Incontestablement, le Pouvoir Algérien est aux abois. En témoignent les décisions absurdes qui sont prises depuis quelque temps particulièrement en ce qui concerne la Liberté d’expression.

Si, fallait-il le rappeler, le Président Bouteflika n’a jamais été un adepte de la parole libérée, lui qui s’octroyait le droit de plastronner devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, il est de plus en plus clair qu’une sombre machination est en train de se mettre en place afin de « réduire » les poches de résistances qui irritent et dérangent ses projets.

Mohamed Benchicou et son pamphlet incendiaire (Bouteflika, une imposture) en a fait les frais en passant deux années de sa vie à croupir dans les geôles infâmantes d’un pouvoir totalitaire et dictatorial qui n’a rien à envier au goulag de sinistre mémoire.

Ce pouvoir a peur. Peur du jugement de l’Histoire, peur du jugement d’une population qui n’en peut plus et ne veut plus espérer.

Il a peur et se réfugie derrière l’énigmatique et improbable ombre de lui-même. Ombre brandie pour exorciser une peur atavique. Car la réalité est de plus en plus claire et cet éclairage impulse une nouvelle dynamique qui échappe totalement à la volonté hégémoniste de baronnets et autres caciques dont le seul fait d’armes (quel titre de gloire) est d’avoir été coopté.

Mettre au pilori une entreprise comme l’EEPAD relève du non sens tout comme ce fut le cas pour Khalifa, Tonic et autres entreprises dont je me garderai aujourd’hui d’être le défenseur mais qui ont su, bien que légèrement, faire bouger le socle d’un système archaïque, figé et anachronique.

En voulant « surveiller » Internet ( en créant un pseudo portail algérien) le Pouvoir s’enlise dans un bourbier dont il est incapable de prendre conscience. Cela le conduira irrémédiablement à sa perte .Mais n’est ce pas ce que chaque Algérien souhaite ?

La logique absurde de contrôle des médias, d’internet, la censure des livres, imposée manu militari et sans vergogne par des policiers revanchards et incapables de mettre un terme au terrorisme (seraient ils complices)… correspond à ce que nous pourrions définir comme une fuite en avant irresponsable.

Comment croire un instant qu’il est possible de clouer le bec à ces jeunes (et moins jeunes) Algérien (es) qui sont nés avec un ordinateur entre les mains, qui savent utiliser une technologie de pointe, qui parlent, crient leur détresse, s’embarquent sur des radeaux de fortune pour conquérir une Liberté refusée dans leur propre pays ?

La Chine, avec ses moyens colossaux, l’Iran, le Tibet, la Birmanie… malgré de drastiques mesures de « sécurité » n’ont pu empêcher le flux de parvenir aux yeux et aux oreilles d’un monde ouvert sur le progrès.

En voulant (nous) surveiller, le Pouvoir Algérien commet une grave et grossière erreur dont il est incapable de prendre la mesure. Laissons le faire et gaspiller son énergie dans un combat qu’il a d’ores et déjà perdu, celui de la communication. En fait de (sur)-veillance nos dirigeants ont sous estimé le Pouvoir de la veille technologique que des millions de nos concitoyens pratiquent avec une grande compétence et qui leur a permis d’ouvrir les yeux sur les dérives criminelles de gouvernants incultes.

Père Joseph