Ce qui arrive aux agences de voyages…

Les agences de voyages sont réduites au hadj et Omra.
Les agences de voyages sont réduites au hadj et Omra.

Au-delà du rapprochement facile des chiffres, il y a dans l’atmosphère actuelle du nouvel agrément pour les agences de voyages quelque chose d’étouffant.

C’est cette rigidité cadavérique qui invite à la réaction et même à l’insolence qu’on me reproche souvent dans mes écrits. On pourrait être tentés de lancer des pavés, mais je me contenterai de hurler : "Non au politiquement correct ou incorrecte, par principe."

Les agents de voyages qui se sont fait souvent insulter par les soi-disant Snavistes ou Fnatiste, laissent resurgir du fond de leur inconscient, les admonestations morales, contre cette pure vengeance. Ils n’oublient pas, que pas un commerçant ne s’est permit de laisser à la disposition des syndicalistes, ou sur son comptoir la propagande d’une soi-disant mise à niveau. Qu’elle soit politique ou laïque, cette idée avancée par les fédérations était inacceptable puisque tous les voyagistes les savaient illégaux. Au nom de quoi donc les ripoux du SNAV ou du FNAT auraient-ils à nouveau droit de décider si X ou Y à droit ou non à la fermeture de son agence ? Au nom de quoi siègent-ils auprès de la commission des agréments, et au non de quoi décident-ils de ce qui est bon ou mauvais pour les agences de voyages ? Car pour qu’il y soit, une volonté de tout prendre au sérieux, il faut d’abord remettre en question le côté morale des syndicalistes et les compétences des fonctionnaires chargés du dossier. C’est fort inquiétant quand on sait que tout le monde a fermé les yeux longtemps dans cette profession et que soudain on veut y mettre de l’ordre…. Que de courriels, que de leçons, pour un métier cocasse de grands bandits! Ne sauriez-vous plus rire messieurs ? Ne sauriez-vous plus dire : "Au diable !" ?

D’un autre côté, il faut hélas, dans ce monde de fourbes, craindre qu’il va falloir être fataliste. Aussi rappelons qu’il y a aussi un devoir premier, celui de dire oui malgré tout, à l’inacceptable action entreprise par le ministère du Tourisme dans ce "milieu" de mafieux, car s’en est un, et un second, oui qui va avec, celui, âpre tout, contre l’insolence, et l’ignorance de toute incompétence dans cette lourde tâche à la prise en charge de clients souvent malmenés. Rappelons qu’au sens étymologique, l’insolence c’est la chose où l’action inhabituelle devient insolite. Celle qui consiste à hurler avec les loups et à ne pas se rebeller. Et c’est exactement ce qui nous aimerions faire maintenant dans ce monde du politiquement correct qui fait des procès, d’intention ou réels, à tout ce qui ose être, parler ou agir autrement, à tout ce qui ose réagir dans cette profession métrisée par très peux.

Donc c’est justement, pour protéger ce noble métier en homme libre, que je refuse de cautionner les uns des autres et vise-versa, le libéralisme à outrance. C’est justement parce que des centaines de voyagistes qui soudain ont poussé partout comme des champignons, de manière souvent illégales. Vendant tout et rien, n’importe comment, abandonnant des clients à l’étranger, que le diktat du ministère et des associations même si elles sont illégales et pro-islamiques, de tout poil, ont réagit au nom du nouvel ordre. Sauf que, si tous ces gens qui font de la morale, sont persuadés de détenir la vérité, pourquoi n’osent-ils pas alors s’éloigner un tantinet du dogme généralement admis dans leur groupe d’abord (certains ont des comportements indignes de secte) et utilisent un temps précieux à chercher des noises à ceux qui osent rompre avec eux le consensus, ou qui ont osés dire non au SNAV comme au FNAT.

Peu importe, car il est bien vrai que beaucoup portent la galle, sus donc aux pisse-froid ! Sus donc aux agences illégales ou non conformes ! Sus aux rétrécis du cerveau ! Sus à ceux qui ne sont pas copain du directeur des agréments ou même du président du SNAV ou à celui de ce pauvre étourdit du FNAT ! Sus à tous ceux qui laissent le raisonnement, le conditionnement ou le sérieux "de leur cause" l’emporter sur le bon sens, sur la <"em>juste mesure" d’avoir à supprimer les arrivistes des voyages. Il ne peut y avoir d’ordre sans désordre.

L’histoire nous fait des pieds de nez et ne nous pardonne jamais nos petites lâchetés, notre conformisme. J’oserai ainsi un parallèle (toutes proportions gardées puisque le ministre du Tourisme, malgré tous ses défauts, n’est pas bête au fond, quand il affirme avoir de bonnes raisons pour revoir les agréments, sauf que les syndicalistes lui accordent les pleins pouvoirs aveuglément). Et nous la jouer une deuxième fois quand en pleutres et en vendus. Messieurs les syndicalistes et c’est comme çà qu’on vous aime... Toujours opprtunistes.

Parce que, vous n’osez tout simplement pas être ni penser par vous-mêmes, vous ne faites qu’appliquer une directive du parti Hamas, nouvelle divinité, oubliant que beaucoup de voyagistes vous ont élus pour les représenter et non pour jouer le jeu du ministère, constitué d’une élite qui se croit pensante et qui croit qu’il est bon de détruire les voyages culturels par les voyages religieux de l’Omra et le Hadj, d’ériger la concurrence en dogme et de faire exploser les inégalités pour réduire les déficits. Les autres ? Les militants de base ? Ils adhèrent pour couvrir leurs messéances, simplement.

Qui, aujourd’hui dans le monde des voyages, serait capable de vous applaudir, qui, insolence et liberté suprême, crache par terre quand vous lui donnez votre obole ? Personne. La soumission va de pair avec la charité, et le modèle de la honte que vous portiez sur vous fait son chemin. Que celui qui demande soit humble et s’avilisse pour mieux grandir le généreux donateur, quand bien même celui-ci serait bouffi d’orgueil et pétri de vices. Combien d’entre vous sont capables de dire non à ce qui est contraire à leurs valeurs républicaines, au risque d’y perdre son emploi, d’être vilipendée par le camp Hamas lui-même ?

Combien de lâchetés au jour le jour ne commettons-vous pas au nom des "bienséances", de la politesse ? N’avez-vous pas conscience que c’est, précisément, ce consensus mou, cette négation du refus, qui produit les excès en face ? Sans rebelles, une société sombre dans l’ennui et les excès de la minorité qui a le pouvoir. Demain, ce ministre et son équipe ne seront plus que tristes souvenirs… Et vous serez jugés et haïs pour votre lâcheté par tous vos collègues du Sahara à Aïn Benian.

Malgré l’usurpation de votre fonction vous avez le droit et le devoir de dire non, mais vous avez aussi le devoir d’irrévérence. Vous avez le droit et le devoir de rire au nez de cette action scélérate qui va obligé bien des familles à fermer son commerce et ni le pape, ni la reine Elisabeth ne pourrons vous sauver… Suivez les conseils de Montaigne : ' "Au plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son c...", de Rabelais : "Rire est le propre de l’homme".

Bref, si on ne veut que du politiquement correct, il faut arrêter de s’écraser devant les programmes débilitants de ce ministère. Vous avez le choix. Pour nous c’est tout vu. On continuera à ne pas tendre l’autre joue, à ne pas dire béni-oui-oui, à ne pas nous voiler la face, à ne pas nous prosterner devant les puissants, et surtout à ne pas adorer le veau d’or. Nous voulons "beaucoup mieux", nous voulons tout simplement "des hommes capables de panache, de gratuité et d’insolence", des vrais professionnels, et ceux-là, sont et demeurent libres, jusqu’au bout.

Fayçal Maarfia

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