Alger et Rabat se disputent leurs ressortissants

Les relations algéro-marocaines sont au plus mal...
Les relations algéro-marocaines sont au plus mal...

Marocains d'Algérie, Algériens du Maroc, Alger et Rabat montent au créneau, s'accusant mutuellement d'avoir spolié leurs biens. Cette polémique intervient au moment où le Maroc vient d'appuyer l'intervention au Nord-Mali.

Le ton monte entre Rabat et Alger. Quarante huit heures après les déclarations du N°2 de la diplomatie marociane, Youssef Amrani, affirmant devant les députés que le royaume n’abandonnera jamais les biens annexés, en 2010 par l’Etat algérien qui a expulsé les 45 000 familles en 1975, la réponse du ministère algérien des Affaires étrangères ne s'est pas fait attendre. Le département de Mourad Merdelci a réagi dans un article publié, hier jeudi 15 novembre par le quotidien arabophone Echourouk Al Yaoumi.

Ledit quotidien a publié une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, selon laquelle le Maroc est appelé à rembourser les Algériens “expulsés” en 1973 et qu’"il convenait de rappeler au ministre marocain les centaines d’algériens qui ont été “repoussés” du Maroc “confisqués (de leurs biens) sans toucher aucune indemnisation” alors que, selon lui, la majorité des Marocains "ayant quitté" l’Algérie en 1975, n’étaient pas propriétaire de leurs biens mais qu’" ils louaient plutôt des terrains et des immobiliers appartenant au domaine de l’État algérien ou à un tiers”. Commentant la déclaration algérienne, Echourouk croit savoir que le royaume est redevable auprès de 14.000 Algériens “spoliés de leurs biens et de leurs terrains” d’indemnisations estimées à 20 milliards de dollars contrairement aux déclarations de Youssef Amrani, ministre marocain délégué chargé des Affaires étrangères, pour lequel les Marocains avaient été victimes d’une “expulsion collective” de l'Algérie qui cherche à “justifier l’annexion de ces biens au domaine public de l’État algérien”.

Sur cette affaire, rappelons que le Comité international pour la protection des travailleurs migrants, lors de la 10ème session, tenue du 20 avril au 1er mai 2009 à Genève, avait recommandé aux autorités algériennes de "prendre toutes les mesures nécessaires pour restituer les biens légitimes des travailleurs migrants expulsés, notamment les travailleurs migrants marocains (…) ou de leur offrir une indemnisation juste et adéquate, conformément à l’article 15 de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles." Le même Comité a par ailleurs appelé Alger à "prendre les mesures appropriées pour faciliter la réunification de ces travailleurs migrants marocains avec leurs familles restées en Algérie".

Dans son dernier roman pour une large part autobiographique "Tu ne mourras pas demain" 'Ed. Casbah, Alger, 2011) l'écrivain algérien, Anouar Benmalek raconte comment sa mère, marocaine, ayant suivi son mari, à Alger, après l'indépendance, s'était retrouvée, sans papiers d'identité en ces années soixante-dix, considérée comme une clandestine, alors que son époux et ses enfants étaient déclarés de nationalité algérienne.

Cette affaire intervient au moment où la question du Sahara Occidental pourrit les relations en les deux pays et remet aux calendes grecques la rouverture des frontières. Un autre différend vient s'y ajouter : le Maroc vient d'apporter son soutien à l'intervention au Nord-Mali, le seul pays du Maghreb favorable à cette option militaire de Bamako et de la Cedeao; la Tunisie ayant averti récemment sur les dangers d'une guerre dans la région.

R.N/Agences

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Khalida targui

stop arrêtez nous ne sommes pas vos jouets quel Algérien quel Marocain ira se battre pour vous, on veut la paix et vivre librement

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koceila ramdani

Le ridicule ne tue pas, les occidentaux avancent en technologie, et fabriquent des avions, des satellites, des portes avions,... etc, et eux, ils trouvent comme même le moyen de déterrer les anciennes querelles, eh oui, chacun ses priorités, on n'à pas les mêmes valeurs.