Libye: les islamistes veulent former leur gouvernement

C'est par les armes que les islamistes entendent s'imposer en Libye.
C'est par les armes que les islamistes entendent s'imposer en Libye.

L'Assemblée libyenne sortante (CGN), réunie à Tripoli, a chargé lundi un pro-islamiste de former un "gouvernement de salut national". Il s'agit d'un geste de défi au cabinet provisoire, qui semble incapable de reprendre la main face aux milices.

La situation dans le pays risque de devenir encore plus complexe: la Libye pourrait se voir dotée de deux gouvernements concurrents, parallèlement à ses deux parlements rivaux. La réunion de Tripoli a été convoquée par les islamistes, qui dominent l'assemblée sortante et contestent toute légitimité au nouveau parlement, où ils sont minoritaires.

Issu des élections de juin, ce dernier siège à Tobrouk, à 1600 kilomètres à l'est de la capitale libyenne, tout comme le gouvernement provisoire, en raison des violences secouant une grande partie du pays.

"Le Conseil général national (CGN) a démis Abdallah al-Theni de la tête du gouvernement et chargé Omar al-Hassi de former, dans un délai d'une semaine, un gouvernement de salut" national, a annoncé le porte-parole de cette assemblée, Omar Ahmidane.

"Réunion illégale, décisions illégales"

Omar al-Hassi, professeur de sciences politiques de l'Université de Benghazi (est), n'est pas membre du CGN. Il avait été candidat malheureux lors de l'élection en juin par le CGN d'un chef de gouvernement. L'élection d'Ahmed Miitig à ce poste avait ensuite été invalidée en justice, ce qui a permis à Abdallah al-Theni de continuer à diriger l'exécutif provisoire.

Les islamistes accusent le gouvernement et le parlement d'être complices des raids aériens contre leurs hommes, menés selon eux par les Emirats arabes unis et l'Egypte, lors de combats pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, fermé depuis le 13 juillet.

Le CGN considère que gouvernement et parlement ont ainsi "perdu toute légitimité", a indiqué M. Ahmidane, soulignant que l'assemblée sortante soutient les "opérations légitimes destinées à achever la libération du pays", une référence à l'offensive des islamistes contre les miliciens nationalistes autour de l'aéroport de la capitale.

Lors d'une conférence de presse avec le chef du parlement à Tobrouk, M. Al-Theni a rejeté l'annonce de l'assemblée sortante, affirmant: "la réunion est illégale, ses décisions sont illégales et le seul corps législatif légal est le parlement" élu le 25 juin. 

Par ailleurs, l'Egypte a démenti catégoriquement dimanche avoir bombardé des positions de milices islamistes libyennes engagées dans la bataille pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, comme ces dernières en ont accusé Le Caire.

AFP

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