17 octobre, une histoire frelatée au Sénat

Le colloque sur le 17 octobre 61 au Sénat français a été un bide total. Nos aînés méritaient mieux.
Le colloque sur le 17 octobre 61 au Sénat français a été un bide total. Nos aînés méritaient mieux.

Beur FM a convoqué le monde pour célébrer le 53e anniversaire du 17 octobre. C'était au temps où on jetait les Algériens dans la Seine. 200 morts qu'on a parfois retrouvés sur les plages de Normandie.

La Courneuve, un jeune sans papiers, me dit qu'il a froid, je lui annonce la météo du jour. Sait-il que c'est vendredi, un jour de célébration des morts. 

La Seine a recueilli ce jour du 17 octobre 1961, beaucoup de cadavres. C'est cette histoire que sont venus raconter les initiateurs du colloque qui s'est tenu, salle Monnerville, au Sénat français. Il y avait là une député, une sénatrice, plusieurs chefs d'entreprises et quelques sociologues, gloseurs professionnels, qui, depuis 20 ans, racontent les mêmes histoires. Il semblerait que nos enfants nés ici soient condamnés à être des barbus, des intégristes, des terroristes.

Faux. Rien de plus faux, nos enfants aiment les couleurs du maillot algérien. Ils aiment le raï et l'équipe nationale. Ils aiment Messi, Ronaldo, Hazard et ils pleurent lorsqu’un jeune pilote français, Julien, se fracasse au détour d'une courbe. 

Prost, De Zakarian, Aznavour tout ce monde est mon territoire. Mon pays

Au Sénat, vendredi,une dizaine de personnes vous dépouillent à l'entrée. C'est supposé être une mesure de sécurité. A l'intérieur de la salle, pour ce colloque organisé et sans doute, par l'Etat il y a 70 personnes. 

J'ai joué au mathématicien, j'ai calculé la chose: douze rangs multipliés par douze sièges et un strapontin.

12x13=156. Entre les émigrés officiels et les sans-papiers, l'Algérie a posé cinq millions de citoyens sur ce territoire. J'ai failli vomir lorsque j'ai constaté qu'à peine sept dizaines de compatriotes sont venus pousser des "youyous" pour rendre hommage à leurs aînés qui ont lutté pour l'indépendance.

17 octobre 1961, la France amnésique ne voudra jamais s'en souvenir, l'Algérie, les Algériens ont le devoir, eux, de s'en rappeler. 

Sur l'estrade de l'espace Monnerville au Sénat, j'ai vu quelques beaux costumés, quelques belles femmes mandatées par l'Etat français pour porter la bonne parole, dire certaines choses et leur contraire. Un exemple me vient en tête, il semblerait que les enfants d'Algériens soient prédestinés à être des intégristes, des terroristes, des criminels. Nos enfants sont des démocrates, des hommes libres, des jeunes ouverts au monde. Ne tombons pas dans la nullité.

Benjamin Stora, un ami de l'Algérie, du peuple algérien, un Algérien tout cours, m’a réconcilié avec mon destin.

Beur FM a tenté un colloque sur l'histoire. Beur FM s'est trompée d'histoire.

Meziane Ourad

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Commentaires (2) | Réagir ?

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zwen

Je trouve tous ces articles sur le 17 octobre 1961. n'ont pas de place maintenant sur la presse Algérienne. Le crime a été commis sur le sol Français et ceux qui ont exécuté ces horreurs était des Français.

nous nous pouvons pas corrigé ça, ni donner des leçons. Tout ça ne pourra pas aider l'Algérie actuelle. ceux sont les Français qui doivent parler de cette journée et de condamner ces actes de barbarie.

Maintenant si vous voulez qu'on parle, des choses horribles que l'Algérie indépendante a mis en oeuvre. nous pouvons les commencer d'aujourd'hui à partir de Ghardia, jusqu'à 1962.

en passant par la Kabylie, Ben Talha,... avec les disparus, plus de 200 000 morts, la liste est longue et les journée pour ce rappeler il y a 365 par année.

nous nous pouvons pas donner des leçons de civisme ou de sagesse à la France. car nous n'avons pas encore franchi les ténèbres. le jeune qui vous a répondu qu'il n'a aucune espèce d'idée sur 17 oct 1961., n'est pas fou. il veut juste vivre, travailler, se réchauffer, manger à sa faim et s'amuser.

si vous insistez encore de parler des crimes commis sur le sol Français, pour ne pas oublier. parles nous des crimes commis entre FLN et PPA entre 1954 - 1962, ça c'est important à le savoir parce que ça nous concerne directement en tant que Algériens.