Face à la Grèce, l’UE-FMI ou l’arrogance de l’oligarchie mondialisée

Alexis Sipras tient tête aux oligarques de la finance mondiale.
Alexis Sipras tient tête aux oligarques de la finance mondiale.

Saisissant ce contraste qui nous montre les traditionnels va-t-en-guerre, de par le monde, au nom de la démocratie, désarçonnés par le choix souverain du gouvernement et du parlement grecs de mettre en œuvre le mécanisme le plus pertinent de la démocratie.

Désarroi devant ces gouvernants qui décident de s’en remettre à l’expression directe du peuple. Les oligarques de l’Union européenne, de la BCE et du FMI, en un mot, de l’actuelle gouvernance mondiale ruent dans les brancards. Ils ruminent contre "une rupture des négociations" ; plus, contre une rupture des règles du jeu.

Dans ce système de gouvernance post-Etat-Nation les règles sont camouflées et dissimulées. Si tout est fait, y compris les guerres, au nom de la souveraineté des peuples, plutôt des nations, ces abstractions qui sont censées, en théorie, en faire des souverains, dans les faits tout est décidé par des oligarchies qui agglomèrent banquiers, seigneurs de guerre et technocrates avides de prébendes pécuniaires, sociales et politiques ; de pouvoir. L’UE, dont l’architecture est faite pour servir les oligarchies au détriment des peuples, se retrouve le nez dans le ruisseau !

Les négociations qui perdurent depuis des mois tournent autour des coupes sombres à opérer dans les comptes sociaux, de l’augmentation des impôts directs sur la consommation, de l’écrasement des retraites. Etonnamment, étonnamment ?, elles évacuent le scandaleuse niveau des dépenses militaires dont les marchands d’armes de l’UE attendent de conséquents bénéfices. Elles évacuent aussi la qualité de complaisance du pavillon grecque. L’opinion mondiale est assaillie de clichés chargeant des Grecs dispendieux pour leurs finances publiques, tricheurs et dissipateurs ; mais, qui entends encore parler de la connivence criminelle de Goldman Sachs avec l’establishment grec.

Lorsque "les chiens de garde", médias libres de l’oligarchie mondialisée se mettent de la partie, il en devient quasiment impossible d’accéder à une perception proche du réel. Le gouvernement grec est dépeint sous les traits du mauvais joueur qui se soustrait, par infantilisme ou irresponsabilité, aux règles du jeu, et dans cet élan son ministre des Finances est sorti de la salle de conférences au moment de certaines discussions. Les gouvernants grecs, ces amateurs de référendums, cinquième colonne populaire dans les clubs des oligarchies, ne sont plus dans le coup.

Et pourtant les choses sont d’une simplicité déconcertante. L’actuel gouvernement Grec n’ayant pas la prédisposition à se faire le receleur des décisions de l’oligarchie Bruxelloise, bloqué dans ses négociations avec l’UE-FMI, décide d’en appeler au peuple.

Position commode garantie par un référendum joué d’avance ? Que non, on en est même loin. Le vote au parlement s’est fait ainsi : 178 voix pour le référendum (Syriza, droite souverainiste) et voix du parti d’extrême droite (Aube Dorée). Contre, 120 voix qui vont des socialistes aux communistes. Reste deux abstentions. Au sein de l’opinion, si l’on croit les sondages, la situation lui est encore plus défavorable. Un premier sondage de l'institut Kapa research, donne 47,2% des personnes interrogées favorables à un accord et seulement 33% contre avec 19,8% qui ne se prononcent pas. Un autre sondage donne 57% de oui à un accord avec l'Europe pour 29% qui y sont opposés. L’option du référendum est donc courageuse et audacieuse.

Si le moyen de pression de l’oligarchie est celui du financement et de ses conditionnalités, Alexis Tsipras se révèle un terrible loup politique, il a fait de la consigne de vote de Syriza une arme majeure. Pour le moment, cette consigne est négative, mais elle pourrait devenir un oui, pour peu que les positions des banquiers et leurs propositions progressent et intègrent les intérêts grecs. Le coup politique est admirable et le coût pour les ennemis de la démocratie est d’ores et déjà exorbitant.

Ahmed Ilmathen

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Commentaires (6) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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Massinissa Umerri

"... cette consigne est négative, mais elle pourrait devenir un oui, pour peu que les positions des banquiers et leurs propositions progressent et intègrent les intérêts grecs... "

C'est un coup de "quite-ou-double", ou plutot sa version Anglo-Saxonne/Germanique "Double-Jeoperdy" - c. a. d. double RISK !

Pour resumer, il y a lieu de se rendre a l'evidence tout de meme. Les Goldman Sax, et les autres creanciers, et donc les Merkel et autres se retrouvent devant le meme dileme que le Tsipas !!!

"FAIRE CADEAU DES RETRAITES ET AUTRES INVESTISSEMENTS DE LEURS CLIENTS/POPULATIONS, AUX GRECKS" - Cette partie de l'equation, semble vous echapper l'ami !

Omama a certes decide' de jouer le pickpocket des Americains pour rembourser les pertes de quelques loubards - avec le pseudo-argument, que sinon, ca sera une perte seche pour tout le monde. Il l'a fait, avec des conditions d'INTRUSION ET DE CONTROLE dans les affaires internes de ces loubards, que sont les memes creanciers, Goldman Sax, etc. C. A. -c. a. d. qu'ils ne pourront pas accepter de perdre des milliards en Europe au detriment des depositaires Americains, cette fois-ci represente's par le Gouvernement. Quelque chose comme i"argaz ich ay argaz iw" (Le mari du mari).

Bref, les Merkel, Holland et autres, n'ont pas la lattitude de tordre la main des Goldman Sax, AIG et autres, pour qu'ils aillent puiser dans leurs caisses nord-Americaines. Le gros trou sera donc transferre' aux gouvernements guarants EUROPEENS - c. a. d les CONTRIBUABLES FRANCAIS, ALLEMANDS, ANGLAIS.

Que je sache, les Grecks ne votent ni en Allemagne, ni en France, ou Engleterre, ni aux USA ou Canada. Il ne s'agit pas seulement de ce que pensent les Grecks, mais les autres aussi - qui subiraient une injustice pure. J'en doute fortement, pour des Peuples qui guarantissent la justice meme aux etrangers - a l'exception du cheveux dans la soupe, qui est aussi en faillite, mais sait le dissimuler - temps de demander des comptes, si le fund souverain Algerien n'est pas un bi-national !!!.

Bref, le referedum devrait plutot etre programme' en Allemagne non ?

Non, en Juillet les Allemands seront vacance - probablement en Asie, en Afrique Noire et ailleurs, ou les gens ne votent pas souvent, mais votent vraiment - comme eux, les Allemands et Anglais, qui ont deja vote', c. a. d. se sont exprime's. Et contrairement aux Mediteranneens en general, il ne disent pas une chose et son contraire.

S'il faut trouver de l'argent ailleurs - un argent mal guarde' - il ne reste plus de place que dans les JOUMLOUKIA - C. A. D. LES FAUX FUNDS SOUVERAINS.

En resume', trouver un accord, c'est trouver de l'argent mal guarde' ! Si un tel accords/argent est trouve', il ne peut s'agir de celui des Algeriens.

A mon avis, c'est ce que Holland est alle' chercher a Alger - un elastique pour retenir sa culotte, qu'elle ne soit expose'e comme de Homere.

Le dileme Greck est celui d'arreter de se servir d'une ligne pour aller faire ses courses au marche', ou CASH est demande' et un portefeuille vide. Qui oserait leur donner un Credit, s'ils ne payent pas leurs dettes ? Personne d'autre que des voleurs...

Le Sarkozy a vu juste - Il faut changer l'Union Europeenne en l'Union Mediteraneenne - berceau de toutes les religions, et malhonnetete's que la bipederie ait connue. Vous etes libres d'appeler ca "une ciwilisation. " Ca donnera un Sweswa, des les lezards joindront la partie. Il y a lieu de contempler un double-bordel, avec une concurrence acharne'e, entre Grik et Turk.

On s'acharne par exemple a securiser la debouche'e du golfe (la raison des bombardements au Yemen) sur l'Ocean Indien, question de prevenir l'exit du Petrole Iranien vers la Chine, alors que celui-ci ira probablement vers l'Allemagne et via la Grece et non la Turquie - comme sera dicte' par Vladimir et pour la survie des Mullahs.

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