Canada : comment mettre au pas les services de renseignement ?

Le service d'espionnage a mis sous surveillance le réseau wifi d'un aéroport canadien.
Le service d'espionnage a mis sous surveillance le réseau wifi d'un aéroport canadien.

Il semble que tout le monde sait ce qui se passe au Canada avant ses citoyens !

C’est encore un étranger qui vient de leur apprendre que le Centre de Sécurité des Télécommunications y a observé les appareils sans fil de milliers de voyageurs durant deux semaines via les réseaux sans fil gratuit. Le CSTC a pourtant comme mission de mener des opérations de renseignement uniquement à l'étranger. Il faut se demander comment la haute direction de l’organisme a pu croire que les terminaux d’aéroports du pays ou ses réseaux Wi-Fi sont des territoires étrangers. Quand l’organisation affirme qu'aucun citoyen canadien n’a fait l'objet d'une filature, il joue naturellement sur les mots. 

C’est une constante pour cet organisme. Le 23 janvier, le juge de la Cour fédérale Richard Mosley a établi que le CSTC et le SCRS avaient systématiquement menti à la cour en dissimulant de l’information pendant des années dans le but d’obtenir l’autorisation des tribunaux pour des opérations.

Le rapport spécial au Parlement du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada publié le 28 janvier dénonce aussi cet espionnage sans contrôle. Il affirme que les événements récents ont mis en lumière de nouveaux risques en matière de vie privée dans le cadre politique et technologique actuel des activités de renseignement. Le potentiel d’atteinte à la vie privée dans ce nouveau contexte est tel qu’il exige une protection de la vie privée proportionnelle. La sixième recommandation du rapport est de réformer les lois sur la protection de la vie privée pour restreindre la collecte excessive et baliser la communication de renseignements personnels.

L’ancien commissaire du Centre de la sécurité des télécommunications, Robert Décary, affirmait dans son rapport annuel 2012-2013 que plus la transparence sera grande, plus le scepticisme et le cynisme de la population iraient s’atténuant puisqu’elle est la clé de l’imputabilité. Il faut cependant se demander comment toute modification importante pourra se faire étant donné le pouvoir qu’ont actuellement ces agences. Si leurs membres ont sciemment menti pendant des années au seul organisme capable de les mettre en prison, quel pouvoir auront sur eux tous les autres organismes fédéraux ?

Michel Gourd

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Avec le mot "gratuit" ou "free" dans le monde anglo-saxon, on peut acheter la mere de quiconque. Le reste, c'est du faire semblant.

Mais, faisons semblant: Oh lala, je suis offusque' !

Moindre si le prix de l'essence est stable et tres si celui est eleve'.