L’imposture Bouteflika et nos serviables éditorialistes Par Mohamed Benchicou

L’imposture Bouteflika et nos serviables éditorialistes Par Mohamed Benchicou

On lit toutes sortes de jolies choses sur le président Bouteflika ces jours-ci.

Pas sur le Bouteflika que vous connaissez, mais sur l’autre, le Bouteflika nouveau, le Bouteflika en toc, cuvée 2008, sorti du bénitier de nos serviables éditorialistes.

Le Bouteflika subitement patriote qui s’élève aujourd’hui contre les « privatisations sauvages » qu’il a lui-même diligentées de force, entre 1999 et 2006, contre l’avis de ses ministres et des cadres algériens, qu’il a d’ailleurs limogés. Ce Bouteflika qui a lancé Orascom en 1999, avec l’argent du Trésor et qui « découvre » en 2008 « le scandale Djezzy ».
Ou alors le Bouteflika « démocrate », plus pittoresque, celui qui a refusé de recevoir, mercredi, l’envoyé spécial du nouveau régime mauritanien.
Ce Bouteflika-là est entré dans le bénitier en tant que putschiste, il en est ressorti démocrate ! Alléluia ! La métamorphose est miraculeuse : le Bouteflika putschiste depuis cinquante ans a laissé place à un nouveau Bouteflika légaliste qui a ainsi fait savoir à l’envoyé mauritanien, par la bouche du ministre délégué aux affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, que la position officielle de l’Algérie est sans équivoque puisqu’elle condamne « toute opération de changement de pouvoir de manière contraire aux règles constitutionnelles » ! La position de l’Algérie est conforme, assure-t-il, à celle des organisations internationales.
A la bonne heure ! Doit-on croire que c’en est fini du troisième mandat et qu’il n’est plus question de violer la Constitution algérienne ? Oh, que non ! Il faut juste faire semblant d’oublier, comme le font nos serviables éditorialistes, que le Bouteflika qui donne des leçons à la Mauritanie s’apprête lui-même à enclencher une « opération de changement de pouvoir de manière contraire aux règles constitutionnelles » en profanant la Constitution algérienne qui lui interdit de postuler pour un troisième mandat !
La position de l’Algérie n’est « conforme à celle des organisations internationales » que lorsqu’il s’agit de la Mauritanie !
Alors oui, oublions que ce Bouteflika, démocrate en toc, est en réalité un putschiste professionnel. Oublions qu’il commença, tout jeune, par le putsch contre le GPRA, en servant d’émissaire en 1961 au colonel Boumédiène pour désigner un homme de l’Armée, Ben Bella, à la place du GPRA.
Oublions ce Bouteflika qui a ensuite renversé ce même Ben Bella en 1965, au profit de la junte militaire. L’Algérie, à l’époque, n’avait pas encore la maturité pour condamner « toute opération de changement de pouvoir de manière contraire aux règles constitutionnelles » !
.Oublions, bien entendu, et pendant qu’on y est, l’autre Bouteflika, le candidat de l’Armée qui s’est fait élire en 1999, en candidat unique et qui s’était emporté contre « la position des organisations internationales » qui l’avaient blâmé !
Et puis, enfin, oublions le Bouteflika amnésique, celui qui reçoit avec force accolades, les Ben Ali, Khadafi et autres Assad, tous issus d’un putsch, c’est-à-dire d’une « opération de changement de pouvoir de manière contraire aux règles constitutionnelles » mais auxquels « la position officielle de l’Algérie, sans équivoque », ne s’applique pas.
Mais pourquoi chipoter ? L’essentiel est de parler du Bouteflika en toc, le Bouteflika « démocrate ». C’est le boulot des éditorialistes serviables.
Quant à l’autre face du Bouteflika en toc, le Bouteflika de Djezzy et de Shorafa, devenu patriote, qui s’élève aujourd’hui contre les privatisations sauvages » qu’il a lui-même diligentées entre 1999 et 2006, on en parlera la prochaine fois.
A chaque imposture suffit sa peine !

Mohamed Benchicou

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Commentaires (57) | Réagir ?

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mohand aredu from bougie

Monsieur "Journaliste",

Comme tous les pisse copie de votre acabit, vous faites une fixation obsessionnelle sur les écrits de Mr Benchicou qui vous renvoient à votre propre inconsistance et à votre effarante inculture. Je sens poindre comme des relents de jalousie devant la période -la phrase, pour utiliser un langage qui vous est accessible- alerte et finement ciselée d'un journaliste -un vrai celui là - que vous devriez prendre en exemple lieu de l'accabler de reproches. Pour le terme "harki" que vous avez eu l'impudence de prononcer, les internautes apprécieront... Je vous conseille quant à moi de vous acheter un Larousse au lieu de répandre votre fiel sur un ainé dont le tort est d'évoluer sur les hauteurs glacées de la LUCIDITE. Une lucidité tellement aveuglante pour des "tabellions" à la petite semaine dont vous êtes le "digne" Coryphée. Souffrez donc que je ne vous salue point. (épargnez nous de grâce cette fumisterie innommable qui consiste à faire semblant de prendre vos distances par rapport à B... et à l'encenser au détour d'une phrase, vous acquittant en cela d'une dîme que personne ne vous réclame au reste)

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Tarik

Faisons un constat sérieux de l'Algérie d'aujourd'hui. Un pays riche est un peuple pauvre. La concentration du pouvoir entre les mains d'incultes ayant mis la main basse sur les ressources du pays est la plus grande tragédie que le peuple ne peut plus se défaire.

une justice des plus païennes. Plus d'un million de morts et de disparus sans qu'aucune justice ne fût rendue.

L'Algérie est trop grande pour les minables qui l'administrent.

Les régions d'Algérie sont redevables de la kabylie porte drapeaux de la contestation populaire.

La solution : rendre justice de tous les crimes commis envers les familles des disparus des victimes du terrorisme et aider la kabyle à accéder à l'autonomie, seul rempart à la dilapidation des richesses nationales par une horde d'incapables.

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