Le blocage populaire de route : méthodologie de suivi

La population a bloqué une des routes principales de la wilaya de Bejaia.
La population a bloqué une des routes principales de la wilaya de Bejaia.

En cinq ans de fréquentation assidue du tronçon Akbou-Béjaïa de la RN 26, je n'ai critiqué qu'une seule fois (il s'est agi d'un syndicat de bénéficiaires d'une formule) son blocage par des riverains en difficulté.

Le coût n'en a pourtant pas été facile à supporter, et il aurait pu être plus lourd, pouvant aller jusqu'à causer la rupture de mon cursus universitaire. Au contraire, j'ai souvent soutenu, par des comptes-rendus diffusés suivant mes capacités internautiques.

Aujourd’hui, je rate la soutenance de magister d'un bon ami à l'université parce que je n'ai pas trouvé moyen de locomotion pouvant permettre le contournement du blocage de la route au niveau de Remila - Ilmaten. Cela signifie que ma vieille maman pourrait rater ma soutenance de master en mai prochain pour des raisons similaires. Même si cela doit arriver, je ne mettrai pas en colère contre les populations : cela est hors de question. Mais je me donnerai désormais le droit de questionner à fond tout blocage de route sur plusieurs plans : 1-revendications, 2- démarche suivie, 3 - Encadrement sociopolitique, 4- médiatisation.

Revendications. Il s'agira de voir le détail des revendications ayant entrainé un blocage de RN26, leur origine, l'évolution de la situation dans le temps.

Démarche suivie. Passer en revue tout détail en rapport avec la recherche de la satisfaction des besoins de la population visée depuis l'apparition du besoin : assemblées (ses membres, son fonctionnement, etc.), réunions (avec les administrations et services concernés ; correspondances ; contacts, etc. Réponses successives obtenues. Il s'agit d'aboutir à la nécessité de passer à une manifestation incluant la fermeture de la RN26.

Encadrement sociopolitique. Il s'agit de savoir : a) quels associations (culturelles, sociales, religieuses, etc.), syndicats et autres organisations (y compris UNJA, Scouts, UGCA, etc.) et partis politiques implantés au niveau de la localité concernée. b) Dispose-t-elle d'élues et d'élus ? De cadres dans les services experts et dans les administrations ? De journalistes (de tous organes) ? (femmes et hommes, résidents sur le lieu-même ou sujets d'exode) Quels sont leurs rôles et quels sont leurs apports à la cause de leur localité (d'origine) ? c) Pour quelles listes électorales le vote de la localité a été exprimé (en majorité ou non) lors des élections précédentes ? Les listes électorales bénéficiaires s'impliquent-elles, si oui : de quelle façon, dans la difficulté actuelle ? Quelles déclarations, procès-verbaux, rapports, interventions médiatiques ces organisations, cadres et élus ont-elles produit depuis l'apparition du besoin ?

Médiatisation. Toutes démarches d'information, qu'elle soit initiée par la population (et ce qui en relève), par l'administration ou qu'elle soit propre aux organes médiatiques eux-mêmes. Le besoin a-t-il été pris en charge par les médias ? Comment?

Il s'agit de comprendre comment se fait-il qu'une route nationale soit bloquée des jours d'affilée sans qu'aucun mécanisme de médiation ne soit mis en œuvre ou ne soit opérationnel. Il y a nécessairement des carences à observer au niveau de l'encadrement (femmes et hommes) local et de son efficacité en situation normale, et surtout de son absence en situation de crise. Il y a aussi évidemment des carences, des défaillances, des négligences, de la légèreté au niveau des différents pouvoirs (y compris médiatique) de la région. Les responsabilités doivent être désormais situées avec le maximum de précision. Cela peut entrainer un meilleur fonctionnement des organisations, une meilleure implication des encadrements, de meilleures approches médiatiques, de possibles jonctions entre organisations et localités lorsque les difficultés et/ou les approches ont des similitudes. Cela aiderait surtout à dégager une vision cohérente de la spécificité en matière d'économie politique appliquée dans la gestion de notre wilaya.

Et si ma mère rate ma soutenance de master à cause d'un blocage de la RN26, je ne resterai pas sur une rage refoulée.

Tahar Hamadache

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Commentaires (2) | Réagir ?

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ali chemlal

Le pouvoir n'ayant pas digéré le soulévement populaire des Archs, en 2001, le refus de la présence de la gendarmerie nationale, noyautée par des ripous et des profiteurs, qui harcelaient et détroussaient les conducteurs, alors, au lieu de régler les problémes de la population, il laisse faire, pour pourir la situation, en tentant d' inciter les citoyens a se soulever contre de telles pratiques. C' est honteux, d'agir de telle sorte, pour punir la Kabylie, qui refuse toute soumission, quitte en payer le prix, en prenant a témoin le peuple algérien.

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amazigh zouvaligh

A ! monsieur Tahar Hamadache !J'admire bien votre compréhension, quant aux coupures fréquentes de cette route nationale par des citoyens de la région!Sont ils fous ces citoyens?Comment pourrait on arriver à procéder par ces actes ?Constatant, par vos écrits; que vous même, êtes de la même région, et que vous êtes étudiant, donc, conscient de la problématique économique de toutes les régions kabylophones !Ignorez vous les causes de la mal vie de ces régions, qui ont donné tout à l’Algérie, et qu'avons nous gagné au retour de notre dévouement à la cause nationale, dont la Kabylie en générale a payé le plus lourd tribut, n'en déplaise aux faussaires et fossoyeurs de vérités de tout bord!Depuis l'arrivée du nain d'Oujda au pouvoir, la Kabylie est marginalisée sur tous les plans!Embargo économique qui ne dit pas son nom, délocalisation du peu de tissu industriel, surtout en Haute Kabylie, Racket sur le plan fiscalité, ce que paye la Kabylie, équivaut à la moitié de que payent les autres régions réunies, un investisseur privé dont je terre le nom, dans le vallée de la Soummam paye 13 milliards de dinars par moi à cet état mafieux qui veut nous affamer;Refus aux investisseurs kabyles d'investir, l'exemple de monsieur Rebrab est assez édifiant, à qui on a refusé le projet de métallurgie de Bellara à Jijelli, car c'est la Kabylie, et octroyé aux qataris chez qui le nain d'Oujda a passé sa traversée du désert, transfert du terrorisme volontairement par ce pouvoir mafieux et assassin vers la Kabylie;laquelle Kabylie est hostile à l'islamisme et à l’intégrisme, terre de laïcité, de la démocratie et de la république !Donc, il est inutile de spéculer sur toutes les revendications des gens de la Kabylie!je crois, que tous les kabyles sont conscients de ces faits, racistes et anti kabyle!cela, ne trouveront de solutions que dans notre indépendance tracée par notre maquisard Ferhat Me henni, qui reste l'homme politique kabyle le plus clairvoyant, visionnaire, et qui veut notre pérennité, car à ce rythme, on finira par disparaître, par tous les moyens que cet état a mis à notre encontre, en plus de l'arabisation et de l'islamisation forcée qui ne sont instaurées qu'à cause du peuple kabyle!Il faut méditer bien sur cela! Faisons vite, car le temps joue contre nous!