La marche du livre, une raclée intellectuelle !

Un livre à la main, les marcheurs ont appelé à Aokas au respect de la liberté d'expression et d'opinion.
Un livre à la main, les marcheurs ont appelé à Aokas au respect de la liberté d'expression et d'opinion.

Des milliers de militants ont marché pour la culture à Aokas ce 29 juillet.

Ils sont venus de partout et leur présence à la "marche du livre" initiée par Azday Adelzan a été inscrite dans l’histoire de la liberté d’expression. Une marée humaine solide, généreuse, composée d’écrivains, journalistes, artistes, boutiquiers, femmes, hommes et enfants, a battu le pavé. Armés de livres, de sourires, ils avaient un objectif commun : libérer la culture. Un élan de solidarité s’est formé en un clin d’œil entre eux pour condamner définitivement les abus des autorités. La liberté d’expression est revendiquée comme un droit inaliénable et dans un climat joyeux mais grave. La marche a été une vengeance silencieuse à la matraque policière. Une pique cinglante pour le sot qui gère le troupeau. Une action contre l’oppression et les abus du pouvoir. Une raclée, quoi !

"Livre dans la main, main dans la main", tel est le slogan de la marche contre les interdictions inexpliquées et injustifiées de la chef de daira nouvellement nommée. Une capitaine de premier degré qui ne veut point de conférences culturelles. Cette fois-ci, le monde intellectuel a réagi avec force. L’écrivain et chroniqueur Chawki Amari lâche son point zéro. Il a tenu une conférence-débat juste après la marche. Pour lui, c’est une victoire. Il a choisi de parler de la littérature en rapport avec l’engagement politique. Kamel Daoud, Youcef Zirem et bien d’autres écrivains et journalistes ont exprimé leur entière solidarité à cette manifestation grandiose qui a certainement troublé le pouvoir. Une fraternité des grands jours qui donne des frissons d'espoir. Des messages de soutien parviennent du monde entier.

De Paris, de Chicago, d’Allemagne, de la ville Nice ou du Canada,… A Montréal, un rassemblement a eu lieu devant le consulat d’Algérie. Résultat : le café littéraire s’est finalement tenu lieu ce 29 juillet après plusieurs censures. L’esplanade du Centre culturel d’Aokas a abrité la conférence de Chawki Amari dans de bonnes conditions.

Cet épisode de résistance pacifique par la culture est à inscrire dans les annales. Aokas a lancé un appel à l'espérance de lendemains meilleurs.

Mounir Outemzabt

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Commentaires (19) | Réagir ?

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Service comptabilité

merci

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fateh yagoubi

merci

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