Tunisie : des locaux de partis au pouvoir saccagés par des manifestants

Les Tunisiens toujours vent debout
Les Tunisiens toujours vent debout

Dans la province de Gafsa (sud-ouest tunisien), le siège du parti islamiste Ennahdha, à la tête de la Troïka (coalition tripartite au pouvoir) a été pris d'assaut mercredi avant d'être incendié par des manifestants qui participent à une marche de protestation dans le cadre d'une grève générale observée le même jour dans trois provinces du pays, a-t-on appris d'une source régionale du Parti des Travailleurs, opposant.

La province de Gafsa tout comme Gabès (sud-Est) et Siliana (nord-Ouest) ont répondu favorablement à la grève générale décidée par la centrale ouvrière, l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT) sur fonds de revendications socio-économiques.

D'après certains manifestants à Gafsa, il s'agit entre autres de rompre avec la politique de marginalisation adoptée par les autorités en place envers certaines provinces intérieures du pays, lutter contre le chômage, promouvoir les conditions de vie des citoyens outre l'amélioration des infrastructures et booster le développement via des investissements régionaux.

"La grève générale a été décidée parce que nous voulons davantage de développement. Les gens protestent aujourd'hui contre l'exclusion et la marginalisation", a confié à Xinhua Ammar Amroussia, dirigeant du bureau régional du Parti des Travailleurs à Gafsa.

 Selon lui, des manifestants, en colère, ont également saccagé le local du Congrès pour la République (l'un des deux alliés d'Ennahda au sein de la Troïka). Les forces de l'ordre ont recouru au gaz lacrymogène pour disperser la foule. Certains médias tunisiens ont évoqué plusieurs cas d'asphyxie parmi les manifestants.

A Gabès, la télévision centrale tunisienne (Nationale 1) a annoncé que la grève générale a pu rassembler 30.000 à 40.000 personnes qui appellent le gouvernement à plus d'équilibre dans le choix des zones concernées par les projets de développement.

A majorité islamiste, l'actuel gouvernement avait récemment décidé de créer trois facultés de médecine et des centres hospitaliers dans trois parmi les 24 provinces du pays : la principale raison derrière les trois grèves générales. Côté gouvernement, la deuxième phase d'un "Projet de développement intégral" prévoit la réalisation de 36 projets prévus dans 7 provinces tunisiennes à savoir Le Kef et Siliana (nord-Ouest), Kasserine (centre-Ouest), Sidi Bouzid (Centre), Gafsa et Kébili (sud-Ouest) et Tataouine (sud-Est). Devant être signés cette semaine, les contrats relatifs à ces projets devraient coûter environ 200 millions de dinars (près de 120 millions USD). Au total, le "Projet de développement intégral" englobe 90 projets répartis sur tout le territoire du pays avec un coût d'environ 520 millions de dinars (310 millions USD) pour créer 25.000 emplois. Ce projet devra être parachevé en 2014.

Xinhua

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