L'affaire des faux dinars algériens jugée aux assises de Lyon

Un réseau de faussaires a été démantelé.
Un réseau de faussaires a été démantelé.

Treize hommes comparaissent à partir de vendredi devant la cour d'assises du Rhône dans une affaire inédite de fabrication et de trafic de faux billets algériens qui porte sur 15 milliards de dinars, soit 152 millions d'euros. C'est sans aucun doute l'une des plus importantes affaires de trafic de faux billets.

La Banque Nationale d'Algérie s'est portée partie civile dans ce dossier qui prend naissance en 2006 avec l'agression à Marseille d'un convoyeur allemand et le vol de sa cargaison de 19 tonnes de papier fiduciaire qui lui étaient destinées. La cargaison disparaît dans la nature.

Ce n'est qu'en 2008 que la police finit par mettre la main, à l'aéroport de Marseille, sur un stock de 51 millions de faux billets transportés par des Tunisiens et imprimés sur le papier volé. En janvier 2009, c'est une imprimerie clandestine utilisée par la mafia qui est découverte à Naples. On y retrouve également des rouleaux de papier de la même provenance.

L'enquête rebondit à Lyon en octobre 2009 avec l'interpellation de 14 personnes et la saisie, dans une imprimerie, de sacs de faux billets de 1.000 dinars ainsi que de rouleaux de papier fiduciaire provenant du chargement allemand. C'est dire que le marché algérien a failli (mais ne l'est-il pas déjà ?) être submergé par ces milliers de faux billets. Avec pour résultat des pertes économiques incalculables. "C'est une affaire sans précédent. D'habitude, les billets contrefaits sont fabriqués de façon très artisanale ou il s'agit de montants relativement faibles. Là, c'est très différent car les rouleaux volés permettaient d'imprimer l'équivalent de 2,5 milliards d'euros", explique Rémi Chaine, avocat de la Banque d'Algérie au quotidien français 20 Minutes.

C'est la police judiciaire de Lyon, alors co-dirigée par le commissaire Michel Neyret, depuis révoqué après avoir été mis en examen dans une affaire de trafic de stupéfiants, qui a conduit cette enquête. Michel Neyret n'est pour l'instant pas cité comme témoin dans cette affaire.

"Mais nous allons demander des comptes aux directeurs d'enquête sur la façon dont ils ont recueilli les renseignement anonymes", prévient David Metaxas, avocat de Michel Curt, 59 ans, considéré comme l'organisateur du réseau. Les accusés encourent jusqu'à 30 ans de prison. Le verdict est attendu pour le 21 décembre.

Yacine K./Reuters

Plus d'articles de : Algérie-France

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
laid baiid

"Mais nous allons demander des comptes aux directeurs d'enquête sur la façon dont ils ont recueilli les renseignement anonymes", ?????

Depuis 2OO6 à 2O12??? Les commanditaires Algériens sont certainement sous terre.

Pourquoi es ce que l'Algérie donne les tuyaux maintenant????Redorer le blason???