Lounis Aït Menguellet, l’ancêtre et le visionnaire chante dans l’Oise (France)

Lounis Ait Menguellet
Lounis Ait Menguellet

Le philosophe, le poète, l’observateur impénitent est à nouveau de retour au grand bonheur des Franciliens. Lounis Aït Menguellet, car c’est de lui qu’il s’agit, est l’invité de l’Association Culturelle des Berbères de l’Oise pour célébrer le nouvel an amazigh 2996 au château des Rochers à Nogent-sur-Oise ce samedi 13 février.

Avec Lounis, tout récital est un moment premier de la création littéraire, un moment où l’auteur, lui-même, se reconstruit indéfiniment au contact charnel de ses fans, de ses admirateurs, de ses adeptes, de toutes celles et ceux qui l’écoutent. C’est un moment où la vie, le monde prennent un sens par le verbe qui les décrit, par le langage qui les décrypte.

Lounis Aït Menguellet vit avec les siens chez lui, en Kabylie, dans les montagnes et les villes, ici dans l’exil en France et partout où les hommes et les femmes de son pays ont été poussés hors de leurs frontières. Il les suit pas à pas, inspiré de leur condition humaine. Lounis, poète sensible, se définit par ses contacts, par sa façon si particulière de saisir le monde kabyle et de se saisir par rapport à lui et par le style de la relation qu’il noue avec le cosmos. Sa vérité d’homme libre jaillit d’une belle strophe, d’une belle image, d’une heureuse inflexion de voix, d’un paysage intérieur hors normes. Ce tout enchanteur crée sa grandeur de poète, constitue le domaine électif de ses chants dont le frisson continu traverse l’âme et régénère le cordon psychogénéalogique qui nous relie à nos ancêtres et nous incorpore aux générations futures.

Ce qui caractérise toute grande œuvre, c’est surtout sa cohérence interne, la congruence dont fait preuve son auteur. Et à voir les divers pans de l’expérience de Lounis, son combat mesuré mais intense et généreux, on y voit s’édifier des convergences, se nouer des confluences. C’est ce qui traduit sa voie d’homme libre qui irrigue son public des valeurs de son peuple, de nos valeurs vivantes ou ensevelies. C’est pourquoi, écouter Lounis Aït Menguellet, c’est capter, à la fois, la voix de nos ancêtres et celle des générations futures : l’Anza et Tighri. Dans son langage ascendant, se superposent, en effet, les sens les plus lointains de notre Histoire faite souvent de sang et de larmes et les plus lointaines de nos visions faites de rêves et d’espérances. Merci Lounis, à bientôt dans l’Oise !

Hacène Hirèche

Universitaire et consultant

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Commentaires (3) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

wanissa

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walid loulou

Quand aura-t-on l'honneur de le revoir à la salle Saîd Tazrout de Tizi ouzou?

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