Arrivée à Benghazi de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton est arrivée dimanche matin à Benghazi, "capitale" de la rébellion libyenne, pour une courte visite où elle doit inaugurer une représentation européenne.

Il s'agit de la première visite d'un responsable de ce niveau à Benghazi. Auparavant, seuls le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski et le sénateur américain John McCain s'étaient rendus dans la "capitale" rebelle.

Dès son arrivée, la responsable de la Commission européenne devait se rendre sur la place centrale de Benghazi, sur le front de mer, épicentre de la contestation contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. C'est sur cette place du Tribunal, rebaptisée place de la Liberté par les Libyens, que les opposants devenus ensuite des rebelles avaient défié le régime. Des manifestations de soutien à l'insurrection y sont très régulières.

Mme Ashton doit ensuite rencontrer le président du Conseil national de transition (CNT), l'instance dirigeante de la rébellion, Moustapha Abdeljalil, avant d'inaugurer des bureaux qui seront situés dans un des hôtels de Benghazi.

"C'est un honneur de rencontrer ceux qui se sont battus pour la démocratie et un avenir meilleur en Libye", a-t-elle déclaré dans un communiqué émis par ses services à Bruxelles.

"Ouvrir un bureau de l'UE constitue un signal fort de notre soutien du peuple libyen. C'est l'UE qui passe des mots à l'action", s'est-elle félicitée.

Catherine Ashton avait annoncé début mai l'ouverture d'un bureau afin d'apporter de l'aide à l'opposition et à la société civile.

Il s'agit aussi de soutenir la réforme du secteur de la sécurité et d'apporter de l'aide en matière de santé, d'éducation, de sécurité aux frontières, avait-elle ajouté.

Le Parlement européen plaide depuis longtemps pour une reconnaissance par l'UE du CNT comme interlocuteur, mais pour l'instant, seuls la France, l'Italie, le Qatar et la Gambie l'ont fait.

Le 11 mai, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avait effectué une visite à Benghazi. Et le 22 avril, le sénateur républicain américain John McCain s'était rendu dans la "capitale" rebelle et avait estimé que les Etats-Unis devaient armer les rebelles.

L'envoyé spécial de l'ONU, Adbel-Elah al-Khatib, avait effectué une courte visite fin mars à Tobrouk, dans l'est, pour rencontrer des responsables de la rébellion.

La venue de Mme Ashton intervient plus de trois mois après le début de l'insurrection. L'Otan a poursuivi ses raids dans la nuit de samedi à dimanche sur le port de Tripoli.

Les raids de l'Otan ont permis de stabiliser la ligne de démarcation sur le front Est, entre Brega et Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, et d'aider les insurgés à desserrer l'étau autour de Misrata, la grande ville rebelle assiégée à 200 km à l'est de Tripoli.

En cherchant à couper les chaînes de ravitaillement des forces pro-Kadhafi, l'Otan a aussi provoqué depuis plusieurs semaines une pénurie de carburant qui crée des tensions dans l'ouest du pays, majoritairement contrôlé par le régime.

AFP

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