L'Algérie toujours mal placée comme destination touristique

L'Algérie toujours mal placée comme destination touristique

L’instabilité créée suite aux révoltes dans les pays voisins a un impact négatif sur le tourisme. Il a même destabilisé des circuits établis et éprouvés depuis plusieurs années par les tours opérateurs.

Depuis le début de l’année, les touristes européens boudent l'Egypte et la Tunisie. Dans cet arc touristique du sud de la Méditerranée, il ne reste que deux pays à visiter : le Maroc et l’Algérie. Si le premier bénéficie depuis pas mal d’années déjà d’une solide réputation de destination touristique avec des infrastructures aux normes internationales, un personnel qualifié, ce n’est pas encore le cas de l’Algérie. A ce titre, le Maroc récupérera certainement beaucoup de touristes européens, friands de soleil et de dépaysement. Et beacoup d'autres sont en train de se tourner vers les pays de la rive sud comme l'Espagne, l'Italie ou la Crète, voire la Turquie.

L’Algérie. En dépit des déclarations du ministre du tourisme, notre pays traine de nombreux handicaps. Le premier est la menace d’actes terroristes. L’insécurité empêche un certain nombre de touristes qui apprécient les circuits atypiques en dehors des grands hôtels, comme le treck. Le deuxième handicap est incontestablement le manque criant d'infrastructures capables d’accueillir dans les meilleures conditions qui soient des touristes. Ensuite, il y a le manque de personnel compétent et la menace d'Al-Qaïda. "Le pays n'est pas prêt à accueillir un nombre important de touristes en raison du manque d'infrastructures hôtelières", a déclaré à l'AFP le responsable de Dam Tour, un tour-opérateur du pays, Mohamed Mellah. Il existe actuellement en Algérie dix hôtels "cinq étoiles" et 1.170 autres établissements parmi lesquels 1.100 hôtels non-classés appartenant à des privés. "La plupart veulent tirer profit des troubles en Tunisie et de la situation au Maroc pour attirer les touristes étrangers. Mais on ne peut pas construire du jour au lendemain des hôtels avec une baguette magique", ajoute M. Mellah.

La formation. Mais pas seulement. Le tourisme ne se résume pas à des infrastructures hôtelières. Il s’agit d’aménagement du territoire, des espaces, des plages, le traçage de circuits, la formation de guides, l’ouverture d’office de tourisme dans toutes les régions avec bien entendu une formation préalable et spécifique pour tous les personnels qui interviennent dans ce secteur. Le département chargé de ce secteur a-t-il pensé à tous ces questions à résoudre avant de penser accueillir des contingents de touristes. "Depuis 1997, les ministres se sont succédés à la tête du secteur du tourisme. Chacun y est allé de son plan de développement mais rien n'a changé. La stratégie officielle reste floue à nos yeux", affirme M. Mellah.

L’insécurité. Mohamed Mellah a précisé que le tourisme est plombé par le manque d'infrastructures sur le littoral et la situation sécuritaire dans le Sahara où Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) multiplie les rapts d'Occidentaux. Une touriste italienne Maria Sandra Mariani, 53 ans, enlevée en février dans le Sahara algérien par des hommes d'Aqmi, est toujours entre les mains de ses ravisseurs.Tous ces paramètres prouvent que malgré l’instabilité en Tunisie et en Egypte, l’Algérie ne pourra pas profiter d’un afflue touristique de sitôt. Ce que confirme le ministre algérien du Tourisme Smaïl Mimoune qui a assuré que le gouvernement "n'a à aucun moment envisagé de tirer profit de la situation générée par les troubles en Tunisie et en Egypte".

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