Affaire Mohamed Gharbi : faut-il se taire ?

Affaire Mohamed Gharbi : faut-il se taire ?

A l'heure où les criminels intégristes qui se pavanent dans nos villes et villages sont amnistiés et récompensés - on parle de primes de 5.000.000 da à la reddition. qui se discutent actuellement entre le pouvoir et d'éventuels repentis - Mohamed Gharbi, moudjahed et patriote, vient d'être condamné à mort, par le tribunal criminel de Guelma.

Son crime : avoir réagi aux menaces d'un repenti islamiste qui déclarait vouloir l'assassiner.

Mohamed Gharbi n'est pas n'importe qui. Ancien officier de l’ALN, il a combattu l’armée coloniale pour l’indépendance du pays.
Il a dû reprendre les armes en 1993 pour défendre l’Algérie, prise d’assaut par les groupes terroristes qui semaient mort et désolation dans sa ville, Souk Ahras.
En 1994, cet ancien moudjahid arrive à convaincre ses pairs et les dignes fils du pays à constituer le premier Groupe de légitime défense (GLD), au moment où des dizaines de victimes tombaient quotidiennement sous les balles assassines des hordes de l’AIS et du GIA. Composé d’une dizaine de patriotes, le groupe atteindra le nombre de 300 membres quelques années plus tard, qui passaient des jours et des nuits à traquer les phalanges de la mort, dirigées par Ali Merad, ex-militant du parti dissous, devenu chef régional de l’AIS.
En 2000, les chefs et membres de ces phalanges de la mort bénéficient de la grâce amnistiante, décrétée par le président dans le cadre de la concorde civile. Blanchis, les bourreaux d’hier rentrent chez eux, « avec tous les honneurs » comme si leurs mains n’avaient jamais été tâchées du sang des dignes fils de l’Algérie.

LES FAITS

Mohamed Gharbi, comme tous ceux qui ont affronté les forces du mal, n’a pu accepter que cet ancien émir de l’AIS, Ali Merad, le provoque à chaque fois qu’il passe devant sa maison, en le menaçant de mort. Il alerte les services de sécurité, une fois, puis une seconde et une troisième, en vain.
Le 2 février 2001, vers 22h, Gharbi est devant le complexe sportif, le chef terroriste, en compagnie d’un autre repenti, passe devant lui et lui lance en exhibant un pistolet automatique : « Espèce de taghout, ton jour est venu. » Le repenti s’y met en brandissant un couteau, avant que Merad ne lui dise : « Viens, nous réglerons son cas plus tard. » Le lendemain, Mohamed Gharbi informe le commandant du secteur militaire de Souk Ahras et les différents services de sécurité, en les avertissant que dans une semaine si des mesures ne sont pas prises pour assurer sa sécurité, il passera à l’action. Ne voyant rien venir, le patriote prend la décision de se faire justice.

Le 11 février 2001, il se dirige à la cité des 1700 Logements, située au centre-ville de Souk Ahras, et tire une rafale de kalachnikov sur le repenti, le laissant pour mort, sous les cris de « Tahya Al Djazaïr », « Yahia chaâb el djazairi ! », « Vive la nation algérienne, nous sommes des moudjahidine et des résistants ». Mohamed Gharbi ne bouge pas de l’endroit jusqu’à l’arrivée des policiers, auxquels il remet son arme et se livre. L’enterrement de l’ancien terroriste draine de nombreux anciens militants du parti dissous et les ex-chefs terroristes de l’AIS et du GIA.
Le 21 janvier 2004, le tribunal criminel de Guelma condamne Mohamed Gharbi à 20 ans de réclusion criminelle. Le procès se tient dans une ambiance particulière, marquée par une forte présence de repentis dans la salle. La veuve de l’ancien terroriste reconnaît à l’audience que son époux avait été doté par les services de sécurité d’une arme, d’un talkie-walkie et d’une voiture. Le patriote accueille avec sérénité le verdict contre lequel un pourvoi en cassation est introduit. Le 24 mars 2007, Gharbi est jugé une seconde fois.

A la surprise générale et après une délibération qui n’a duré que 15 minutes, l’accusé est condamné à la perpétuité, sous les applaudissements des nombreux repentis ayant envahi la salle d’audience.

C’est la stupeur et surtout l’inquiétude. Mohamed Gharbi, ce héros qui a défendu l’Algérie durant la guerre de libération et répondu à l’appel du devoir, au début des années 1990, se transforme en « bourreau » qui mérite la plus lourde sanction. Ses anciens compagnons de l’ONM se murent dans le silence, de peur de gêner la politique de la réconciliation nationale lancée par Bouteflika, qu’ils soutiennent pour un troisième mandat.
Un deuxième pourvoi en cassation fait revenir le procès, pour une troisième fois, dimanche dernier. Comme les deux précédentes, la présidente du tribunal criminel, Fatma Kaarar, se contente de quelques questions avant de se retirer pour une délibération d’à peine 30 minutes, à l’issue desquelles elle condamne l’accusé à la peine demandée par le parquet général, à savoir la condamnation à mort, sous les cris de Allah Akbar (Dieu est grand) des nombreux repentis présents dans la salle. Pourtant, cette peine, remarque-t-on, n’est prononcée par les tribunaux criminels algériens que par contumace, lorsque l’accusé est en fuite, étant donné que l’Algérie a demandé un moratoire pour l’application de peine de mort.

Aucune circonstance atténuante n’a été retenue au profit de Gharbi comme s’il s’agissait d’un « monstre » qu’il faut à tout prix exécuter. Pourtant, cet ancien moudjahid, âgé maintenant de 72 ans, était réellement menacé de mort par un chef terroriste, auteur d’une longue liste d’assassinats d’innocentes victimes. Pour bon nombre de juristes, ce procès est révélateur. Il montre que le rapport de forces est actuellement détenu par les anciens terroristes, qui voulaient à tout prix arracher un châtiment exemplaire pour cet ancien chef des patriotes, parce qu’il les a, durant longtemps, combattus. Une grave dérive qui ouvre la voie aux anciens terroristes pour intenter des procès contre tous ceux qui ont répondu au devoir national au péril de leur vie et de celle de leur famille…

QUE FAUT-IL FAIRE ?

Il s'agit, avant tout, de ne pas se taire.
Défendre Mohamed Gharbi, ce n'est pas défendre l'impunité, comme ne manqueront pas de le dire les machiavéliens et les Raspoutine.
Défendre Mohamed Gharbi, c'est se rappeler d'où l'on vient, c'est un acte de reconnaissance et de protection. Reconnaissance envers les hommes qui ont barré la route aux démons ; honneur à la dignité ; protection de l'avenir : qui s'avisera de défendre la patrie s'il se sait "lâché" à la première tempête ?
Défendre Mohamed Gharbi, c'est rappeler qu'il est, avant tout, victime de la politique aveugle et capitularde dénommée " réconciliation" !
L'idée serait peut-être de lancer une large pétition ou une lettre de protestation au Chef de l'État pour demander clémence envers Mohamed Gharbi.
Ne pas laisser un patriote mourir seul, dans sa cellule, au pays où les égorgeurs se promènent librement.

L.M. (avec extraits de l'article d'El-Watan)

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Commentaires (103) | Réagir ?

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emile

Franchement c'est trés grave condamner un moudjahid acause d'un assassin et tueur de vie innocentes ou va l'algérie autant que petite fille de moudjahidines je soutiendrai mr Gharbi ainsi que toute sa famille dans cette douleureuse épreuve tout en priant dieu qu'il soit libéré dans les plus bref délais car la c'est une honte pour l'algérie et pour le peuple algérien ainsi que notre constitution et moral et une insulte à la mémoires des martyres rabi yerhamhoum. rabi yahdina

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mahdicus

"It time to act Guys";

Ou vas cette pauvre Algerie un Pays ou le criminel est recomponsé et le hero est comdamné a mort;

Il faut pa se taire, on est fatigué de regarder ces evenement fachiste passivement; Notre Pays connait une chute libre dans tout les domains; En plus, les cours d'INjustice ne s'arrete pas a humilier nos heros;

Je fini par la citation de notre fameux heuro: " la mort est le silence, et toi c tu dis tu meurs c tu tais tu meurs alors dis et meurs"

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