Nigeria : des raids de l'armée sur le fief de Boko Haram font 30 morts

Les forces spéciales ont quadrillé plusieurs quartiers.
Les forces spéciales ont quadrillé plusieurs quartiers.

Le Nigeria a connu deux nouvelles journées sanglantes. Selon des sources hospitalières, au moins trente personnes ont été tuées lors de raids de l'armée dans la ville de Maiduguri (nord-est), fief de l'organisation islamiste Boko Haram, ont appris l'AFP et Reuters vendredi 2 novembre.

Selon des témoins, des soldats de la Force spéciale mixte (JTF) ont mené des raids contre plusieurs quartiers de Maiduguri jeudi dans la soirée. Ils ont arrêté ou tué plusieurs dizaines de jeunes hommes. Selon les témoignages recueillis auprès des habitants de la ville par l'AFP, les soldats ont identifié jeudi soir des hommes âgés d'une vingtaine d'années, les ont mis à part et les ont abattus.

"Ils ont séparé les jeunes des vieux, ils ont demandé à nos enfants de s'allonger, le visage contre le sol, et ils nous ont demandé de nous retourner, a raconté à l'AFP un habitant de Maiduguri. Puis on a entendu des coups de feu." L'opération militaire s'est ainsi poursuivie dans plusieurs quartiers de la ville, rapportent des témoins.

Du côté de l'armée, une source militaire contactée par l'AFP n'a pas souhaité commenter ces accusations, mais a considéré que si de telles exactions avaient vraiment été commises, elles étaient "injustifiées".

Un général de l'armée tué chez lui

Vendredi, Mohammed Shuwa, général de l'armée nigériane à la retraite et figure de la guerre civile des années 1960 au Nigeria, a été tué par des hommes armés à son domicile dans cette même ville. "Quatre hommes qui se faisaient passer pour des visiteurs (…) sont entrés dans sa maison et ont ouvert le feu sur le général et ses convives. Un des invités a été tué sur le coup et le général est mort sur le chemin" vers l'hôpital, a déclaré le lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de l'armée.

"Les soldats de la Force spéciale mixte présents dans le secteur ont immédiatement bouclé la zone et sont à la recherche des assaillants", a-t-il ajouté, précisant que "les terroristes qui ont tué l'ancien général seront appréhendés". Selon l'AFP, la fusillade ressemble à celles qui ont été menées par le groupe Boko Haram contre des personnalités locales dans le passé, dans le cadre de représailles après des opérations militaires.

Amnesty dénonce des violations des droits de l'homme

Jeudi, Amnesty International avait dénoncé dans un rapport des violations des droits de l'homme, dont des exécutions sommaires, commises par les forces de l'ordre nigérianes dans leur répression contre Boko Haram, notamment à Maiduguri.

L'armée nigériane a rejeté les accusations de l'ONG et celles formulées dans de précédents rapports, mais les habitants l'ont accusée à plusieurs reprises de tirer sur des personnes non armées en représailles d'attentats menés contre ses soldats.

Selon des estimations, les attaques perpétrées par la secte islamiste ainsi que leurs représailles auraient fait plus de 3 000 morts depuis 2009 dans le nord et le centre de ce pays de 160 millions d'habitants, divisé entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, à dominante chrétienne.

AFP/Reuters

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