Journalistes tués au Mali : des suspects auraient été arrêtés

Des interpellations ont eu lieu, sans avancée probante
Des interpellations ont eu lieu, sans avancée probante

Deux jours après l'exécution des deux reporters de RFI, la gendarmerie de Gao confirme "une dizaine" d'interpellations, tandis que Laurent Fabius évoque "des opérations en cours".

Des opérations sont en cours au Mali pour tenter de retrouver les assassins des deux journalistes français de RFI tués samedi dans le nord-est du pays, a déclaré lundi 4 novembre le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Ces opérations ont été lancées dimanche pour "identifier un certain nombre de personnes dans des campements", a-t-il dit sur RTL. "A partir de là, il y a eu des interrogatoires."

"Au moment où je m'exprime il n'y a pas encore d'identification précise", a ajouté le ministre. "Il n'y a pas eu de revendication, à l'heure actuelle, on n'a pas de certitude sur qui a commis ces assassinats".

Le chef de la diplomatie a indiqué ne pas être en mesure de confirmer l'arrestation de cinq suspects qui, selon Europe 1, auraient été "interpellés dimanche soir dans des camps où sont maintenus les anciens rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA)". Ces cinq suspects seraient en ce moment entre les mains des forces françaises et devraient être transférés à Gao, ajoute Europe 1.

De son côté, la gendarmerie de Gao évoque "une dizaine de suspects interpellés" dans la région de Kidal. "Nous commençons à avoir des éléments à ne pas négliger", ajoute une source à la gendarmerie. S'exprimant sur iTélé depuis Bamako, la directrice de la rédaction de RFI, Cécile Mégie, a fait état pour sa part d'"arrestations dans le cadre de l'enquête".

De son côté, une source proche du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian indique que les forces françaises disposent "d'indications permettant de remonter la trace" des assassins des deux reporters français enlevés et tués à Kidal, au Nord-Mali. "Nous avons un certain nombre d'indications qui nous permettent de remonter la trace et nous espérons pouvoir y parvenir", a indiqué cette source.

La même source a souligné cependant qu'il "ne s'agissait pas d'une enquête de police ordinaire". Les recherches se déroulent "dans les contraintes de l'environnement immense du Nord-Mali, assez peu contrôlé par l'Etat malien". De surcroît, "nous ne disposons pas de moyens de police, mais de moyens militaires", a-t-il souligné.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été tués samedi dans le nord-est du Mali, après avoir été enlevés par des hommes armés à Kidal devant le domicile d'un représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad qu'ils venaient d'interviewer.

Leurs corps ont été retrouvés par les forces françaises de la mission Serval à une dizaine de kilomètres de Kidal, berceau de la communauté touareg et de la rébellion du MNLA. "Au moment où les militaires français sont arrivés derrière le pick-up des otages [...], ils ont vu s'enfuir pas très loin quelqu'un, ils l'ont coursé et ils ne l'ont pas rattrapé", a déclaré Laurent Fabius.

"Mme Dupont a été assassinée de deux balles dans la poitrine, M. Verlon a reçu trois balles en pleine tête", a-t-il précisé, indiquant une nouvelle fois qu'aucune trace d'impact n'avait été relevé sur la carrosserie. Les corps des deux journalistes ont été acheminés à Bamako et seront rapatriés tôt mardi matin en France.

Au lendemain de cet assassinat qui a suscité une vague d'émotion et d'indignation, la France a annoncé dimanche que la "sécurisation de l'ensemble de la zone" de Kidal "et des zones voisines" allait être accrue.

A l'heure actuelle, quelque 3.000 soldats français sont déployés au Mali, dont 200 à Kidal, dans le cadre de l'opération Serval lancée en janvier pour déloger des combattants islamistes qui contrôlaient les deux tiers du pays et avançaient vers la capitale, Bamako.

Avec agences

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