à l'AFP le procureur général militaire de la région orientale, Youssef al-Assifer.

M. Abdeljalil a été le dernier ministre de la Justice sous Kadhafi avant de rejoindre la rébellion en même temps que le général Younès. Mais pour Youssef Aguila, avocat de la famille du défunt, "c'est l'interrogatoire de Moustapha Abdeljalil par le parquet militaire qui déterminera s'il sera considéré comme témoin ou accusé". "Etant responsable de la phase (ndlr: politique) précédente, s'il est accusé, il devra répondre soit d'abus de pouvoir ayant causé un préjudice à autrui, ou d'incitation à assassinat". Une audience a été fixée au 20 février 2013. Selon le tribunal, le procureur général devrait élargir l'enquête à d'autres personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'assassinat.

AFP

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Le général Younès, après les tractations de l'Unité Africaine pour désamorcer la crise Libyenne de façon politique, éxigea le retrait du pouvoir du colonel Kadhafi. Le colonel Kadhafi s'est mis à la disposition de l'Unité Africaine et accepta toutes ses décisions et recommandations politiques. Cette initiative Africaine n'a pas plû à la France de Sarkozy qui décida de l'éliminer pour assouvir sa haine de vengence à l'encontre du colonel Kadhafi qui avait mis un "caillou" dans le soulier de sarkozy qui voulait son UPM (Unité Pour la Méditerranée).