Le dialogue interlibyen au Maroc reporté de quelques jours

Les négociateurs libyens lors de leur rencontre à Alger.
Les négociateurs libyens lors de leur rencontre à Alger.

Après Genève et Alger, les Libyens se retrouvent au Maroc pour une autre phase de dialogue sous le regard du médiateur onusien.

Un report de quelques jours du dialogue interlibyen devant permettre la nomination d'un gouvernement d'unité nationale était toujours en discussion vendredi entre les Parlements rivaux et le médiateur de l'ONU à Skhirat, au Maroc, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Selon Mohammed Sharif Elouafi, un membre du Parlement internationalement reconnu de Tobrouk (est), l'émissaire onusien Bernardino Leon a accédé à la demande de report (...) pour que les choses se fassent sur une base solide et sans précipitation.

Nous attendons maintenant mercredi prochain pour que les membres du Parlement présentent leurs propositions, a ajouté ce représentant de l'Assemblée de Tobrouk (est), qui appelle depuis plusieurs jours à un tel report, jugeant la reprise du dialogue prématurée.

S'exprimant devant la presse avant de s'entretenir avec la délégation du Congrès général national (CGN), M. Leon s'est toutefois contenté d'évoquer une possibilité. On doit prendre la décision en consultation avec tous les participants. C'est une possibilité pour donner le temps aux nouveaux membres qui doivent encore joindre la négociation à partir de Tobrouk, a-t-il dit.

Représentant du CGN, le Parlement sortant que le gouvernement installé par la coalition de milices Fajr Libya a réhabilité à Tripoli, Mohammed Saleh al Makhzoum a de son côté critiqué les soubresauts du processus. Nous allons écouter M. Leon pour qu'il nous explique pourquoi l'autre partie n'est pas encore au complet. Nous attendons depuis deux jours, a-t-il fait valoir.

Parallèlement, le CGN a indiqué avoir demandé des éclaircissements par écrit sur la nomination du général Khalifa Haftar à la tête de l'armée libyenne. Nous avons demandé à la mission onusienne de clarifier sa position sur la nomination par les personnes rassemblées à Tobrouk du criminel de guerre Khalifa Haftar à la tête de leur armée, a relevé un membre de la délégation, Omar Hamiddane.

Le général controversé Khalifa Haftar a été officiellement nommé lundi, avant de prêter serment devant le Parlement reconnu par la communauté internationale. Officier à la retraite, M. Haftar avait lancé en mai 2014 une opération baptisée Dignité contre les groupes armés islamistes contrôlant Benghazi. La reprise des négociations au Maroc a notamment pour but d'arracher un accord sur un gouvernement d'unité nationale.

Inquiète de la situation dans le pays, des responsables européens ont affirmé que l'UE pourrait envoyer une mission civile ou militaire en Libye en cas de percée dans les négociations. Nous devons être prêts à les soutenir, a dit un de ces responsables. Les délégations ont déjà eu la semaine passée des discussions indirectes puis directes à Skhirat, l'ONU évoquant des progrès importants.

Livrée aux milices depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 après huit mois de révolte, la Libye est le théâtre de combats entre les différentes factions, mais aussi entre milices et forces pro-gouvernementales.

Depuis des semaines, elle est en outre le théâtre d'attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak.

AFP

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