Les handicapés attendent désespérément leur misérable retraite

Les handicapés attendent désespérément leur misérable retraite

Les trésoreries communales n’ont pas été alimentées depuis huit mois pour le dégagement des pensions des handicapés et le ministère de la Solidarité nationale semble ignorer superbement la situation de cette hommes et femmes, nous apprend Le Soir d’Algérie.

Voilà une manière cynique de se défausser sur les autres. Au-delà de cette pension misérable (4000 DA), est-ce qu’un jour les pouvoirs publics ont véritablement eu une politique cohérente au sujet de cette frange de la société ? Y a-t-il une seule institution (ministère, mairie, poste…) qui a pensé par exemple à faciliter l’accès en aménageant les entrées aux handicapés. Aucune !

Mais soyons terre à terre. Car déjà, la constitution d’un dossier pour bénéficier de la pension de handicapé relève de la «mission impossible». La raison ? Elles sont plusieurs. D’abord la tonne de paperasse exigée, ensuite une fois le dossier accepté, les handicapés attendent plusieurs mois pour être indemnisés. A ce propos, bien que les retards de virement varient d’une région à une autre, compte tenu de la gestion décentralisée du budget réservé à cet effet par les Directions de wilaya de la solidarité nationale, la majorité des handicapés affirment attendre depuis huit mois leurs misérables pensions de 4 000 DA par mois.

Cependant, depuis le début du ramadan, les handicapés semblent avoir été oubliés par les pouvoirs publics. Aussi, ils sont réduits à occuper chaque jour que Dieu fait à travers tout le territoire national les sièges des APC pour réclamer leur dû. En vain. Car, la réponse des trésoriers des communes ne varie guère : "Ils n’ont pas encore viré, revenez dans quelques jours".

Huit mois d’attente pour 4000 dinars

Mais les jours se transforment en mois et les mois ne cessent de se multiplier sans pour autant que cette frange de la société oubliée, voire méprisée ait droit à sa petite pension en temps et en heure. "J’ai un enfant handicapé et cela fait huit mois, jour pour jour, que je me rends à l’APC de Bordj El Bahri (à l’est de la capitale), pour réclamer cette pension et je ne suis pas le seul. A chaque reprise, le trésorier de la commune nous apprend que le virement n’est pas encore effectué. Pour des retards de quelques jours pour la perception de leurs salaires, nous avons vu certaines catégories sortir protester dans la rue. Peut-être que parce qu’un handicapé est incapable de manifester qu’ils nous méprisent", affirme Omar Rich, père d’un handicapé qui s’est rapproché de notre rédaction.

Au ministère de la Solidarité, on ignore le problème

Solidarité médiatisée pour certains et dédain pour d’autres. Contacté, le chargé de communication au niveau du ministère de la Solidarité nationale, Nouri El Hachemi qui reconnaît l’existence de ce problème, se dit ne pas être au courant des raisons et de la durée des retards. "Ce sont les Directions de l’action sociale et de la solidarité (DASS), qui gèrent le budget des pensions des handicapés et assurent le virement. Il faut donc voir avec les DASS car elles jouissent d’une gestion décentralisée", a-t-il expliqué. Ces directions de wilaya sont-elles si indépendantes au point de ne pas rendre des comptes à la tutelle, le ministère de la Solidarité nationale en l’occurrence ? Le département de Saïd Barkat est-il si détaché de ses structures pour ne pas s’apercevoir que les trésoreries communales n’ont pas reçu le virement de la pension des handicapés par les DASS depuis huit mois ? Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec la Direction de l’action sociale et de la solidarité de la wilaya d’Alger sont restées vaines. Hier encore, personne ne décrochait sur les deux lignes téléphoniques du standard.

M. M.

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