France : un week-end d'intempéries

Le «Napoléon-Bonaparte», endommagé par la tempête, gîte dans le port de Marseille le 28 octobre 2012.
Le «Napoléon-Bonaparte», endommagé par la tempête, gîte dans le port de Marseille le 28 octobre 2012.

Un mort, deux disparus, des coupures d'électricité et de nombreux dégâts matériels sont la conséquence des vents violents dans le Sud et d'un coup de froid dans le Nord.

Un SDF mort probablement de froid à Paris, et dans un grand quart sud-est deux disparus, un ferry qui prend l’eau, plus de 50 000 foyers sans électricité, des automobilistes bloqués : les vents violents et les chutes de neige qui ont sévi ce week-end ont provoqué des drames et dommages en série. Météo France a levé dimanche en fin de soirée l’alerte orange qu’elle maintenait encore sur deux départements, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, en raison des vents violents qui ont balayé le Sud-Est. Dans les Pyrénées-Orientales, la Drôme, l’Ardèche et l’Isère, l’alerte a été levée, les vents et les chutes de neige faiblissant.

A Paris, un sans domicile fixe est probablement mort de froid, dans une rue du XVIIème arrondissement de la capitale après une nuit où la température a été inhabituellement basse pour la saison : 2,3 degrés contre 7 degrés habituellement.

Dans le Sud-Est, les vents ont été particulièrement violents, atteignant localement 130 km/h. Les recherches ont été interrompues dimanche en fin d’après-midi sur l'île de Porquerolles (Var) après la disparition d’un garçon britannique de 12 ans, qui était parti à vélo samedi à 18 heures par un fort mistral. Les recherches doivent reprendre ce lundi.

Dans l’Hérault, le véliplanchiste de 26 ans qui a disparu près d’une plage de Sérignan depuis samedi n’a pas été repéré. Les recherches ont définitivement été arrêtées dimanche soir, faute d'espoir de retrouver le disparu vivant. «Faute d'éléments nouveaux et du peu d’espoir de le retrouver vivant» compte tenu des conditions climatiques en mer, les recherches ont été arrêtées dimanche à la tombée de la nuit, a-t-on précisé à la préfecture maritime, basée à Toulon.

Des recherches aériennes coordonnées par le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage de la Méditerranée (CROSS-Med) s'étaient poursuivies tout au long de la journée du dimanche. Un avion Atlantique 2 de patrouille maritime de la Marine nationale avait commencé les recherches en matinée avant qu’un hélicoptère Dragon 34 de la sécurité civile ne prenne la relève en milieu d’après-midi. Les recherches, menées dans un premier temps au large de Sérignan, au sud de Béziers (Hérault), avaient été élargies dimanche matin dans une vaste zone comprise entre Sète et Agde.

Vendredi, deux étudiants étaient morts emportés par les eaux dans un canal souterrain sur le campus de l’université de Toulon, à la suite de fortes pluies. Dimanche, un navire de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), sans passagers à bord, prenait l’eau dans le port de Marseille après avoir rompu ses amarres dans la nuit, sous la pression d’un vent violent, et heurté un quai. Ce ferry, le Napoléon-Bonaparte, est le plus gros navire de la compagnie en terme de capacité de transport (2 650 passagers et 708 voitures). Le choc a ouvert une brèche qui a provoqué l’inondation de deux compartiments étanches. Le ferry est désormais tenu à quai à l’aide de deux remorqueurs, où il gîte à environ 15 degrés, dans l’attente de sa stabilisation.

Le navire était lundi en voie de stabilisation après avoir «très légèrement bougé dans la nuit, le vent étant tombé», a-t-on appris auprès de la compagnie. «On a bon espoir, le bateau semble stabilisé, on va vérifier cela ce matin mais en tous les cas, on entre dans une phase de normalisation», a ajouté à l’AFP un porte-parole de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).

Après vérification, les équipes de plongeurs interviendront pour colmater la brèche en réalisant des soudures sous l’eau. Ce n’est qu’ensuite que les opérations de pompage pourront débuter. Le bateau pourra alors être déplacé vers un point d’attache afin d’y être réparé.«On ne sait pas combien de temps» prendront toutes ces opérations, a-t-on encore ajouté.

Coupures de courant

Dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, les sapeurs-pompiers ont effectué des centaines d’interventions, notamment pour des chutes d’arbres et de poteaux sur la voie publique. Météo France souligne que ce type d'épisodes de vents violents se produit en moyenne trois fois tous les dix ans.

Quelque 5 000 foyers restaient privés d'électricité dimanche en début de soirée dans trois départements alpins - Isère, Savoie et Haute-Savoie - à la suite des chutes de neige qui ont touché la région, a indiqué ERDF dans un communiqué. ERDF ne prévoit pas de retour total à la normale avant la fin de journée lundi.

Dans la Drôme et en Ardèche, la tendance était aussi au retour à la normale, même si près de 10 000 clients étaient toujours sans courant vers 19 heures dimanche. Dans les Bouches-du-Rhône, près de 5 000 familles ont été aussi temporairement privées d'électricité en raison de la chute de lignes.

Autre conséquence des intempéries, le match Marseille-Lyon comptant pour la dixième journée de championnat de Ligue 1, et prévu dimanche à 21 heures au stade Vélodrome, a été reporté à une date non précisée.

Les intempéries ont affecté la circulation, comme en Isère. Une quarantaine d’automobilistes immobilisés par les chutes de neige, inhabituellement abondantes en cette époque de l’année, ont dû passer la nuit dans un gymnase, à Laffrey.

Les secouristes en montagne sont aussi venus en aide à des randonneurs qui s'étaient aventurés dans les massifs montagneux du département malgré la mauvaise météo.

Dans un communiqué publié dimanche en fin d’après-midi, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a salué «l’engagement sur le terrain» de tous les services de l’Etat (préfectures, agents des services publics, sapeurs-pompiers, policiers, gendarmes, etc) et des élus mobilisés face à ces intempéries.

AFP

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