De Moulana Aziz à Sidna Chakib : l'Algérie à vau-l'eau

Le Matin 06-04-2016 19490

De Moulana Aziz à Sidna Chakib : l'Algérie à vau-l'eau
Abdelaziz Bouteflikaou l'autoritarisme vertical.

Ça y est. La nouvelle religion est en marche. Les fidèles avec leurs « chekara » affluent en nombre pour se prosterner devant le saint des saints, seigneur de la rapine et du vol. Oui il est saint du détournement depuis qu’il a subtilisé le butin des affaires étrangères. Alors malgré qu’il fût pris la main dans le sac, la prophétie l’épargna et la providence l’envoya vers les terres de la ruse et de la malice à fin d’approfondir son savoir dans la malversation et dans l’escroquerie. Et il revient en grand Moulana.

Par Zoubir Zerarga

Alors assis sur le trône de l’arnaque, Moulay Aziz érige le vol en religion dans le royaume de la corruption. Celui qui ne vole pas est déclaré infidèle. Et dés lors, il est persécuté jusqu’à ce qu’il embrasse le dogme de la forfaiture. Sinon calomnie, prison ou exil. Encore les voix soumises scandent à têtu tête : morts aux infidèles qui parjurent le maître Moulay Aziz et ses proches compagnons. Aveuglées par la doctrine du gain facile, elles psalmodient sans cesse: Moulana a dit, Moulana a fait, Moulana est unique irremplaçable… Moulana est immortel.

La foi dans le sou se propage et se pratique bien. Ainsi la doctrine du liard se perpétue. Moulay Aziz s’entoure pour les besoins de l’éternité, d’un cercle de saints. Cependant, la baraka de la sainteté est réservée aux plus fidèles des fidèles. Parmi ceux qui réussissent l’acte béni de mettre plus la main dans le sac au vu et su de tout le monde. Pas comme l’apostat Khalifa auquel la justice de Moulana a scié de nuit les mains quand il tenté un acte d’apostasie. Il y a aussi l’autre, le déchu Ali, déposé de son titre de monseigneur chef des saints parce qu’un Satan galonné lui a soufflé un jour à l’oreille : Sidi Ali, tu seras le nouveau Moulana. Mais Moulay Aziz auquel rien n’échappe, se rend compte du complot satanique, frappe de malédiction éternelle l’égaré Ali. Ce dernier sans pouvoir se repentir, s’égare toujours dans les couloirs sombres de l’infidélité.

Devant l’imposture de moulay Aziz qui monte en puissance, dans le cercle des saints, on retient la leçon de l’apostat Khalifa et de Ali le déchu. Aucun ne veut finir comme eux. Alors les saints du cercle, pour manifester obéissance et fidélité à Moulana, s’imposent un code de conduite : couper la main qui vole moins. Ainsi les rivalités sont lancées sous le regard ironique de Moulay Aziz, lui que ces compétions du vol réjouissent divinement.

Les épreuves de la foi dans le sou font scandaleusement saigné le trésor public jusqu’à l’hémorragie. Comme la vierge éventrée. Heureux, le saint du détournement a sa vierge.

Le dogme du centime se propage et le vol se multiplie pour faire émerger des saints remarquablement voleurs. Ainsi se révèlent Sidna Chakib et Lala Saadia Essoufia. Ces deux égayent Moulay Aziz, tout fière de sa besogne et de la relève. Sidna Chakib émerge parce qu’il a été nommé saint de l’or noir, seigneur du gaz et du pétrole. Et le secteur rapporte gros et en dollars. Sidana Chakib, pour faire ses preuves, mis les gaz et introduit les deux mains et même le cul pour pomper à outrance le fric du sous sol. L’épreuve est rude et a failli l’emporter. Mais pour services rendus, il a été envoyé en pèlerinage chez l’Oncle Sem, auprès d’une pègre adoptive qui vole l’or noir un peu partout dans le monde. Apres les rites d’usage, il revient pour un baptême d’intronisation chez un confrérie fraudeuse. Sidna Chakib est vénéré par Moulay Aziz qui dit de lui qu’il est son portrait craché.

Quant à Lala Saadia Essoufia, on dit qu’elle est un homme qui a subit la malédiction de Moulana et le pouvoir sacré du vol l’a transformé en femme. Avant, quand elle était un homme qui agissait en pickpocket dans le grand désert, ses fonctions dans la sainte cours étaient limitées. Mais depuis sa transformation, Lala Saadia Essoufia, au commande de la grande machine du détournement de l’histoire et de la fraude électorale, possède des pouvoirs exorbitants allant jusqu’à défié «red errboub» et présager la fin de ce dieu qui, auparavant était faiseurs de rois. .

Mais encore, il y a présentement, Sidna Bouchareb qui se révèle en seigneur du paradis fiscal. Il vole même la vedette à Moulay Aziz. Ce qui irrite son patron Moulay Ouyahia, le saint du mensonge et des sales besognes.

Z. Z.

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