El Kerma : une commune sinistrée

Combien de ville comme El Kerma sont plongées dans la saleté et le chômage en Algérie ?
Combien de ville comme El Kerma sont plongées dans la saleté et le chômage en Algérie ?

Insalubrité, manque d’aménagement, chômage chronique… les maux de la terre se sont donné rendez-vous dans cette localité.

La commune d’El Kerma, située à une 20 de kilomètres au sud de la wilaya d’Oran, s'enfonce de plus en plus dans la précarité. L'insalubrité, le manque d'aménagement du cadre de vie, un chômage galopant...sont le lot quotidien des citoyens, qui se sentent marginalisés et oubliés des autorités locales. En effet, un petit tour dans les différents quartiers du chef-lieu de cette municipalité suffit pour se convaincre de "l'enfer", que vit la population. La saleté est maîtresse des lieux. Des décharges publiques pleines à craquer, empoisonnant l’air d’odeurs fétides et nauséabondes. Cette insalubrité ambiante fait le bonheur des rongeurs et autres bestioles en tous genres, qui menacent au quotidien la santé des citoyens.

Plusieurs cas de morsures de rats ont été répertoriés par les services sanitaires de la région, nous a-t-on fait savoir. Outre ce paysage de décharge à ciel ouvert, cette municipalité est confrontée à un manque criant d'aménagement et d'embellissement urbain. Les trottoirs sont complètement délabrés, les chaussées sont envahies de nids de poules et autres crevasses, l’éclairage public est défaillant ou inexistant à divers endroits, sans parler du sempiternel problème des canalisations des eaux usées, qui sont la majeure partie du temps obstruées. Autre cauchemar et non des moindres, que vit cette commune, c’est le chômage.

Selon les statistiques fournies par les services de la daïra d’Es-Senia, le chômage chez les jeunes frôle les 40%! Face à cette situation, la population ne sait plus à quel saint se vouer, ni à quel responsable se plaindre. "Nous sommes les oubliés de l'Etat ! Personne ne se soucie de notre triste sort, nous vivons au jour le jour, espérant des lendemains meilleurs !", nous ont confié bon nombre de citoyens interrogés. D'ailleurs et comme un "ultime" recours, ces citoyens dépités et "laissés-pour-compte", comme ils se définissent eux-mêmes, ont barricadé récemment la RN w16, reliant leur commune à celle d’Oran, dans le but de réclamer une prise en charge "sérieuse" par les pouvoirs publics, de l'état "végétatif" dans lequel se débat leur commune.

H. Medjadji

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Commentaires (2) | Réagir ?

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douce-france

Malheureusement toute l'Algérie est devenue un dépotoir à ciel ouvert, à croire que nettoyer et préserver nos villes et villages de toutes cette saleté relève de l'impossible. Que je sache, il n'y 'a pas besoin d'une technologie pointue pour cette simple tâche que des pays moins nantis que le nôtre accomplissent de façon normale ! Personnellement j'en souffre beaucoup, notamment quand je dois accompagner dans le cadre de mmon travail de relations publiques, des délégations étrangères en visite à Alger, une si belle ville méditérranéenne à quelques encablures de l'Europe, transformée en quelques années en une ville anarchique et sale ou aucun quartier même ceux qui étaient chics du temps de la France comme Hydra ou El Biar (mon quartier) n'échappent à cette politique de destruction massive planifiée de main de maître. Je comprends parfaitement ceux et celles qui regrettent le temps jadis ou il faisait encore bon vivre dans cette belle contrée aux multiples atouts..............

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rabah Benali

Bonjour

J'ai connu ce merveilleux petit village colonial dans les années 72-74. J'y avais un collègue et ami intime qui y habitait.

Et dire que cette paisible agglomération, située à peine à 10 Km de l'université d'Essenia, elle-même faisant fasse à l'IAP (Institut Algérien du Pétrole") et le tout à quelques mètres de l'Aéroport international, était une région prpopre où il faisait bon y vivre.. A l'époque, nous étions de jeunes cadres techniques Sonatrach à Arzew. On faisait feu de tout bois. Gonflés à fond la caisse par la mensongère propagande bahthiste Malghacho / Tlemcenienne, nous étions profondément convaincus que nous allions faire de la région, la Silicon Vally Algérienne.

Le paisible village d'Essenia sera rataché dans un court délais à El kerma et à long termes, le tout, formera, avec la chaine de villages coloniaux de Gdyel, El mohghen, Ain el bia, Bethioua, Arzew, le berceau du savoir, de la science et de l'industrie.

En somme, nous avions rêvé du miracle et sommes réveillés par un cauchemar.

Il y a des moments où j'ai envie de pleurer. !

Rabah Benali