Saadi Kadhafi en état d'arrestation au Niger

Le gouvernement du Niger a l'intention de placer en détention à Niamey Saadi Kadhafi, le fils de l'ex-homme fort libyen arrivé, dimanche, sur son territoire, a affirmé lundi la diplomatie américaine. Revirement donc de situation. Après avoir déclaré qu'il accueillait Saadi pour "raison humanitaire", Niamey se ravise.
"Ils sont en train de l'amener, où l'ont déjà amené à Niamey et ont l'intention de le placer en détention", a déclaré la porte-parole Victoria Nuland, en soulignant que les Etats-Unis "encouragent" le dialogue entre les autorités nigériennes et le Conseil national de transition (CNT) libyen.
Le troisième fils de l’ancien "guide" libyen se trouve au Niger, avait annoncé le ministre de la justice du pays. Les autorités nigériennes ont expliqué avoir accepté de l’accueillir sur leur sol pour raison humanitaire. Le troisième fils de Mouammar Kadhafi avait pénétré sur le territoire nigérien, a expliqué Marou Adamou, le ministre nigérien de la Justice. "Il était dans un convoi de neuf personnes", a-t-il expliqué dans le cadre d’une conférence de presse, donnée à Niamey. "Ils ont été interceptés par une patrouille de soldats des forces de défense et de sécurité de notre pays dans le désert du Sahara, alors qu'ils se dirigeaient vers Agadez", a-t-il détaillé.
D’après les autorités du pays, Saadi et ses compagnons devraient être transférés jusqu’à la capitale aujourd’hui lundi ou mardi. Au début, on affirmait que l’ancien footballeur professionnel –il a évolué dans les clubs italiens de Pérouse, l’Udinese ou la Sampdoria de Gènes- ne peut être arrêté. "Pour l'instant, le mandat lancé par Interpol au nom de la Cour pénale internationale (CPI) ne concerne pas Saadi", a rappelé le ministre de la Justice. Les deux seuls membres du clan Kadhafi à être officiellement recherchés par la justice internationale sont son frère Saïf al-Islam, et bien évidemment son père Mouammar Kadhafi.
Marou Amadou a souligné que son pays remplirait ses obligations envers les réfugiés, "en tant qu’Etat démocratique, respectueux des droits humains" pour des raisons humanitaires, mais le gouvernement a aussi fait savoir qu'il respecterait ses engagements internationaux si l'ancien "guide" libyen ou d'autres responsables recherchés par la justice internationale se présentaient sur son territoire, ou si l’un de ceux qui s’y trouvent déjà faisaient l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt.
Troisième convoi
Le Niger, frontalier de la Libye par le sud, est la destination d’exil privilégiée par plusieurs hauts gradés du régime effondré. Ces dernières semaines, d’autres convois ont passé la frontière du pays. Le premier d’entre eux, arrivé le 5 septembre à Agadez, comptait parmi ses membres Mansour Dhao, qui n’est autre que le chef des brigades de sécurité pro-Kadhafi en fuite depuis la prise de Tripoli par les rebelles le 1er septembre. Jeudi dernier encore, quatorze responsables, dont Ali Kana et Ali Charif al Rifi, le chef de l'aviation, étaient arrivés dans cette ville du nord du Niger.
Moins déterminé que son frère Saïf Al-Islam, Saadi semblait céder ces dernières semaines à mesure que la défaite militaire du régime se profilait, actée par la chute de la capitale, Tripoli. Ainsi, le 31 août dernier, l’ancien sportif avait dit à la chaine Al Arabia son intention de négocier avec le Conseil national de transition (CNT), à condition d’être protégé.
Avec Agences
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