Législatives : les élections de la honte

Législatives : les élections de la honte

"Le pouvoir" veut dire pour moi à peu près la même chose que la liberté. Le pouvoir est la chose que chacun de nous veut le plus au monde.

Travailler son pays c’est du pouvoir, aimer son voisin c’est du pouvoir, la capacité de se faire entendre par son député c’est du pouvoir, la capacité de convoquer le président devant le parlement pour l'intérêt du pays c’est du pouvoir, Tout ce qui sort de vous et qui va là dehors dans le monde c’est du pouvoir, et en plus de cela, la capacité à partager avec l’autre sans distinction de race et de religion, à apprécier la vie, à recevoir de l’amour, à répondre aux autres avec respect, à écouter de la musique, à comprendre la littérature, tout ceci est pouvoir, par ce "pouvoir" je veux dire l'intelligence individuelle. Maintenant quand vous communiquez avec une autre personne à travers l’énergie de la créativité qui est en vous et que cette autre personne réponde, vous êtes en train d'exercer du pouvoir. Quand vous faites faire quelque chose à quelqu’un contre sa volonté, de mon point de vue, ce n’est pas du tout du pouvoir, c’est la violence, et la violence, pour moi est la négation du pouvoir.

La prise du pouvoir par la force et par la ruse à la veille de notre indépendance et sa gestion avec violence est sujet à de remise en cause de la sincérité du présent pour travailler l'intérêt de la patrie, les multiples bouleversements et coups d’États commis par les différentes forces dans l’histoire de notre peuple prouvent la non-conformité de ces gouvernance aux mécanismes démocratiques et le non-respect de l’alternance politique à la succession au pouvoir.

Dans ce contexte, l’Assemblé populaire nationale est passée d’un parlement de "qararna" de Houari Boumediene par des nominations de fonctionnaires à l'hémicycle parlementaire avec des habits de députés en vue de remplir une institution sans éthique et danser à la note musicale de Fakhamatouhou el raïs et pour finir en 2012 avec le dauphin de ce dernier dans un contexte de prédation et clientéliste. Un parlement qui a fécondé des lois pour une justice sans loi et qui à évolué dans un monde sans éthique.

Dans la logique des transitions démocratiques en marche dans de nombreux pays en développement depuis la chute du mur de Berlin au printemps arabe, les élections ont un impact considérable sur les orientations économiques et sociales en vue de mettre en place des stratégies pour définir les orientations nationales. La valorisation des acquis démocratiques passe par une meilleure compréhension des comportements électoraux et de l’exercice réel des libertés politiques.

Les élections sont un moyen de mesurer le champ politique dans une sphère hermétique en confrontant la demande du peuple dans sa liberté, son épanouissement politique et sa diversité démocratique avec l’offre existant dans sa composante politique et idéologique (candidats, partis, programmes). Des élections propres accouchent des politiques publiques à la mesure des attentes et de la rareté. Améliorent la gouvernance, protègent les droits et libertés, créent de la richesse, valorisent et mobilisent les compétences nationales et nationalistes, assurent le partage des richesses d’une manière juste et équitable, apportent une cohésion nationale et la paix sociale et sécuritaire, engagent le pays sur le chemin de l'édification et du développement. Imposent le respect de la loi qui doit être au-dessus de tous.

Des élections à venir dans notre pays avortent par une opération de sélection de guignols en vue de jouer le rôle de parlementaires dans un hémicycle à résonance magnétique, un titre courtisé par certains pour protéger les réseaux des affairistes et mettre des containers de marchandises au-dessus de la fiscalité et de la loi, par d’autres pour maintenir l’idéologie dominante qui vise la division et la subversion dans le cadre des orientations de la politique du président de la république, qui place ces élections à la dimension de novembre. Notant la présence insignifiante d’une minorité visible et quantifiable, des parlementaires de l’opposition perchés comme une guirlande dans une sale de fête pour offrir une lumière tamisée avec (Kaada) thé à la menthe à connotation démocratique dans un folklore parlementaire.

La configuration du futur parlement reste à l’image du précédent, pour assurer la pérennité d’un pouvoir autoritaire, cautionner la corruption, légitimer le crime et placer le pouvoir au-dessus de la loi et de la justice.

Le bilan des sortants se résume à l’obtention d’un salaire à la démesure de la raison humaine, des facilités pour l’achat d’un véhicule de luxe, d’une suite permanente dans un hôtel de la capital, d’une résidence secondaire, un lot de terrain et finalement une prime de rendement collective pour leur silence face aux crimes et aux détournements des biens du pays: de l’affaire Sonatrach à l’autoroute de l’ouest en passant par tous les scandales de la dernière décennie, des valises de devises quittent Alger quotidiennement pour atterrir dans des paradis fiscaux.

Oser inviter le peuple à une autre mascarade électorale dans l’espace du printemps arabe est un défit historique qui démontre l’inconscience de notre peuple face à l'évolution du monde et son ignorance de ses droits à la vie, au bien être, à sa richesse, à une justice qui le protège, à son implication dans la gestion de son pays.

Oser inviter le peuple à un mensonge électoral dans l’espace du printemps arabe par le pouvoir est un acte de non-respect à l’adresse de la patrie, de notre histoire, de la révolution et de tous ceux qui placent notre Algérie au-dessus de tout.

Aller voter sans être souverain à choisir les représentants de la patrie d’une manière correcte par la loi des urnes est un acte de désobéissance à la démocratie, à la mémoire de Novembre et à la voix de tous ceux qui portent notre Algérie dans le coeur et qui refusent la privatisation de notre patrie au profit d’un pouvoir illégitime.

Demos

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Commentaires (12) | Réagir ?

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djamel rami

J'irai voter pour un prix normal de la pomme de terre, quelle honte ces gouvernants!

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Connard oublié

Guel Dring, ton post a le mérite de ne pas pouvoir être contredit; ça c'est de la sagesse, et de la bonne je dirais. (mais ne me prononce pas sur la conclusion en queue de poisson)

Mesdames et Messieurs, moi j'ai fait des pieds et des mains pour pouvoir avoir ma carte et aller voter. Vous nous traitez - les futurs électeurs - de tous les noms. Que proposez vous à la place ? Si d'aventure ce serait le renversement du régime par une révolution populaire, je saurais que cet espace n'est pas celui que je croyais et je tirerais ma révérence. Si ce n'est pas le cas, quelle est l'alternative que vous proposez ?

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