Syrie : à Damas, les combats sont toujours aussi violents

L'insurrection marque des points même dans la capitale.
L'insurrection marque des points même dans la capitale.

L'aviation continue ses raides aérien sur des quartiers de Damas et d'autres villes.

L'armée de l'air syrienne menait dimanche des raids sur la région de Damas, théâtre de violents combats et d'un attentat, à quelques heures de l'ouverture à Doha d'une réunion de la principale coalition de l'opposition qui cherche à asseoir sa crédibilité. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état d'un important déploiement sécuritaire et de routes coupées à Damas, après des combats à l'aube entre insurgés et soldats.

À la mi-journée, un attentat a visé l'hôtel Dama Rose, situé au coeur de la capitale dans un quartier abritant de nombreux centres de la sécurité, ont rapporté les médias officiels. L'attentat survenu à proximité du parking du syndicat des ouvriers a fait sept blessés et des dégâts matériels, selon les médias d'État. Au même moment, des chasseurs-bombardiers du régime menaient des raids sur la Ghouta orientale, la campagne qui borde la capitale, selon l'OSDH, au lendemain de la mort de 14 personnes, en majorité des femmes et des enfants, dans des bombardements aériens sur Zamalka, dans la Ghouta.

Dans le nord, les bombardements de l'artillerie ont fait de nombreux blessés dans différents quartiers d'Alep, et quatre morts à Al-Bab, dont l'ancien maire de la ville, selon la même source. A Deraa (sud), deux rebelles et six soldats ont péri dans des combats, selon l'OSDH, qui fait état d'un important déploiement de soldats et de tireurs embusqués dans la ville. Ces nouvelles opérations militaires interviennent au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière avec 194 personnes tuées, dont 36 dans le pilonnage par l'artillerie de la région d'Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires du pays.

Un acteur abattu par des rebelles

Depuis le début, en mars 2011, de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, l'OSDH a recensé plus de 36 000 morts à travers le pays. L'organisation a également rapporté la mort de Mohamed Rafea, un acteur célèbre abattu par des rebelles qui l'accusaient de faire partie des chabbihas, les milices civiles du régime. Selon des militants, les rebelles ont découvert un pistolet et une liste de personnes recherchées par les autorités sur l'acteur, qui a joué en particulier dans le feuilleton syrien Bab al-Hara, célèbre dans tout le monde arabe.

Sur le plan politique, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition mais contestée pour son manque de représentativité, entamait à Doha une réunion censée réformer l'instance, avant d'ouvrir jeudi des discussions avec des opposants membres d'autres organisations. Washington exerce une forte pression sur le CNS pour qu'il surmonte ses divisions et de nombreuses voix s'élèvent en faveur de la création d'un gouvernement en exil avec à sa tête un vétéran de l'opposition, l'ancien député Riad Seif, qui vit hors du pays. 

"Initiative nationale syrienne"

Ce dernier a rencontré ces derniers jours en Jordanie une vingtaine d'opposants, membres ou non du CNS, dont des représentants des Kurdes, de la gauche et des Frères musulmans, pour "préparer" la conférence de jeudi à Doha. Selon le porte-parole de Riyad Hijab, un ancien Premier ministre syrien ayant fait défection et présent à la rencontre d'Amman, Riad Seif doit présenter à cette occasion une "initiative nationale syrienne" qui "prévoit la création d'un nouvel organe politique de l'opposition qui représente toutes ses composantes".

Au Liban voisin, régulièrement secoué par des heurts sporadiques et récemment visé par un attentat qui a tué un chef de la police honni de Damas, le président français François Hollande a rendu une courte visite à son homologue Michel Sleimane et les deux hommes se sont engagés à "protéger" le pays de toute déstabilisation venue de Syrie.

AFP

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