John Kerry et l’opération "Bouteflika debout" !

Que fait John Kerry en Algérie engoncée déjà dans une comédie présidentielle ?
Que fait John Kerry en Algérie engoncée déjà dans une comédie présidentielle ?

Comment John Kerry a gâché l’opération "Bouteflika debout" l’année passée ?

Cela devait être le point d’orgue de la communication présidentielle. Juste après l’annonce officielle de la visite du secrétaire d’État américain à Alger, qui était prévue pour le dimanche 10 novembre 2013, le palais El Mouradia avait monté dans le plus grand secret une opération de communication. Un grand coup médiatique qui devait convaincre les Algériens de la guérison totale du président Abdelaziz Bouteflika et de son retour définitif aux manettes. L’image qui devait ressortir de l’audience qu’il allait accorder à John Kerry était celle d’un président jovial, en pleine possession de ses moyens physiques et surtout debout sur le perron d’El Mouradia, comme au bon vieux temps. 

C’est Saïd Bouteflika, qui avec une petite poignée de collaborateurs, avait concocté l’opération dans ses moindres détails. Des kinésithérapeutes ont été ramenés depuis Paris pour prendre en charge le président pendant une semaine. Il fallait travailler la posture et aider Abdelaziz Bouteflika à avoir fière allure. Peine perdue. L’annonce du report de la visite de John Kerry au Maghreb a été une douche glaciale pour le clan présidentiel qui a dû se rabattre sur Lakhdar Brahimi, lequel n’était pas prévu initialement dans l’agenda du président. Bouteflika. Une fois qu’il a réussi à se mettre debout, on n’allait surtout pas bouder le plaisir de le montrer au peuple algérien.

Cependant, l’opération "debout" n’a pas été refaite lors de la visite du premier ministre français, Saïd a voulu ménager son frère président pour qu’il soit assis, tout en faisant appel au savoir-faire de l’ENTV pour un montage "vivant" et aussi grossier qui fut capté par Canal+. 

En tous cas, les lobbys soutenant l’Algérie à cause de son sous sol ont mis le paquet et sont capables de garantir que John Kerry ne ferait guère de lapin cette fois-ci. Soit Bouteflika garantirait son quatrième mandat en faisant un effort d’être «debout», un «gage de la vitrine présidentielle» lors de cette visite du secrétaire d’état américain, soit il y aurait tant bien que mal, une poignée de mains par hasard et hors agenda, entre Benflis et Kerry. Si ce serait le cas, Toufik saurait quoi faire avec les urnes la nuit du 17 avril.

Roger Saïd

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Atala Atlale

Il y a actuellement une polémique sur l'interprétation de la déclaration faite en anglais par M. Kerry, je pense que la déclaration officielle du représentant des usa devrait être publiée dans son intégralité dans leurs termes les plus fidèles sans aucune altération, ceci pour éviter toute équivoque.

D'autre part j'ai pu observer avec effroi les efforts du Président algérien lors de ses entretiens avec ses hôtes, aussi bien physique qu' intellectuel. Comment ose t-on mettre en les mains de ce Président autant diminué, le destin d'un pays aussi vaste et important sur tous les plans, économique, politique, sociale etc. La situation géostratégique et politique à nos frontières devraient inciter les responsables algériens à une approche du problème des élections avec sérieux et surtout courage. Le pays risque à tout moment l'éclatement. Et dans ce dernier cas l'intervention étrangère est-elle programmée ? S'agit-il de sauver le pays ou un clan ?

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ali chemlal

Que reste t'il en vérité de la souveraineté si chèrement acquise des pays africains et arabes, ses dirigeants se sont mis volontairement sous protectorat occidental, et en particulier U S, afin de conserver leurs pouvoir et leurs privilèges. Selon l 'éminent philosophe Ibn Khaldoun " les régimes arabes, ne se soucient, ni de la sécurité, ni de la bonne gouvernance de leurs peuples, mais uniquement, de conserver le pouvoir par tous les moyens illégaux que, en s' adonnant a la rapine et a la collecte forcée des impôts.

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