Laghouat : libération de manifestants sur fond de trafic de logements sociaux

La tension est toujours vive à Laghouat.
La tension est toujours vive à Laghouat.

Même si les protestataires arrêtés ont été libérés, le problème de fond demeure : le favoritisme dans la mise en place des listes de 190 bénéficiaires de logements sociaux.

Plus d'une trentaine de manifestants interpellés mardi lors d'affrontements avec les forces de l'ordre après la publication d'une liste de bénéficiaires de logements sociaux à Laghouat, ont été remis en liberté, a annoncé mercredi un responsable de la police locale.

Cette mesure d’apaisement, dont ont bénéficié plus dune trentaine de personnes adultes, outre des mineurs, est intervenue mardi soir à l’issue d’une réunion présidée par le wali et regroupant les représentants locaux des corps de sécurité et ceux des protestataires, a précisé M. Smaïl Medekken, cité par l'agence de presse APS. Mais la tension est toujours perceptible dans les rues de cette ville du sud du pays. Les manifestants sont toujours vent debout non seulement contre les élus qui ont concocté les listes de bénéficiaires de logements mais aussi les services de sécurité qui ont fait montre d'une brutalité lors de l'interpellation mardi de dizaines de manifestants. Si quelques autorités appellent au calme, le problème du favoritisme dans l'attribution des logements demeure.

Des bénéficiaires de logements indus

Les membres de l’Assemblée de la wilaya de Laghouat ont appelé le wali à procéder à l’annulation de la liste contestée des bénéficiaires des 190 logements destinés à la résorption de l’habitat précaire et à poursuivre les auteurs des éventuels dépassements qui auraient entaché son élaboration, selon l'agence APS. Des manifestants étaient toujours rassemblés mercredi sur une place de Laghouat pour réclamer le départ du wal et du chef de la sécurité ainsi que l'annulation de la liste de logements contestée, selon la même source. "25 personnes d'une même famille ont bénéficié de logements neufs alors qu'ils ne sont pas dans le besoin, on veut que tout soit annulé", s'insurge un manifestant.

Dans cette ville, une grève avait été lancée dès dimanche à l'appel de dizaines d'habitants qui contestent cette liste.

Des incidents ont opposé également mercredi à Baraki, dans la banlieue sud d'Alger les forces de l'ordre à des manifestants qui réclamaient de meilleurs logements, ont indiqué à l'AFP des habitants de ce quartier populaire Des dizaines de jeunes ont bloqué pendant plusieurs heures la circulation automobile sur un axe routier très fréquenté, provoquant un énorme embouteillage, pour protester contre leur exclusion d'un programme de relogement destiné à des familles vivant dans des habitations précaires, selon ces sources.

Plus d'un million de logements ont été promis par le président Abdelaziz Bouteflika pour le plan quinquennal s'achevant en 2014, mais le rythme des constructions est lent et les accusations d'abus et de corruption sont nombreuses. En Algérie, la distribution de logements sociaux donne souvent lieu à des contestations, parfois à des émeutes.

Sofiane Ayache/AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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oziris dzeus

Le logement doit avoir une seule règle, la location. les collectivités locales auront des entrées d'argent et il n' y aura plus de spéculation. ni pas porte, ni vente déguisée, ni sous location. le trafic du logement en Algérie est devenu un sport national. Le pas de porte est illégal et illicite mais tout le pratique et puis dans la majorité des cas ceux qui sont vraiment dans le besoin ne se plaignent pas. Ceux qui font du grabuge autour de la distribution des logements, ce sont les trafiquants, il suffit de vérifier.