"La Kabylie ne tournera pas la page, M. Bouteflika !"

C’est avec un impressionnant dispositif de sécurité (des milliers de policiers et gendarmes et de soldats déployés, une flotte héliportée…) qui a été jusqu’à désactiver les téléphones mobiles pendant des heures, que Bouteflika s’est rendu dans une Kabylie assiégée depuis 2001. Le tout, pour une maigre petite foule de fonctionnaires, réunie par la force du chantage de la hiérarchie administrative. Un millier de personnes, à peine. Même un journal proche du président-candidat reconnait la difficulté qu’il ya à traiter la Kabylie autrement qu’en tant qu’entité à part. En effet le quotidien »Le Jour d’Algérie» dans un éditorial intitulé "Une région, une Algérie" » a écrit à cette occasion : « On a beau s'évertuer à désingulariser la Kabylie et lui trouver, ce qui est indéniable, les mêmes attributs, valeurs positives et aspects négatifs mêlées, rien n'y fait, elle est une région particulière" »

Bien que ce voyage s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale des présidentielles du 9 avril prochain, Bouteflika l’a conçu comme un acte belliqueux, une agression supplémentaire contre le peuple kabyle martyr. Il s’y est rendu par défi plus que par électoralisme. Il sait pertinemment que la Kabylie est déjà acquise au mot d’ordre du boycott des présidentielles qui y fleurit sur tous les murs, ces derniers temps.

Son discours est resté haineux envers les Kabyles qu’il prend toujours pour des étrangers et qu’il assimile à des séparatistes. En effet, il n’a pas cessé de marteler : « Je n’ai jamais imaginé l'Algérie sans la Kabylie et la Kabylie sans l'Algérie, en aucune manière", et que " le patriote que je suis ne pouvait pas imaginer un seul instant que l'on puisse discuter en Algérie de l'unité nationale et de l'indivisibilité du pays". Allusion sans équivoque à la revendication autonomiste qui a gagné la majorité des Kabyles, derrière le MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie). En ajoutant « L'Algérie vous attend et a besoin de vous, vous nous avez manqué en nous boudant et en tardant à venir nous rejoindre », Bouteflika souligne un peu plus le fossé qui le sépare de la réalité d’un peuple, un peuple kabyle qui aspire à prendre son destin en main.

Fidèle à sa ligne criminelle, il n’a pas hésité à attenter à la mémoire des martyrs du Printemps Noir en en innocentant les assassins. La phrase est édifiante et mérite qu’on la reproduise pour l’Histoire : « Vous avez dit que l'Algérie est amazighe, mais d'une façon brutale et qu'en face des opposants ont "réagi d'une façon brutale ». Les gendarmes étaient en 2001, d’après Bouteflika, en état de légitime défense face à de jeunes manifestants kabyles désarmés. Nous retenons ces propos pour ce qu’ils sont (un aveu de responsabilité de M. Bouteflika dans l’assassinat de nos enfants) et nous ne manquerons pas de les produire devant les instances internationales en charge du respect des droits humains et de la justice.

Affirmer par ailleurs que « du poste où je suis, je ne sais pas comment et ce qui a provoqué cette tragédie" du Printemps Noir est un aveu soit de son incompétence au poste où il est, soit d’un mensonge avec lesquels il nous invite à ouvrir avec lui une "nouvelle page"... de défiance mutuelle décuplée.

Le MAK appelle la Kabylie à tourner le dos plus que jamais à ce régime et à son représentant jusqu’à ce que PARDON soit demandé AU PEUPLE KABYLE.

Bouteflika a la Répression, nous avons le Droit. Il a la force, nous avons la dignité. Celle-ci nous dicte de manière impérieuse à BOYCOTTER les présidentielles du 9 avril.

MAK

Kabylie, le 28 mars 2009

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (59) | Réagir ?

avatar
nabache

A l'attention de l'administrateur de LeMatindz. net.

Je vous ai déjà envoyé l'intervention ci-dessous, pourtant en relation avec le thème et ses auteurs, mais que vous n'avez pas passé. Ne voyant pas de raisons à cela, je vous prie de publier mon commentaire, sinon de me communiquer la raison de votre refus que je prendrai très sérieusement en considération pour mes prochaines interventions. Merci.

Bouteflika, zerhouni, ouyahia, les généraux, ... derrière leur sadisme se cache un mal bien plus profond qu'il faux se presser de combattre, au lieu de continuer à casser inutilement de la porcelaine. Voici le mal qui ronge tous les Algériens, même vous, Messieurs les Makabyles:

"je suis un arabe, un chaoui, un mozabite, un kabyle, ... (franchement cela m'importe peu!) et un citadin descendant de bédouin et de la vieille paysannerie des montagnes d'algérie. Mais, ma citadinité, comme forme statique d'évolution sociale à rebours, a tout le temps subi des convulsions sans fin. Pourtant, conscient que cela nous mène droit à une perdition certaine et tentant de chasser le naturel, il finit toujours par revenir au galop. La structure sociale traditionnelle de mes parents, de mes grands-parents, de mes aïeuls, de mes ancêtres, régie aujourd'hui par un réseau relationnel à fondement essentiellement tribal, auquel je suis condamné d'appartenir et surtout tenu de servir, transcende ma citoyenneté et fait de moi un élément asocial, irrationnel, complètement hypnotisé et dont le seul rôle est de flairer des opportunités: Bouteflika et avant lui zeroual, chadli, bou and bou, ... (exception faite de cette erreur accidentelle de l'histoire jusque-là jamais renouvelée qu'était Boudiaf) en sont d'excellentes et pour cela, la

fin justifiera tous les moyens :Monsieur le président déjà élu, je ne vous aime pas. Mais, cela n'est ni une priorité pour moi, ni important pour vous;

vous le savez d'ailleurs bien. pour ma survie, ma sécurité (car les démocrates, les intellectuels ne m'ont jusque-là pas convaincu d'une liberté qui garantirait ma sécurité) alors, je ne prendrai pas le risque citoyen, en publique, d'un choix dicté par ma seule conviction personnelle; non, je ferrai semblant, comme mon père, mon grand-père, depuis la France coloniale et même bien avant, d'être ce que vous voulez que je sois. De cette façon tout le monde est servi; de cette façon je sais que vous épongerez, comme par miracle, toutes les dettes de mon père, fellah et fils de fellah, même si moi, dernier héritier des avantages providentiels du marquis d'oujda, je ne suis pas fellah (enseignant, médecin, employé dans le privé ou le public, ... nous travaillons tous pour la même cause).

Maintenant que je rends publique mon secret, j'ajouterai ceci sur les raisons de ce choix dictée par mon seul instinct grégaire: La micro

société tribal, hermétiquement fermée, depuis qu'elle a évoluée en réseau relationnel, et à laquelle j'appartiens est basée essentiellement sur deux fondements:Rebi et doro. Rebi est représenté par la Zaouia de notre aarch très influente, elle-même représentée par des mosquées toujours enceintes et prêtes à pondre d'autres nouvelles petites mosquées. Mais, entre nous, toute la beauté de nos Maisons de Dieu n'a jamais été une fin en soi. Notre zaouia et nos mosquées n'existent que pour glorifier notre premier dieu, le vrai celui-là, le plus important qu'on porte aussi bien dans nos coeurs, secrètement dans nos esprits que dans nos portefeuilles, et pour le quel nous sommes prêts à tous les sacrifices, à mourir même, notamment quand il montre des signes apparents de tarissement ; Un dieu dont la vénération publique est bien entendu haram; Ce dieu là s'appelle, dans notre aarch, comme

d'ailleurs dans tous les aarch d'Algérie, même de kabylie, Doro. Quant à Rebi, entre nous les homo-algérianus qui sommes aussi vieux que les dinosaures, qu'il soit musulman, chrétien, juif ou même carrément athée, au fond, est-il vraiment important pour moi?"

Voila Messieurs du MAK un projet de "la fin de l'histoire" jusque-là jamais entamé par nos "démocrates "! Perdez- y, mais utilement, votre temps.

avatar
amarezguiou

la presence de ali ferraoun m'a beaucoup surpris; mouloud doit se remuer dans sa tombe. c'est dur dur dur d'etre kabyle. quant aux autres Hannachi fergani la jshannachi il n-y arien de surprenant.

visualisation: 2 / 59