Affaire de maire de Zéralda, des charges invraisemblables

Mouhib Khatir
Mouhib Khatir

L’affaire du maire du Zéralda affole la Toile. Et dans le développement des circonstances d’arrestation du maire de Zéralda, un magistrat fantôme qui souhaitait garder l’anonymat de peur de représailles, semble dérouter les internautes Algériens en retenant une hypothèse trop maximaliste.

Selon eux, il ne peut exister dans le corps judiciaire d’éléments saints et qui pourrait avoir le sens de responsabilité et surtout celui du devoir. La pourriture selon cette thèse est totale et «métastase» l’ensemble des magistrats. Ceci reste une exagération et nous disposons d’information de sources crédibles qui pourraient étayer ce qu’avance ce fantôme. Je rappelle que Mouhib Khatir, le maire donc, a été arrêté d’une manière spectaculaire dans l’impasse qui mène chez son domicile. Il ne doit son salut qu’à un mariage non prévu par les commanditaires et qui a chamboulé leur plan puisque des témoins ont vu la scène. Le lendemain, le juge d’instruction l’inculpe sur trois dossiers : escroquerie, diffamation et menaces proférées envers un cafetier. Il est mis immédiatement en prison.

Lorsque la presse s’est emparée de cette affaire et a accentué sur la manière spectaculaire de son arrestation par la section antiterroriste, on lui colle une autre affaire qui consiste au non-respect des agents de la sûreté. Cela mathématiquement fera en tout quatre affaires. Près d’un mois après, les choses semblent évoluer comme le décrit parfaitement ce magistrat. Les charges relatives au dossier du cafetier sont abandonnées car sans fondements. Celle pour escroquerie piétine et ne trouve aucune porte de sortie. On avance des prétextes, un témoin se trouve actuellement à la Omra, pourquoi pas un autre se prépare au Hadj dans trois mois etc ? La diffamation, pourtant simple, il s’agit d’une conférence de presse à visionner, traîne encore et on ne sait pas pour combien de temps.

Le seul dossier ficelé est celui du policier qui l’a arrêté et selon mes informations passe en audience publique devant les juges courant août. Ce qui est sûr c’est qu’il n’est plus en instruction. Si on fait un raisonnement par l’absurde, on dira que s’il n’y avait pas d’arrestation, il n’y aurait pas d’incident avec le policier et par voie de conséquence, il n’y aurait pas de procès. Et donc ce qui dit ce magistrat est vrai, sinon comment une affaire collatérale devient plus importante que celles pour lesquelles on fait tout ce remue-ménage ? Quand bien même cette dernière affaire passera en audience, par quel artifice pourrait-on démonter devant un public qu’un maire ayant la qualité d’un officier de police judiciaire mis à terre aurait manqué de respect au policier alors qu’il est son supérieur ? Il faut vraiment être en Algérie pour vivre une situation aussi abracadabrantesque.

Selon les dernières informations en notre possession, Mouhib Khatir est toujours en grève de la faim totale, même pas d'eau. Il aurait été transporté à l'hôpital par les autorités pénitentiaires ces derniers jours car son état de santé se serait dégradé.

Rabah Reghis

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Commentaires (4) | Réagir ?

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anis sabri

Le malheureux est victime d’une ignoble machination concoctée par un baron du régime usurpateur, en vue de maximiser sa part de la rente. Il suffit de se rappeler de quelle façon il a été arrêté à quelques mètres de son domicile, sis à Dély-Brahim. Un scénario digne du cinéma hollywoodien des années d’Al Capone. Et pourtant, il était sensé en tant que maire de la commune jouir de la qualité de premier magistrat dans celle-ci. Seulement en Algérie, la loi ne sert que de décorum et de faire-valoir vis-à-vis de l’étranger. Chaque oligarque (puisque le pouvoir est une oligarchie), est doublé de la qualité se satrape n’ayant de compte à rendre qu’à sa cupidité sans limite et à son mépris affiché, à tout moment, à l’encontre de ses concitoyens, tournant, ainsi le dos à la normalité d’un homme, dont le souci principal est de vivre dans la dignité, avec tout ce que cela suppose comme efforts déployés au service de ses compatriotes. De toute façon, ce citoyen, qui a eu le courage de dire non à un prévaricateur attitré et fort de son impunité, d’ailleurs réelle (pour l’instant, du moins) va certainement subir le châtiment qui lui a déjà été réservé avant même son extravagant kidnapping. A-t-on oublié que dans le pays de la « famille révolutionnaire », la force de la loi a toujours été invariablement remplacée par la loi de la force ?

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amazigh zouvaligh

Honte à vous habitants de Zéralda, si votre maire se retrouve dans cette situation, c'est qu'il l'a fait pour vous, pour l’intérêt de votre commune, de vos rejetons, qu'attendez vous pour le soutenir contre l'arbitraire, contre l'injustice, la hogra. Cet homme est intègre, il est honnête il dérange la mafia, la racaille, les sangsues, les fils de la triche qui sont habitués au gain facile; à chaque fois qu'il y a un homme honnête, on essaye de la salir, de la menacer et parfois jusqu'à l'assassiner ; le cas de Boudiaf nous interpelle tous, réveillez-vous, ne vous laissez pas faire, dénoncez la mafia ! on ne s'attaque qu'aux gens intègres; a-t-on jugé et arrêté les truands qui ont ruiné le pays, rappelez-vous l'affaire Khalifa, celle de l'autoroute etc.. les barons sont intouchables, ils sont protégés par le cabinet noir, par les décideurs des Tagarins, d'El Mouradia et du palais du gouvernement!

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